Victime de cris de singe à Cagliari dimanche, Romelu Lukaku n'avait même pas été défendu par une partie de ses supporters, auteur d'un communiqué surréaliste : "Nous sommes vraiment désolés que tu penses que ce qui s’est passé à Cagliari était raciste. Tu dois comprendre que l’Italie n’est pas comme d’autres pays d’Europe du Nord où le racisme est un vrai problème. Nous comprenons que cela t’a semblé raciste, mais ça ne l’était pas."
"En Italie nous utilisons des manières de faire, juste pour aider notre équipe et essayer de rendre nos adversaires nerveux, pas pour être racistes, mais pour les faire craquer. Nous sommes une organisation de fans multiethnique et nous accueillerons toujours bien les joueurs venant de partout. Peu importe, nous avons toujours utilisé cette façon contre d’autres joueurs d’autres équipes dans le passé et nous ferons de même probablement dans le futur. Nous ne sommes pas racistes et les supporters de Cagliari non plus", ont conclu les ultras de l'Inter Milan.
Un problème récurrent dans le football mais surtout en Italie et qui a connu un regain ces derniers mois. Les instances du football ne parviennent pas à trouver de solutions pouvant endiguer ce mal qui gangrène le football mondial et plus globalement la société actuelle.
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Présent en conférence de presse à deux jours de la rencontre face à l'Albanie, Blaise Matuidi actuellement à la Juventus et qui a lui aussi été victime d'actes racistes par le passé a été invité à réagir au cas Romelu Lukaku. Un journaliste a émis la possibilité de demander, dans un cas similaire, à un joueur de l'ampleur de Cristiano Ronaldo de se montrer solidaire envers lui et d'arrêter la rencontre afin de créer une prise de conscience collective.
"J’ai déjà connu ça. Il y a eu le problème Lukaku… Moi, c’était dans le même stade. Je pense qu'il doit y avoir des mesures, ça n'a pas sa place dans le football, et dans tous les sports d'ailleurs, même dans la vie. On n'aime pas voir ça. Ce n'est pas le bon exemple pour les plus jeunes, pour nos enfants. On va tout faire pour que ça ne soit plus le cas même si c'est difficile parce que ça concerne une minorité. Mais cette minorité de personnes n'a pas sa place dans les stades. On a des instances qui sont là pour prendre des décisions et je pense que c'est à eux de prendre les bonnes décisions", a sobrement répondu Blaise Matuidi.
Vendredi matin, nous vous demandions tous simplement si vous considérez que si l'ensemble des joueurs quittaient la pelouse, avec des éléments comme Cristiano Ronaldo, ce sera une bonne solution pour lutter contre le racisme ou si vous pensez que c'est donner raison à ceux qui commettent ces actes. Et, au vu des résultats, on constate que vous êtes largement favorables à cette solution extrême.
Nous vous avons sondé sur Facebook et Twitter et les deux communautés s'accordent globalement à dire qu'il n'y aurait rien de choquant à ce que les matches soient arrêtés pour une cause aussi noble et que c'est l'une des meilleures options pour lutter contre la bêtise humaine. Au total, et si on cumule tous ceux qui ont voté, vous êtes 70% à plaider en ce sens.
C'est sur Facebook que vous avez été les plus nombreux à donner votre avis. Il y a eu pas moins de 2700 voix et 76% ont donc dit "oui" à la question de savoir si quitter la pelouse était efficace pour combattre les cris haineux. Zaidan Kante en fait partie et il a argumenté en confiant que cela fera bouger la FIFA, car les instances "perdront beaucoup de pognon".
Ceux qui sont "contre" sont minoritaires, mais ils ont également été très prolixes dans les commentaires. C'est le cas de Mehdi Bejita qui estime que "quitter le terrain c'est donner raison aux crétins. Rester fort on est ensemble. Les frères blanc jaune vert rouge même rose au final on est tous constitués de la même façon".
Sur Twitter, vous avez été 281 personnes à réagir. 67% ont fait part de leur approbation pour la solution proposée, et 26% ne sont pas d'accord. À cette deuxième catégorie appartient entre autres "Bad Gones" qui évoque une initiative sans véritable profit, en insistant sur un problème sociétal contre lequel il faudrait lutter de manière plus perspicace.
