Pathetic Real Madrid GFXGetty/GOAL

Real Madrid : Pourquoi c'est (objectivement) le club le plus DÉTESTABLE au monde

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Au Japon, une philosophie enseigne que chaque personne possède trois visages distincts. Le premier est celui que l'on présente au monde extérieur, celui qui est exposé au jugement public et sur lequel on construit son image. Le deuxième est celui que l'on montre uniquement à ses proches, à son cercle intime. Le troisième, enfin, est celui que l'on garde précieusement pour soi, notre véritable essence, notre personnalité profonde, celle qui ne doit jamais être révélée au grand jour.

Samedi dernier, à Séville, le Real Madrid a violemment arraché ce troisième visage comme on enlève un masque, pour le brandir bien haut – avec ou sans fierté d'ailleurs, peu importe – tel le jeune Simba présenté au royaume par le sage Rafiki dans la séquence d'ouverture iconique du 'Roi Lion'. Des années, des mois, des semaines et des jours de gamineries méprisables, de caprices absurdes et de comportements puérils ont soudainement jailli de toutes parts avant, pendant, et surtout après la défaite cuisante concédée face à l'éternel rival barcelonais en finale de la Coupe du Roi.

Se faire battre par son ennemi juré venu de Catalogne est déjà suffisamment pénible en temps normal pour l'orgueil madrilène. Mais ce qui s'est déroulé ce samedi était loin, très loin d'être une défaite normale, même en tenant compte des standards habituels de ces deux clubs, souvent dépeints comme les plus grands bébés pleurnichards de la planète football. Ce qui s'est passé dans le sud de l'Espagne ce week-end restera gravé comme une tache indélébile, un moment d'infamie absolue dans la riche histoire des Merengues, n'en déplaise aux efforts qu'ils déploieront inévitablement pour tenter de blanchir et réécrire cet épisode honteux.

  • La disgrâce de la Cartuja

    Même en ne considérant que le déroulement strict de la finale, isolément du reste, le Real Madrid a quand même trouvé le moyen de se couvrir de ridicule aux yeux du monde entier. Le fait d'avoir ensuite symboliquement passé ses nerfs sur la pelouse fraîchement refaite du stade de La Cartuja ne devrait qu'ajouter à la gueule de bois teintée de honte que le club et ses joueurs méritent amplement de ressentir après un tel spectacle. Certes, il n'y a jamais eu de Clasico véritablement paisible dans les annales, et ceux disputés dans le cadre de compétitions à élimination directe sont souvent le théâtre de tensions exacerbées où les esprits s'échauffent plus que de raison. C'est en partie normal, cela fait partie intégrante du folklore et de l'émotion du football – personne ne souhaite aseptiser ce sport au point de perdre cette passion, nous voulons voir des joueurs investis, qui vivent le match avec la même intensité que les supporters. Mais ce samedi, on a clairement franchi un nouveau palier, une nouvelle dimension dans le ridicule absolu.

    Si l'on ne devait retenir que les expulsions directes et incontestables de Lucas Vazquez et de Jude Bellingham, cela constituerait déjà une raison amplement suffisante pour fustiger et condamner sans réserve l'attitude déplorable du Real Madrid. Mais ce sont bien les pitreries pathétiques et indéfendables d'Antonio Rüdiger qui assureront à coup sûr que cette finale reste gravée dans les mémoires collectives sous le nom infâmant de 'La disgrâce de la Cartuja', un événement d'une telle ampleur négative qu'il mériterait presque sa propre page dédiée sur Wikipédia.

    Tout a dégénéré après une faute sifflée – à juste titre – contre Kylian Mbappé, coupable d'avoir laissé traîner une main au visage du défenseur barcelonais Eric Garcia. Le banc madrilène a littéralement explosé de fureur, et personne n'a semblé plus hors de contrôle que son défenseur central allemand, si tristement célèbre pour sa propension à perdre ses nerfs. Rüdiger a alors commencé à jeter sur la pelouse ce qui ressemblait à des glaçons ou des morceaux de glace en direction de l'arbitre de la rencontre, Ricardo de Burgos Bengoetxea. Lorsque l'officiel s'est approché pour lui brandir logiquement le carton rouge synonyme d'expulsion, le défenseur a complètement perdu pied, hurlant et gesticulant, au point de devoir être physiquement maîtrisé et ceinturé par un membre du staff technique madrilène, les yeux exorbités, révulsés par une rage quasi démentielle.

    Cette image, déjà tristement célèbre, collera à la peau d'Antonio Rüdiger pour le restant de sa carrière. C'est une photographie parfaite qui résume et encapsule le mépris total affiché par le Real Madrid pour les notions les plus élémentaires de respect sportif et d'acceptation de la défaite. Ses plates excuses présentées a posteriori ? Sans valeur aucune face à la gravité des faits. Il n'est donc guère étonnant d'apprendre qu'il risque désormais une suspension exemplaire pouvant aller jusqu'à 12 matchs.

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  • RCD Espanyol de Barcelona v Getafe CF - La Liga EA SportsGetty Images Sport

    Quand le Real met la pression sur l'arbitre (et le fait pleurer)

    La probabilité que la finale de samedi dernier se déroule autrement que de manière absolument scandaleuse était de toute façon proche de zéro, compte tenu de la manière abjecte dont le Real Madrid a géré sa semaine de préparation. Celle-ci a débuté par un véritable réquisitoire public contre l'arbitre désigné pour la rencontre, Ricardo De Burgos Bengoetxea, orchestré et diffusé sans vergogne sur la chaîne de télévision interne du club, Real Madrid TV. Ce n'était d'ailleurs pas une première pour le club madrilène, qui a ainsi diffusé un montage vidéo compilant de supposées erreurs d'arbitrage passées commises par cet officiel, laissant très clairement entendre que M. De Burgos Bengoetxea était partial et nourrissait un parti pris hostile à l'encontre du Real Madrid. Ne s'arrêtant pas là dans l'escalade de la pression, le club merengue a ensuite officiellement demandé, quelques jours seulement avant le coup d'envoi de la finale, le remplacement pur et simple de l'équipe arbitrale initialement désignée. Face au tollé provoqué, le Real a même dû piteusement démentir des rumeurs persistantes selon lesquelles les dirigeants envisageaient sérieusement de boycotter purement et simplement la finale.

    Face à cette campagne de dénigrement ciblée et d'une rare violence psychologique, De Burgos Bengoetxea a littéralement fondu en larmes lors d'une conférence de presse d'avant-match organisée par la fédération. Au bord de la rupture, il a révélé l'impact dévastateur de cette cabale orchestrée par le Real Madrid sur sa vie personnelle et familiale. « Quand votre enfant va à l'école, qu'on lui répète à longueur de journée que son père est un 'voleur' et qu'il rentre systématiquement à la maison en pleurant... c'est vraiment, vraiment très dur à vivre », a-t-il confié aux journalistes présents, la voix brisée par l'émotion. « Ce que j'essaie de faire au quotidien, c'est d'éduquer mon fils du mieux que je peux, de lui expliquer que son père est un homme honnête, qu'il fait parfois des erreurs sur le terrain, comme n'importe quel autre sportif de haut niveau. Mais c'est une vraie souffrance psychologique, et sincèrement, je ne souhaite à personne de vivre ça. »

    L'arbitre espagnol a poursuivi, visiblement très affecté : « Le jour où j'arrêterai ma carrière, je veux que mon fils soit fier de ce que son père a été et de ce que représente réellement l'arbitrage, un rôle qui, malgré tout, nous a inculqué tant de valeurs humaines fondamentales. Ce que beaucoup de nos collègues arbitres subissent actuellement, et je ne parle pas seulement du football professionnel mais aussi et surtout au niveau amateur chaque week-end, est profondément injuste. Chacun dans le monde du football devrait prendre le temps de réfléchir sérieusement à la direction que l'on veut collectivement prendre, à ce que l'on attend vraiment du sport et du football. »

    Naturellement, ces agissements intolérables du Real Madrid ont été largement et quasi unanimement condamnés par l'ensemble du monde du football. Pourtant, comment imaginer une seconde que De Burgos Bengoetxea ait pu aborder ce match couperet dans des conditions psychologiques normales ? On peut légitimement penser qu'il ait pu être influencé, même inconsciemment, dans certaines de ses décisions par cette pression externe malsaine. Et qui pourrait sincèrement oser le lui reprocher après un tel traitement ? Mais le plus ironique dans cette histoire sordide, c'est que même en dépit de cette pression éhontée mise sur l'arbitrage, l'équipe de Carlo Ancelotti a perdu cette finale à la régulière, sans contestation possible. Et elle a quand même réussi l'exploit peu glorieux d'accumuler trois cartons rouges directs durant la rencontre. Bien joué, les gars. Vraiment.

  • FBL-AWARD-BALLON D'OR-2024AFP

    Quand le Real boude le Ballon d'Or de Rodri

    Il faut d'ailleurs noter que cette accumulation de mesquinerie et de frustration prête à exploser à la moindre contrariété couvait au sein de l'institution madrilène depuis un certain temps déjà. Des récriminations quasi hebdomadaires contre l'arbitrage ou des polémiques récurrentes savamment entretenues laissaient présager une telle éruption de mauvaise foi. Mais le point culminant de cette attitude déplorable au cours des douze derniers mois fut sans aucun doute la gestion calamiteuse par le club de la cérémonie du Ballon d'Or 2024. Fort logiquement, auréolé d'un doublé Ligue des Champions - Liga acquis de haute lutte lors de la saison 2023-2024, l'attaquant brésilien Vinicius Jr. faisait figure d'archi-favori pour remporter le précieux trophée individuel. Son coéquipier Jude Bellingham semblait un temps pouvoir lui contester la victoire finale, mais la défaite cruelle de l'Angleterre face à l'Espagne en finale de l'Euro avait probablement douché ses derniers espoirs.

    La voie semblait donc toute tracée, le tapis rouge déroulé pour que Vinicius soit enfin couronné meilleur joueur du monde. Ce n'était, pensait-on universellement dans le milieu, qu'une simple et juste formalité. Et puis, coup de théâtre : à moins de 48 heures de la cérémonie en grande pompe prévue à Paris, les premières rumeurs insistantes ont commencé à circuler dans les rédactions. Le milieu de terrain espagnol Rodri, tout juste vainqueur d'une nouvelle Premier League avec Manchester City et surtout pièce maîtresse et métronome de l'équipe d'Espagne championne d'Europe face à Bellingham et compagnie, était soudainement et contre toute attente revenu dans la course à la victoire finale. Son importance capitale et son influence majeure dans les succès éclatants de son club comme de sa sélection auraient constitué l'argument massue et imparable de n'importe quelle campagne de communication en sa faveur. Le matin fatidique du 28 octobre 2024, l'information a fuité, confirmant les bruits de couloir : Rodri avait bel et bien été élu Ballon d'Or, devançant Vinicius sur le fil. La réaction du Real Madrid fut aussi immédiate que totalement puérile : apprenant la nouvelle, la direction a décidé que la délégation officielle du club, joueurs compris, n'effectuerait finalement plus le déplacement prévu de longue date en France pour assister à l'événement. Un boycott pur et simple.

    Évidemment, le petit monde du football n'a guère apprécié ce caprice d'enfant gâté et ce manque flagrant de fair-play. Les critiques ont fusé de toutes parts, les comparaisons peu flatteuses avec un certain Donald Trump et sa propension à refuser les résultats défavorables figurant parmi les jugements les plus acerbes et les plus répandus à l'encontre de l'attitude madrilène.

  • FC Barcelona v Real Madrid - Copa del Rey FinalGetty Images Sport

    Juste retour des choses pour le Real ?

    Ce qui arrive au Real Madrid cette saison ressemble fort à un juste retour des choses, à un effet boomerang, voire à un karma qui finit par frapper lourdement l'ensemble du club pour ses multiples agissements passés, sur et en dehors du terrain. Rappelons les faits : les Merengues ont déjà dû se contenter de la place peu enviable de finaliste malheureux face à leur grand rival, le FC Barcelone, en Coupe du Roi donc, mais aussi en Supercoupe d'Espagne. Et en Liga, alors qu'il ne reste que cinq journées à disputer, ils accusent toujours un retard de quatre points sur ce même ennemi catalan.

    Leur démolition en règle subie en quart de finale de la Ligue des Champions face à Arsenal, une équipe pourtant encore relativement tendre et inexpérimentée à ce niveau de la compétition, a sonné comme les prémices inquiétants d'un possible changement d'ère, d'une fin de cycle. Pendant ce temps, en coulisses, le soutien indéfectible, obstiné et quasi solitaire du club au projet mort-né et décrié de Super Ligue Européenne continue de planer comme une ombre menaçante, telle une tumeur maligne rongeant l'image et l'éthique sportive. Sur le terrain, la fameuse réussite insolente, les buts miraculeux inscrits dans les ultimes secondes qui les ont si souvent sortis d'affaires par le passé, semblent s'être soudainement taris cette saison, et ce malgré une puissance de feu offensive pourtant considérablement accrue sur le papier avec les recrutements estivaux.

    « Nous multiplions les centres dans la surface, c'est vrai, mais cette année, il nous manque cruellement un avant-centre pur, un vrai numéro 9 à l'ancienne comme pouvait l'être Joselu [parti l'été dernier, ndlr], un joueur capable de peser sur les défenses et de gagner ce genre de duels aériens décisifs », analysait d'ailleurs très lucidement Thibaut Courtois il y a peu, livrant au passage une critique à peine voilée des choix tactiques et du recrutement de ses dirigeants. Car vouloir assembler à tout prix les 'Avengers' du football mondial, collectionner les stars comme des trophées, s'est visiblement fait au détriment de la construction patiente d'une équipe cohérente, équilibrée, avec une structure, une identité et un projet de jeu clairs (et recruter Trent Alexander-Arnold à Liverpool pour une fortune cet été n'arrangera d'ailleurs probablement rien à ce problème structurel, soit dit en passant).

    En résumé, il y avait déjà largement assez de raisons objectives de ne ressentir que peu, voire aucune sympathie pour le Real Madrid version 2024-2025 avant même le coup d'envoi de cette finale de Coupe du Roi. Avec leur comportement exécrable lors de ce week-end sévillan, ils ont désormais rendu totalement et définitivement impossible d'éprouver le moindre remords, la moindre once de compassion face à la manière dont leur saison s'est piteusement et lamentablement déroulée jusqu'à présent.

  • Arsenal FC v Real Madrid C.F. - UEFA Champions League 2024/25 Quarter Final First LegGetty Images Sport

    Quand le Real Madrid ne fait plus peur à personne

    À la fin de la saison 2023-2024, il y a un an à peine, le Real Madrid trônait pourtant au sommet incontesté du football mondial. Il apparaissait comme le club ultime, le modèle absolu à suivre. Les Merengues venaient de remporter leur quinzième Coupe d'Europe record, au terme de nouveaux retournements de situation improbables dont ils ont le secret en fin de match, et s'étaient même offert le luxe suprême de débaucher gratuitement celui qui était alors considéré par beaucoup comme le meilleur joueur du monde, Kylian Mbappé. Leur arrogance coutumière, souvent jugée insupportable par leurs détracteurs, n'était alors pas totalement dénuée de fondement, logiquement portée par cette série de succès insolents et cette capacité unique à attirer les plus grandes stars. Mais ce genre de posture dominatrice et suffisante ne peut tenir que lorsque l'on continue de gagner, encore et toujours. Et dans le sport de haut niveau, personne ne gagne indéfiniment. Tôt ou tard, il y a toujours une autre équipe, un autre cycle, prêt à prendre le relais, à vous défier et à vous faire brutalement tomber de votre piédestal doré.

    L'échec cuisant de la tentative de 'remontada' madrilène face à Arsenal en quart de finale de la Ligue des Champions, il y a quelques semaines, préfigurait déjà assez clairement cet effondrement mental et cette fébrilité observés plus récemment face au Barça en finale de Coupe. Dans les deux cas, le club lui-même et une large partie de la presse nationale espagnole – qui travaillent souvent en parfaite et suspecte synergie à cette période cruciale de l'année – s'étaient un peu trop rapidement monté le bourrichon, criant à l'exploit possible avant l'heure et préparant ainsi le terrain pour une chute d'autant plus douloureuse et humiliante. Face à Arsenal, les joueurs madrilènes n'avaient tout simplement pas les armes collectives ni la fraîcheur mentale pour réussir un retour aussi improbable. Et les jeunes Gunners, imperturbables, n'ont pas cillé une seconde dans ce jeu de poker menteur à haute tension.

    Le FC Barcelone, dont le profil actuel (avec ses nombreuses jeunes pépites issues de la Masia encadrant quelques stars confirmées) rappelle d'ailleurs curieusement celui du club du nord de Londres, n'a pas tremblé davantage samedi dernier lors de la finale de la Coupe du Roi. Le constat est désormais implacable : malgré toutes ses richesses accumulées, malgré son effectif constellé de stars internationales et de Ballons d'Or potentiels, le Real Madrid version 2024-2025 a perdu cette saison ce 'facteur peur', cette aura d'invincibilité qui tétanisait littéralement l'Europe entière ces dernières années. Une profonde introspection collective, une remise en question fondamentale de son projet sportif et de son attitude générale, semble désormais plus que jamais nécessaire pour espérer la retrouver un jour.

  • FC St. Pauli 1910 v Bayer 04 Leverkusen - BundesligaGetty Images Sport

    Alonso pour éteindre l'incendie madrilène ?

    Carlo Ancelotti paiera inévitablement le prix fort pour cette saison décevante et cette image écornée du Real Madrid. Selon certaines sources, il aurait d'ailleurs déjà planifié de longue date son départ vers la sélection brésilienne avant même que son équipe actuelle ne participe à la nouvelle formule de la Coupe du Monde des Clubs cet été. Malgré cette fin de règne en demi-teinte, il partira néanmoins avec le statut de légende du club, un entraîneur dont le style faussement décontracté et l'intelligence relationnelle ont permis tant de succès historiques. Mais il faut aussi admettre que son management parfois jugé trop laxiste, son manque de fermeté face aux caprices de stars, a également permis à cette culture du "malaise" (cringe en anglais), de l'arrogance déplacée et des enfantillages de s'installer durablement et de prospérer au sein du vestiaire au fil du temps.

    Pour lui succéder sur le banc madrilène, le nom de l'actuel entraîneur du Bayer Leverkusen, Xabi Alonso, revient avec une insistance qui ne laisse que peu de place au doute. Son arrivée est quasi certaine. En tant qu'ancien joueur emblématique et respecté du Real Madrid, il devrait logiquement offrir un mélange précieux de capacité à comprendre et gérer les ego souvent surdimensionnés du vestiaire et de finesse tactique moderne, deux qualités dont cet effectif constellé de stars mais parfois déséquilibré a cruellement besoin pour retrouver une forme de cohérence. Les personnalités jugées trop bruyantes, trop arrogantes ou trop peu disciplinées qui peuplent actuellement le vestiaire du Santiago Bernabeu devront impérativement être maîtrisées et remises dans le rang s'ils veulent espérer redevenir une véritable équipe fonctionnelle et respectée.

    Mais il n'y a pas que les joueurs et les entraîneurs qui ont besoin d'un retour urgent et salutaire à la réalité. Tout en haut de la pyramide, dans les bureaux feutrés de la direction, le président tout-puissant Florentino Perez n'a cessé, par ses déclarations et ses prises de position controversées (notamment sur la Super Ligue), d'attiser et de souffler sur les braises d'un feu qui a désormais englouti le club dans un véritable brasier d'infamie et de critiques quasi unanimes. Contrairement à l'image qu'il aime renvoyer, il n'est pas tant le maître tacticien jouant aux échecs avec plusieurs coups d'avance, mais plutôt le grand perturbateur, voire le pyromane inconscient de l'image de son propre club. À 78 ans, il est cependant fort peu probable que Perez change radicalement ses méthodes et sa vision. Ce sont donc ceux qui sont au niveau du terrain – les joueurs et le futur staff technique – qui devront accomplir la lourde tâche de redorer, par leurs performances et leur attitude, un blason sérieusement terni. Le monde du football en a plus qu'assez d'entendre le Real Madrid faire du bruit, gesticuler et créer des polémiques stériles à longueur d'année. Il est grand temps que son football, et seulement son football, reprenne enfin la parole sur le rectangle vert.