Yacine Guesmia Issy D2FNelson Fatagraf

Issy promu en D1 féminine : "Une grande fierté", réagit Yacine Guesmia

Réuni jeudi, le Comex de la FFF a confirmé l'arrêt définitif de toutes ses compétitions, excepté le National et la D1 féminine, détaillant la marche à suivre pour établir les classements, les montées et les descentes. Chez les féminines, en D2, Issy-les-Moulineaux et Le Havre se retrouvent donc promus à l'échelon supérieur.

Pour Goal, l'entraîneur isséen Yacine Guesmia revient sur cette décision et livre son sentiment après la promotion de son équipe au plus haut-niveau national. "Une grande fierté" pour l'entraîneur de 32 ans, en poste depuis 2016. Mais "une joie mesurée malgré tout", au vu du contexte actuel.

La FFF n'arrête pas le National et la D1 féminine

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Arrêter le championnat était la meilleure décision selon vous ?

Yacine Guesmia : C'est une situation exceptionnelle et une décision exceptionnelle, mais c'est logique. Il y avait plusieurs options dont celle de prendre le championnat à la mi-saison, mais on était pratiquement à 75% du championnat. Une saison blanche aurait été inadmissible. Avec cette décision, il va y avoir des déçus, c'est normal. Même si nous, dans notre poule, on avait 12 points d'avance (sur Rodez et Saint-Malo, ndlr). C'est plus dans l'autre poule que c'est compliqué. Le Havre et Saint-Etienne étaient au coude au coude. Saint-Etienne avait un match en retard et ne montera pas. Ils sont lésés, mais c'est facile de critiquer quand on n'est pas décideur. Dans tous les cas, on savait qu'il y aurait des déçus.

On peut dire que vous n'avez pas volé votre montée.

Disons qu'on a été réguliers toute la saison, même si on ne savait pas que ça se finirait mi-mars. On a qu'une défaite en 16 matches. On a été leaders longtemps, sur plusieurs journées. Je ne dis pas qu'on a été supérieurs à toute les équipes, mais je pense qu'on a été la plus régulière.

Quel bilan tirez-vous de cette saison avec les filles ?

Je ne retiens pas qu'une saison. C'est la continuité de ce qu'on fait depuis deux, trois voire quatre ans. On est sans cesse en progression. C'est une grande fierté pour moi. Cette année, on a amélioré l'effectif avec des joueuses d'expérience qui nous ont apporté un vrai plus. L'année d'avant, on avait fini cinquième. Là, premier. On avance.

"On garde une joie mesurée malgré tout"

Comment avez-vous fêté ce titre avec la situation actuelle et les contraintes du confinement ?

On n'a pas pu se retrouver pour fêter ça tous ensemble, mais je pense qu'il faut rester mesuré malgré tout. Il y a plus important que le foot en ce moment. On a juste fêté ça via les réseaux. Par messages, sur Facebook ou Instagram. Après, quand le confinement sera terminé, on fera quelque chose avec l'équipe parce qu'il faut quand même fêter ça. Mais là, on respecte les consignes et on garde une joie mesurée.

Issy n'a plus joué en D1 depuis la saison 2014-2015. C'est la troisième fois seulement que le club jouera en D1. Ça aussi c'est une fierté ?

On est d'autant plus fiers que le club était descendu au niveau régional. Et le fait de revenir au plus haut-niveau national, c'est clairement une fierté. Le niveau ne cesse d'augmenter, en espérant ne pas faire l'ascenseur et aller chercher le maintien la saison prochaine.

Comment Issy-les-Moulineaux va poser ses fondations pour se maintenir à ce niveau ?

De nouvelles installations sont attendues pour 2021-2022. Elles nous rapprocheront du haut-niveau avec un grand stade en construction depuis deux ans. L'idée c'est d'offrir la D1 à ce nouveau stade, en pérénnisant le club d'abord, avant d'essayer d'aller chercher plus haut. On est aidé par la ville, GPSO (Grand Paris Seine Ouest). Le Département des Hauts-de-Seine (92) est dernière nous. La direction aussi. Moi, clairement, j'y crois. Et si je n'y croyais pas, je ne serai pas là. Mais l'objectif à court terme, c'est de se maintenir parce qu'on sait par expérience que cette année de transition est toujours difficile.

"Pérénniser le club avant de voir plus haut"

On peut déjà imaginer des derbies contre le PSG, le Paris FC ou Fleury.

C'est sûr déjà qu'on aura moins de déplacements en D1 qu'en D2. Mais sérieusement, avoir l'opportunité d'affronter des équipes comme le PSG, le Paris FC et même Fleury, c'est top. Le PSG joue souvent à Jean-Bouin. Et je crois qu'on est plus proches qu'eux du Stade Jean-Bouin. Alors, au final, contre le PSG, on va dire qu'on sera chez nous. Ce sera super. Il n'y aura que des beaux matches de toute façon, que ce soit contre les clubs franciliens, mais aussi face aux autres clubs français comme Lyon, Bordeaux ou Montpellier... Je pourrais citer tout le monde parce qu'on va arriver dans la peau du petit poucet.

Vous travaillez déjà sur des renforts pour la saison à venir ?

Ça fait un moment qu'on travaille sur des profils pour nous renforcer la saison prochaine. On attendait l'officialisation. Il y a des contacts avec certaines filles, mais il faudra être patient et faire un recrutement intelligent, avec des filles qui ont un bon état d'esprit et l'envie de faire de belles choses avec nous.

Pour vous, c'est aussi un tremplin. Quelles sont vos ambitions pour la suite de votre jeune carrière d'entraîneur ?

Je ne me projette que sur Issy-les-Moulineaux. Je vais essayer de faire de belles choses ici. J'ai progressé avec ce club et je ne me vois pas ailleurs. J'espère que le club grandira encore et qu'il me permettra de grandir encore.

Propos recueillis par Benjamin Quarez

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