Il avait sans doute imaginé sa carrière en Angleterre moins agitée. Après quatre saisons en demi-teinte à Liverpool, Mamadou Sakho a signé l’été dernier à Crystal Palace. Ses six mois en prêt avec les Eagles l’avaient mis en valeur lors du dernier exercice, lui laissant entrevoir une porte de sortie dans un club plus réputé. Aucun prétendant renommé lors du dernier mercato et le voilà finalement engagé pour quatre ans avec un candidat au maintien en Premier League. Une anomalie pour l’ancien espoir et plus jeune capitaine du PSG.
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Cette saison, le club du sud de Londres n’a enregistré qu’une victoire en Premier League. Ses trois petits points inscrits sur vingt-sept possibles le placent dans le fauteuil de lanterne rouge. Dans un effectif qui ne possède pas de grands noms, le défenseur central peine à guider les siens. Le week-end dernier pouvait pourtant être celui de la révélation pour le joueur de 27 ans qui porte à bout de bras une défense en souffrance dans une équipe en difficulté.
Peu en vue avant la trêve internationale, le Français a enfin brillé. Et pas contre n’importe qui. Face à Chelsea, champion d’Angleterre en titre, il a offert une prestation aboutie en défense et une passe décisive pour un succès inespéré (2-1). Au-delà de l’avoir emporté, il pourrait en profiter pour insuffler une nouvelle dynamique, lui qui possède de réelles qualités de meuneur d’hommes. L’objectif étant évidemment de maintenir Palace, comme la saison dernière.
GettyEn quittant le PSG en 2013, il espérait couper le cordon avec son club formateur mais aussi s’imposer dans un autre club majeur. Sakho trouve le rythme et offre une première saison de bon niveau. L’arrivée de Jürgen Klopp sur le banc des Reds en 2015 signe pourtant le début de la fin. Indésirable, il est mis à l’écart du groupe ou relégué sur le banc. Malgré son envie de se faire sa place sur les bords de la Mersey, il est contraint de partir de nouveau. Une décision qui a aussi modifié son destin sous la tunique bleue.
L’Equipe de France, plus qu’un lointain souvenir ?
Il avait pourtant été le grand artisan de la qualification de l’Equipe de France pour le Mondial 2014, lors d’un certain France-Ukraine durant lequel il avait inscrit un doublé (3-0). Un match qui sonnait comme le point de départ d’une longue histoire entre lui et sa sélection. Un contrôle positif à un brûleur de graisse – pour lequel il a finalement été blanchi – l’a empêché de disputer l’Euro 2016. Son manque de temps de jeu a ensuite stoppé sa progression en équipe nationale. Sa dernière sélection date de mars 2016.
S’il n’a jamais caché son envie de disputer la Coupe du monde 2018, le train semble pourtant bien être passé. La situation compliquée de Crystal Palace le coupe logiquement de l’Equipe de France. D’autant que les prétendants au poste de défenseur central sont nombreux et dans des clubs plus huppés. Laurent Koscielny (Arsenal), Raphaël Varane (Real Madrid), Samuel Umtiti (Barcelone) ou encore Presnel Kimpembe (PSG) ont désormais une longueur d’avance sur lui. Et même si ses performances futures sont à la hauteur, Didier Deschamps pourrait se montrer frileux à le rappeler. Mamadou Sakho raterait ainsi son deuxième tournoi international majeur de rang.