Joachim Eickmayer Les HerbiersVHF - EG

Les Herbiers - Lens : Joachim Eickmayer, le plus Lensois des Vendéens

Ses premiers matches, il les a vus à Bollaert, bercé par Daniel Moreira, Antoine Sibierski et Seydou Keita. L'ancien Lensois, Joachim Eickmayer (25 ans), qui a porté le maillot Sang-et-Or de poussin première année à moins de 13 ans deuxième année, ne pouvait rêver mieux en quarts de finale. "Pour moi, c'était le meilleur tirage, confie à Goal le milieu de terrain des Herbiers (N1). J'ai toujours vécu à Lens. Ma mère habite encore là-bas, à cinq minutes à pied du Stade Bollaert, mes frères aussi. Mes premiers maillots, c'était ceux du RC Lens. Ça a toujours été un club que j'ai aimé." Dès qu'il le peut, il se pose dans son canapé et regarde les matches. "Cette saison, j'ai vu presque tous les matches de Lens", explique-t-il alors que les sollicitations médiatiques sont nombreuses à l'approche du grand rendez-vous, ce mardi à la Beaujoire (21h).

La qualification des Herbiers à revivre sur Goal

Entre deux coups de fil, Joachim Eickmayer garde la tête froide. "On me demande de répondre à des questions, je réponds, mais il ne faut pas se prendre pour un autre", rappelle-t-il. Car il sait qu'il revient de loin, avec un parcours semé d'embûches. À Sochaux, il a pourtant cru que sa carrière allait décoller. Après une saison en CFA, et un contrat signé à 20 ans, il apparaît dix fois en Ligue 1 lors de la saison 2013-2014. Mais l'arrivée d'Hervé Renard à la place d'Éric Hély le prive de temps de jeu. "Ça allait moins bien avec Hervé Renard. Il faisait ses choix, j'ai dû subir", raconte Joachim Eickmayer, contraint de partir quelques mois plus tard. Il pensait se relancer à Luzenac, mais la montée du club en Ligue 2 a été refusée et il s'est retrouvé au chômage : "Après ça, j'ai passé quelques temps chez moi, à Lens. Je suis resté 2-3 semaines sans m'entraîner, puis j'ai rejoint Arras en CFA, là où joue mon grand frère. Il y a eu un moment de réflexion, mais je me suis vite remis au travail et je suis parti à Amiens."

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Patrice Descamps, la belle rencontre

"Au départ, j'avais fait un essai lors d'un match avec la réserve, se souvient-il. Puis j'ai intégré le groupe de National." La première saison, après une demi-année au club, Joachim Eickmayer, gêné par les blessures, joue quand même 19 matches. Mais en Ligue 2, l'année suivante, le coach ne lui fait plus autant confiance (6 matches, 1 but). "La saison a été longue. Je n'ai pas voulu être prêté en National, c'était une erreur de ma part." Capitaine de la réserve amiénoise, le numéro 7 des Herbiers fait la rencontre d'un homme qu'il tient en haute estime aujourd'hui. Patrice Descamps, son ancien entraîneur, également directeur du centre de formation d'Amiens. "Grâce à lui, j'étais concerné. Il me parlait souvent, par rapport au poste où il me faisait évoluer. Chaque week-end, j'avais un but. En tant que capitaine, je me devais d'être irréprochable."

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Joint par Goal, Patrice Descamps développe : "On a dû faire un travail tous les deux. Il a fallu maintenir sa confiance en lui, ne pas se laisser envahir par des pensées négatives. Ça passait par l'échange, la tranquillité et la mise en confiance. C'était mon capitaine. Il fallait le responsabiliser dans le jeu. Il a eu des moments sombres, mais il a toujours réussi à maintenir la tête hors de l'eau", raconte l'entraîneur qui rappelle aussi qu'avec "son parcours, plus d'un joueur aurait sombré". Lors de leurs nombreux échanges, Joachim Eickmayer lui a confié "qu'il perdait son foot, qu'il n'avait plus cette notion de plaisir, qu'il voulait arrêter." Mais son envie de ne rien lâcher a pris le dessus et lui a permis de rebondir aux Herbiers, sur les conseils de son ancien partenaire à Amiens, Charly Charrier. Une belle aventure débutée l'été dernier et qui est encore loin d'être terminée.

Propos recueillis par Benjamin Quarez

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