Bradley Barcola France Belgium Nations League 09092024Getty

Plus que ceux contre Deschamps, les sifflets dirigés vers Barcola étaient honteux

La France a dominé la Belgique ce lundi soir au Parc des Princes (2-0). Un succès rafraichissant, qui fait oublier le revers d’il y a trois jours contre l’Italie (1-3), mais la soirée n’a pas été en tous points de vue parfaite. L’accueil réservé par le public de Groupama Stadium à Bradley Barcola était désolant, pour ne pas dire odieux.

Carton rouge pour le public lyonnais

L’attaquant du PSG est entré sur le terrain à la 67e minute. Une incorporation escortée par des sifflets assourdissants descendants des tribunes. Et à chaque fois qu’il a touché le ballon par la suite, ce fut le même traitement à l’encontre du natif de Lyon.

Pourquoi les Lyonnais se sont comportés ainsi avec la star montante du football français ? Il n’y a pas besoin de trop se creuser les méninges pour connaitre la raison. Barcola avait quitté l’OL pour le PSG dans des circonstances controversées à l’été 2023. Les Rhodaniens ne lui ont pas pardonné, jugeant notamment qu’il a abandonné son club formateur en plein naufrage, au même titre que Castello Lukeba.

Bradley Barcola France Nations LeagueGetty Images

Barcola ne méritait pas ça

C’est triste de constater une telle rancœur envers un joueur de 20 ans, d’autant plus qu’il s’agit d’un élément au comportement irréprochable et qui réalise un début de saison exceptionnel. Il est même tellement brillant, que certains le voient même déjà prendre progressivement la place de Kylian Mbappé dans le cœur des Français.

Les Rhodaniens ont aussi la mémoire sélective. Car s’ils reprochent à Barcola une certaine ingratitude envers l’OL, ils oublient aussi que son transfert a été une aubaine pour leur club. Il a rapporté la bagatelle de 45 millions d’euros, ce qui constitue la quatrième meilleure vente de l’histoire des Gones. Sans cet apport financier, il n’est d’ailleurs pas sûr que l’équipe aura réussi son redressement durant la seconde partie de la saison écoulée.

Deschamps n'a pas du tout aimé

Alors qu’il avait scoré lors de l’ensemble des matches qu’il a joués cette saison, Barcola n’a pas marqué cette fois-ci. Même s’il n’a passé qu’une demi-heure sur le terrain, on peut imaginer, au regard notamment de sa jeunesse, que la façon dont il a été accueilli par le peuple lyonnais a dû le perturber. Sa reprise de volée totalement ratée à la 88e le laisse suggérer. Et elle faisait suite à un tir un peu trop écrasé deux minutes auparavant.

Didier Deschamps France Belgium Nations League 09092024Getty Images

Après le match, Barcola ne s’est pas attardé sur la bronca que lui a été réservée. En revanche, Deschamps, lui, ne s’est pas gêné pour exprimer son mécontentement. Il a d’ailleurs admis avoir été plus agacé par ces sifflets que ceux qui lui ont été adressés à lui durant l’avant-match. « Les sifflets ? Si ça me touche ? Je ne vais pas dire que je suis avec né avec. C’est ma responsabilité. Moi, je suis en immersion par rapport à tout ce qui se passe. C’est comme ça. Ça n’a pas d’influence sur moi. Qu’il y ait des gens qui soient mécontents, pourquoi pas qu’ils manifestent. Mais quand ils sont sur le terrain, je ne crois pas que ça soit pour le bien de l’équipe de France . C'est le seul regret qu'on peut avoir lorsqu'on va jouer en Province».

Avant Barcola, il y en a eu d’autres

Ce n’est pas la première fois qu’un joueur français est sifflé par son propre public pour des considérations liées à la rivalié entre les clubs. Par le passé, ça a aussi été le cas de Jonathan Clauss (face à l’Afrique du Sud en mars 2022) ou de Reynald Pedros (contre le Mexique en septembre 1996). Le premier était coupable aux yeux du Stade Pierre Mauroy d’avoir joué pour Lens, quant au second son tort c’était d’avoir signé à l’OM lors du mercato d’avant.

Dans le cas de Pedros, il ne s’est jamais vraiment remis de ces huées, loupant notamment le train pour le Mondial 98. Barcola a à la fois le talent et le caractère nécessaire pour mettre cette soirée aux oubliettes et repartir vers d’autres conquêtes. Didier Deschamps ne dira pas le contraire, lui qui a décelé chez lui « des qualités de leader sur le terrain », lors de son match contre l’Italie.

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