Pep Guardiola a reconnu que la défense du titre était déjà perdue pour Manchester City à mi-saison. La défaite à Molineux face aux Wolves ce vendredi (3-2) est déjà la cinquième des Citizens en championnat depuis l'entame de la saison.
Manchester City - Mendy s'excuse pour sa "grosse erreur" contre Wolverhamtpon
Mais que s'est-il donc passé pour un club qui vient de réussir les deux plus belles campagnes de l'histoire du football anglais (100 puis 98 points) ?
Vincent Kompany n'a pas été remplacé
Quand un Vincent Kompany en larmes a fait ses adieux à l'Etihad Stadium après onze saisons dans le nord du Royaume, le défenseur belge a laissé un trou béant chez les Skyblues.
Sa présence en tant que leader, à la fois sur et en dehors du terrain, était comparable à celle des grands capitaines des clubs historiques de Premier League. David Silva a récupéré le brassard et bien qu'il bénéficie d'un grand respect de la part de ses coéquipiers, remplacer Kompany était virtuellement impossible.
Le remplacer sur le terrain avec une solution venue de l'intérieur - du centre de formation - a été jugé la meilleure option, mais ne pas recruter de défenseur central l'été dernier s'est avéré une erreur majeure. Le double champion en titre a bien tenté de faire venir Harry Maguire (ex-Leicester), avant d'abandonner face au montant proposé par le voisin de United.
La grave blessure d'Aymeric Laporte a depuis mis en évidence le manque de profondeur à ce poste, et les Skyblues ne comptent qu'un seul clean sheet depuis le mois d'octobre.
Les blessures
Manchester City évolue sans Leroy Sané et Aymeric Laporte depuis le début de la saison, deux joueurs qui auraient leur place dans n'importe quelle équipe de la planète.
L'absence du défenseur tricolore est celle qui se fait le plus ressentir, son intelligence de jeu manquant au moins autant que ses qualités défensives. Mais la blessure de Sané a également privé Guardiola d'options devant.
Getty ImagesPire, ce ne sont pas les deux seuls joueurs à avoir été blessés. John Stones aurait pu permettre de relativiser l'impact de la blessure de Laporte, mais il a lui aussi manqué plus de la moitié des matches de son équipes, touché à une cuisse.
Oleksandr Zinchenko a peu joué en raison d'un problème à un genou quand Sergio Aguero, Rodri ou encore David Silva n'ont pas non plus été épargnés. Enfin, le gardien Ederson avait dû renoncer au choc contre Liverpool.
Les standards élevés sont difficiles à maintenir
L'équipe de Pep Guardiola a établi des records impressionnants lors des deux dernières saisons, dont un titre acquis avec 100 points en 2017-2018 - le premier de l'entraîneur catalan outre-manche. Avant de récidiver avec le deuxième plus haut total la saison suivante (98 points au printemps 2019).
Un sacre particulièrement disputé avec Liverpool - qui échouait à un seul petit point - remporté avec une dernière série de 14 succès de rang en fin de saison.
Et en plus de ça, City a également joué les coupes à fond, remportant un triplé historique la saison dernière.
La VAR ne les a pas aidés
Au sein du club, le sentiment est que plusieurs décisions prises à l'aide de la vidéo ne sont pas allées dans le sens de l'équipe. Au point que Guardiola refuse désormais d'évoquer la VAR après les rencontres - même quand c'est en sa faveur (comme lors de la défaite contre Wolverhampton).
Ce qui ne l'a pas empêché d'avouer que l'annulation du but de la victoire de Gabriel Jesus contre Tottenham il y a quatre mois à cause d'une main lui restait encore en travers de la gorge.
Lors de la défaite à Anfield, deux décisions ont été contraires aux visteurs. Tout d'abord lorsqu'aucun penalty n'a été accordé après une main d'Alexander-Arnold (le ballon avait été dévié auparavant par celle d'Aguero) et que les Reds ouvraient le score 22 secondes plus tard. Ensuite, lorsque l'arbitre n'accordait toujours pas de penalty en seconde période.
Les arrivées n'ont pas eu l'impact attendu
Manchester City a dépensé plus de 100 millions d'euros lors du mercato l'été dernier, mais ces nouvelles arrivées n'ont pour l'heure pas permis d'augmenter significativement la qualité de l'équipe.
Rodri était notamment particulièrement désiré par Guardiola et il a fini par arriver en provenance de l'Atlético contre plus de 70 millions d'euros - record du club. Comparé à Busquets, homme de base de Guardiola au Barça, il a encore du mal à s'imposer dans le nord de l'Angleterre.
Les recrues prennent parfois du temps à s'adapter au style de jeu de Guardiola - comme ce fut par exemple le cas de Bernardo Silva en 2017. Par ailleurs, Joao Cancelo, arrivé de la Juventus, devait concurrencer Kyle Walker dans le couloir droit mais n'y est pas parvenu pour l'instant.
Les Silvas ont du mal à briller
Guardiola estimait que Bernardo Silva était l'homme de la saison l'an dernier après son rôle prépondérant dans le triplé réalisé par les Skyblues. Un sentiment renforcé par son titre de meilleur joueur de la Ligue des nations en juin avec le Portugal.
Mais il est apparu plus en difficulté lors des premiers mois de cette nouvelle saison, pas aidé par son tweet à l'encontre de Benjamin Mendy qui a créé la polémique.
Getty ImagesSon compère David Silva a également perdu de sa superbe depuis le mois d'août, dans ce qui restera comme sa dernière saison à Manchester. L'Espagnol, qui fait partie des meilleurs joueurs de la décennie en Premier League, est considéré par beaucoup de supporters comme le meilleur joueur à avoir un jour revêti le maillot des Skyblues.
Mais après 10 années fastes, le joueur de 33 ans ne semble plus capable de continuer à briller autant.
Aucun répit laissé par Liverpool
Les Reds n'ont jamais remporté la Premier League dans son format moderne (instauré en 1992) et attendent un titre national depuis 30 ans. Mais ils n'ont jamais semblé aussi proches d'y parvenir.
Leur total de 97 points l'an dernier leur aurait permis d'être champions tous les ans sauf lors des deux triomphes de Guardiola, déjà. La victoire en Ligue des champions, plus qu'une magnifique consolation, a donné aux hommes de Jürgen Klopp la persuasion d'être capables de poursuivre leur montée en puissance.
Jusqu'ici, les coéquipiers de Sadio Mané sont - presque - inarrêtables avec seulement deux points perdus lors du derby d'Angleterre contre United (1-1). Alors que leur total de 38 points en 19 journées aurait permis aux Citizens d'être en pleine course au titre partout ailleurs en Europe, la forme exceptionnelle des Reds ne le leur permet pas en Angleterre.