Julien Faubert Real MadridGetty Images

Enfin un recrutement hivernal au Real Madrid ?

Alors qu'il manque un buteur d'appoint et que le portier de Bilbao Kepa Arrizabalaga est annoncé tout proche du club merengue par la presse madrilène, retour sur cette phobie de la fenêtre hivernale au Real Madrid.

Le Real Madrid annonce une fracture du nez pour Ramos

Car oui, le Real n'aime pas recruter en hiver et quand on voit certaines des recrues du club merengue en janvier, on comprend pourquoi. L'anecdote qui résume le mieux les inspirations hivernales des recruteurs merengue concerne certainement les arrivées simultanées de Lassana Diarra et Klaas-Jan Huntelaar en janvier 2008.

Le règlement de l'UEFA stipule qu'un seul joueur ayant déjà disputé un match de coupe d’Europe lors d'une saison peut être inscrit en cours de route en Ligue des champions. Madrid doit alors choisir qui aligner pour la suite de la compétition, les deux hommes ayant joué précédemment en C3... Un choix sans incidence, puisque le club merengue se fera laminer, avec Lassana Diarra sur le terrain et donc sans un Huntelaar ayant tout de même coûté la bagatelle de 27 millions d'euros, par Liverpool en 8es de finales.

Au Real, le mercato hivernal est considéré  comme l'échec de la vision du mercato estival. Un défaut de planification inacceptable au sein d'un club qui prône l'excellence sur le terrain comme dans les entrailles de son administration et où tout est minuté, de l'âge des prochaines recrues à la durée de leurs contrats, en passant par la période de renouvellement des baux (généralement juste avant l'assemblée générale des Socios en septembre).

Julien Faubert Real MadridGetty Images

Le marché de janvier évoque par ailleurs les pires recrues de l'histoire merengue. D'aucuns vous diront même que le mercato d'hiver a abrité LA pire recrue madrilène de tous les temps : Julien Faubert. Tout part de la nomination de Juande Ramos en décembre 2008 en lieu et place de Bernd Schuster. Une arrivée dans l'urgence pour un Real en crise sportive et institutionnelle à l'époque. Le mercato aussi se fera dans l'urgence. Ramos veut un ailier, le Real lorgne Valencia, mais obtiendra Faubert en prêt depuis West Ham. Le Français participera à deux rencontres (54 minutes en tout) et sera même filmé en train de s'assoupir sur le banc du club royal en pleine défaite face à Villarreal.

L'option d'achat de 6 millions d'euros contractée auprès des Hammers n'est pas levée, mais les supporters rendront un hommage plein d'humour au Français quelques mois plus tard avec une banderole affichant un "Gracias por todo Faubert" ("merci pour tout Faubert"). Moins drôle, les critiques de la presse madrilène avec un Marca s'amusant du fait que le Français avait coûté "28.000 euros la minutes pour dormir" en calculant son ratio de présence à partir de son prêt d'un million d'euros, le situant au passage "dans le musée des horreurs" du Real.

Voilà qui explique pourquoi Madrid est si frileux à ouvrir en grand la fenêtre hivernale des transferts. Mais tout n'est pas à jeter dans l'histoire récente du club merengue. Pour un Lucas Silva débarqué en janvier en ayant eu un impact proche du néant par la suite, d'autres recrues hivernales ont fait un bien fou au Real.

Fernando Gago Gonzalo Higuain Real MadridPhilippe Desmazes/AFP/Getty

La paire argentine Higuain-Gago avait aidé le Real à gagner le titre en 2007 sous Capello. Marcelo, pilier merengue depuis plus de dix ans, est arrivé en hiver. Zidane le sait, lui qui est arrivé en janvier 2016 en remplacement de Rafa Benitez : il faut parfois savoir admettre ses erreurs et profiter de l'opportunité offerte pour les corriger. Même si Zizou est réfractaire au recrutement non seulement en hiver, mais aussi en été. Le tacticien français, qui a forgé un groupe compétitif et en a fait une unité indivisible avec des soldats, des jeunes et des stars, rechigne à investir sur des éléments extérieurs qui viendraient troubler l'équilibre du vestiaire et remettre en cause son harmonie. Une telle prudence, qui tranche forcément avec les us madrilènes, a rendu bien des services à un groupe enfin solidaire et à la hiérarchie bien définie.

Cependant, la donne a changé avec les blessures de Navas, la méforme des attaquants et le manque flagrant de profondeur de banc qui frape Madrid après un mercato d'été insuffisant. Zidane comme le Real doivent donc bien évaluer la situation, oublier les mésaventures du passé et recruter. Il y va de la santé du club merengue en deuxième partie de saison.

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