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Luis Enrique n’est pas menacé en cas d’élimination, mais il joue clairement sa crédibilité pour son retour à Barcelone

Luis Enrique est de retour ce mardi à Barcelone. Cette ville et ce club dont il incarne mieux que Xavi l’ADN selon ses propres dires. Et avec comme objectif de devenir le premier ancien entraineur blaugrana à s’offrir le scalp de l’équipe en phase à élimination directe de la Ligue des Champions. Le challenge est excitant, mais loin d’être facile à la suite du revers inattendu concédé à l’aller au Parc des Princes (2-3).

A la veille de ce choc à Montjuic, le technicien asturien s’est dit convaincu que son équipe du PSG va réussir la remontada. Emanant de quelqu’un qui sait parfaitement ce que ce mot signifie, ces paroles ont une certaine résonance. Néanmoins, il est évident qu’elles doivent être suivi d’actes. Et il faut reconnaitre que jusqu’ici, l’ancien sélectionneur de la Roja s’est beaucoup épanché devant les micros sans que les promesses formulées ne trouvent un prolongement sur le terrain. Une situation à laquelle il convient de remédier.

  • Luis Enrique PSG 2023-24Getty Images

    Le Barça lui a joué un mauvais tour

    Certes, le PSG est en passe de conquérir le titre de champion de France et avec une avance considérable sur son dauphin. Mais, et tout le monde en convient, ce n’est pas vraiment un exploit. Il est également à un match d’offrir la Coupe de France aux Franciliens, mais là aussi on ne peut pas parler d’une performance exceptionnelle quand bien même Paris n’avait pas remporté cette épreuve depuis trois ans. Non, s’il est arrivé dans la capitale française c’est pour faire franchir un cap à ce club sur la scène européenne. Une élimination dès les quarts de finale constituerait un échec, même si cela fait trois ans que le club n’avait pas été dans le top 8 continental.

    Quand il a déposé ses valises du côté du Poissy, Luis Enrique avait d’emblée cherché à minimiser l’attente liée à une victoire en C1. Pour enlever la pression qui pèse sur le club et aussi les joueurs, il avait affirmé que ce trophée n’était pas une fin en soi. Néanmoins, depuis, il a quelque peu modifié son discours. La semaine dernière, au micro de Canal+, il a assuré que lui et ses hommes feront tout pour aller chercher une première consécration en Ligue des Champions. C’était juste avant de se prendre les pieds dans le tapis contre Barcelone, un adversaire que tout le monde se réjouissait pourtant d’affronter après le tirage au sort.

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  • Luis EnriqueGetty

    À Paris, Luis Enrique ne s’est pas fait que des amis

    Quoi qu’il en soit, on ne peut pas reprocher à Luis Enrique d’être ambitieux. Ça aurait été plus gênant s’il ne l’était pas. Toutefois, c’est toute sa communication et sa gestion de l’effectif qui seront remis en question si jamais Paris n’arrive pas à se défaire de Barcelone ce mardi. Car depuis quelques semaines, il s’est fait beaucoup d’ennemis en imposant son autorité, avec une manière de faire qui tranchait avec celle de ses prédécesseurs.

    Il y a d’abord le côté arrogant qu’il affiche avec les journalistes, en ne daignant quasiment jamais de s’attarder sur ses choix. Il assure savoir parfaitement où il veut aller et ne se sent pas obligé de donner des explications, notamment sur le turnover qu’il applique à outrance (26 joueurs de champ utilisés jusqu’ici). Ou les changements de postes perpétuels (au moins 7 joueurs ont joué à quatre postes différents depuis l’entame de la saison). Même après de lourdes défaites, comme celle concédée face à Newcastle (1-4) lors de la phase de poules de Ligue des Champions, il répond de travers sans se remettre en question.

  • Luis Enrique Kylian Mbappe PSGGetty

    Sa gestion de Mbappé de plus en plus contestée

    Mais si seulement il n’y avait que cela. Le vrai souci réside surtout dont la façon dont il a choisi de traiter son joueur vedette Kylian Mbappé. Depuis que ce dernier a annoncé son départ à la fin de la saison, il a réduit drastiquement son temps de jeu en Ligue 1. Pour le ménager ? Ce n’est en tous cas pas l’excuse qu’il avait fournie. Son idée était surtout de préparer dès maintenant la saison à venir. Celle qui se jouera sans le crack bondynois, avec un « PSG plus performant » et qu’il est sûr de pouvoir attaquer sur le banc de l’équipe indépendamment des résultats enregistrés en cette fin d’exercice 2023/2024.

    Luis Enrique n’a peut-être pas été tout à fait intelligent sur ce coup. Et encore moins subtil. Et ses surprenantes résolutions lui sont revenues en plein visage comme un boomerang. Et on ne parle pas des bouderies qu’a pu afficher Mbappé, mais de la baisse de régime de ce dernier depuis quelques matches. Mercredi dernier, contre Barcelone, il a livré l’un de ses pires matches sous la tunique parisienne. Parmi les observateurs, ils sont beaucoup à juger qu’il n’est pas le premier à blâmer pour cette décevante copie. On reproche surtout à son coach d’avoir fait en sorte qu’il manque d’intensité et de repères avec ses coéquipiers.

    Evidemment, tout n’est pas noir ou blanc. Mbappé a aussi sa part de responsabilité dans le rendement qu’il affiche. On peut tout de même imaginer qu’en cas d’échec contre le Barça, le technicien ibérique aura à répondre de beaucoup des choix qu’il a faits. Il n’y a aucun doute sur le fait qu’il les assumera mais cela ne l’aidera pas pour préserver l’intégralité du crédit qu’il a emmagasiné depuis sa venue à Paris ou même avant. Celui-ci sera clairement entamé.

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  • Luis Enrique PSGGetty

    Luis Enrique subitement un peu moins intouchable

    Bien sûr, il ne sera pas question de le mettre à la porte. A l’exception de Christophe Galtier, tous les coaches qui se sont installés à Paris sous l’ère QSI ont duré plus d’une saison et il n’y a aucune raison pour que ça ne soit pas le cas cette fois-ci. Néanmoins, il ne sera pas exagéré de dire que la crédibilité de Luis Enrique en prendra un coup. Le projet qu’il cherche à mettre en place dans la capitale française sera également plus ouvert aux critiques. Et c’est souvent le premier signe de l’avènement d’une fin de règne. Ce n’est pas ce qu’on lui souhaite. Ce n’est pas non plus ce qui lui veut. Et c’est pourquoi il va tout faire pour faire tomber son club de cœur. Il n’y a plus de place pour les sentiments lorsqu’il s’agit de défendre sa légitimité.  

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