Liverpool vs Arsenal(C)Getty Images

Liverpool, c'est tout pour l'attaque !

Avec 7 points pris sur 9 possibles lors des trois premières journées du championnat, un succès probant récolté contre un concurrent direct (face à Arsenal, 4-0) et une qualification pour la Ligue des Champions obtenue haut la main, les dirigeants de Liverpool et le staff technique peuvent être rassurés quant au potentiel de leur équipe. Cette entame quasi parfaite valide notamment le travail effectué durant le mercato. Quoi de mieux que les résultats pour juger de la pertinence des choix qui ont été faits ? Pourtant, si offensivement, les Reds tiennent la route, il est trop tôt pour en dire autant du secteur défensif. Pour les supporters de l'équipe, les inquiétudes sont même justifiées vu qu'il n'y a eu aucun renfort d'enregistré dans ce secteur.

Liverpool furieux contre le Barça ?

La défense de Liverpool n'a absolument pas changé par rapport à celle de la campagne écoulée. Même si la stabilité a ses vertus, il n'est pas du tout sûr que dans le cas des Merseysiders ça soit une très bonne nouvelle. En 2016/17, l'arrière-garde était bien le talon d'Achille de cette formation. Avec 42 buts encaissés, c'était la moins bonne défense des équipes ayant obtenu leur qualification pour la Ligue des Champions. Même Manchester United, sixième au classement général, s'est montré plus solide avec 13 réalisations de moins concédés.

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Pas de paire centrale attitrée 

La fébrilité défensive de Liverpool était évidente, et elle ne se vérifiait pas uniquement à travers ces statistiques. Le nombre de joueurs utilisés par Jurgen Klopp dans la composition de son "back four", et même si des aléas comme des blessures et des suspensions sont à prendre en compte, traduit tout autant un manque d'efficacité. Ils ont été 11 joueurs à se partager ces différents rôles devant le gardien au fil de la saison. Le technicien allemand n'a jamais trouvé un quatuor qui lui a donné pleinement satisfaction, et encore moins une paire axiale sur laquelle il pouvait se reposer sur la durée.

Klopp n'était pas un adepte de la rotation en défense. Son passage à Dortmund le prouve avec notamment le duo Hummels-Subotic resté quasi immuable durant son règne. Pourquoi en Angleterre a-t-il donc procédé à autant de changements depuis sa venue ? Simplement parce que personne ne l'a totalement convaincu. Et si les défenseurs les plus utilisés durant le dernier exercice de la Premiership sont des latéraux (Clyne et Milner), cela illustre à quel point les différents binômes axiaux l'ont déçu. Et il y en a eu pourtant beaucoup de testés. Ah, qu'il est loin le temps où Liverpool pouvait compter sur la paire Carragher-Hyypia, qui ne passait presque jamais à côté de son sujet !

La direction était trop confiante pour Van Dijk

Dès l'entame du mercato, le recrutement d'un nouveau défenseur central a été érigé en priorité pour Liverpool. Et le renfort idéal a aussi été rapidement ciblé, en la personne de Virigil Van Dijk, le sociétaire de Southampton. Le joueur a été approché et a donné assez vite son accord. En revanche, pour les négociations avec son club, ce fut une toute autre histoire. Même si les deux clubs ont souvent eu à faire affaire ensemble ces dernières années, il n'y a pas eu de terrain d'entente trouvé. Les Saints ont dès le début déclaré leur joueur intransférable, et leur position est restée inchangée malgré les différentes propositions faites par leurs interlocuteurs. Une offre de 55M€ aurait même été déclinée lors des derniers jours du mercato.

Malgré tous ses efforts, Liverpool n'a pas pu enrôler l'international batave. L'échec sur ce dossier est dommageable, mais ce qui l'est encore plus c'est que les Merseysiders n'ont pas réfléchi à des options alternatives. "Une énorme erreur. La plus grande qu'ils aient commise cet été, a écrit Dominic King, un suiveur du club, dans sa chronique pour le Daily Mail. Durant les matches de présaison, il était pourtant logique que la défense avait besoin de renforts. Liverpool était visiblement trop confiant quant au fait que Southampton allait changer d'avis. Ne pas avoir exploré d'autres pistes a été une erreur de stratégie". 

La meilleure défense c'est l'attaque, vraiment ?

Le premier match du championnat face à Watford, disputé le 12 août dernier, aurait pourtant dû alerter les Liverpuldiens. Ce jour-là, l'équipe a encaissé trois buts et les problèmes de la saison dernière ont rapidement refait surface. Plus particulièrement, c'est la fragilité sur les coups de pied arrêtés qui était flagrante. Face aux Hornets, il y en a eu deux qui ont résulté de ces situations. Un mal récurrent et qui s'est transporté d'une saison à une autre. En 2016/17, les Reds ont pris pas moins de 12 buts sur phases arrêtées. Et, sur l'ensemble des équipes du championnat, ils étaient la cinquième formation à subir le plus d'occasions sur les "set-pieces" (110 en 38 matches). La venue d'un nouveau défenseur central n'aurait assurément pas tout réglé, mais il est permis de croire qu'il aurait apporté plus de solidité, à fortiori s'il s'agit d'un élément grand, à l'aise dans les airs et qui connait parfaitement la Premier League. En somme, le profil de Van Dijk.

Klopp va devoir trouver la parade pour que son équipe ne souffre pas de ces manques. La réaction après le match à Vicarage Road laisse croire qu'il est sur la bonne voie puisqu'il n'y a plus eu de buts encaissés en Premier League. Contre Arsenal, l'équipe a même réussi l'exploit de ne pas concéder le moindre tir cadré. Une prouesse réussie un après-midi où offensivement tout a fonctionné. La théorie selon laquelle la meilleure défense c'est l'attaque s'est parfaitement vérifiée. Mais, sur la durée, ce remarquable pouvoir offensif peut-il vraiment compenser toutes les carences défensives ? Bien que le football réserve parfois des surprises, il y a des fondamentaux qu'il vaut mieux ne pas négliger.  

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