Ligue des Champions : Cinq raisons de croire que c’est la bonne année pour le PSG

Cela ne s’est pas forcément vu lors du dernier match du championnat contre Nice (2-3), mais le PSG de cette saison parait plus équilibré que les précédents. Les départs conjugués de Messi et de Neymar ont donné un aspect plus solide à cette formation. L’équipe n’est plus coupée en deux lorsqu’elle perd le ballon car défendre est désormais l’affaire de tous (sauf de Mbappé peut-être). Alors, oui, tout n’est pas parfait et il y a encore des réglages à faire mais on perçoit dès maintenant les prémices d’un Paris plus homogène et à même de résister aux meilleures équipes du continent. Il convient toujours d’attendre la réalité du terrain pour juger, mais tout porte à croire que l’équipe francilienne ne pensera désormais plus seulement à attaquer sans assurer ses arrières. Luis Enrique, son coach, y veillera même personnellement.

Il aurait été facile d’aborder le point Kylian Mbappé, en disant qu’il sera très motivé pour mener les siens vers la gloire. Mais c’est un doux euphémisme que de le préciser. Pour la star française, ce qui est plus intéressant à relever c’est qu’elle est plus épanouie comme jamais. Cette année, l’équipe a été construite selon ses desiderata et tout est réuni pour qu’il s’y sente bien et puisse produire son meilleur football. La preuve, même quand le rendement général n’est pas au top comme ce fut le cas contre Nice, il arrive à briller et trouver le chemin des filets adverses. La direction a donc tout fait pour le mettre dans les meilleures prédispositions. Elle est même allée jusqu’à lui adjoindre plusieurs de ses amis de la sélection française (Lucas Hernandez, Randal Kolo Muani et Ousmane Dembélé). Enfin, concernant le Bondynois, on pourra aussi imaginer que c’est sa dernière année à Paris et qu’il aurait envie de terminer son aventure au club de la plus belle des manières. Gagner la C1 avant d’aller chercher éventuellement le doublé Euro – Jeux Olympiques a aussi de quoi le transcender au plus haut point.

Cet été, le PSG est allé chercher un entraineur qui connait parfaitement la mission qui consiste à conquérir la plus prestigieuse des épreuves. Luis Enrique a triomphé avec le Barça en 2015. Le chemin de la gloire n’a donc aucun secret pour lui. Ce n’est bien sûr pas un gage de succès et l’échec de Carlo Ancelotti (2012/2013) en est l’illustration. Cela dit, on peut supposer qu’avec toute l’expérience qu’a emmagasinée cette équipe au fil des ans, couplée au côté « gagnant » de son entraineur on ne serait pas très loin de la formule idéale pour aller chercher la coupe aux grandes oreilles. Le technicien asturien a les compétences requises pour cette tâche. Il n’a même rien laissé au hasard, s’attachant même les services d’un psychologique. Au PSG, où on a été régulièrement marqué mentalement par les échecs en C1, ça serait tout sauf un luxe.

La chance du PSG cette année c’est aussi le fait qu’aucun véritable favori ne se dégage. Manchester City, le tenant du titre, est certes un candidat naturel à sa propre succession, mais il y a cette impression qu’il s’est affaibli pendant l’intersaison. Il a perdu deux de ses cadres, en l’occurrence Ilkay Gundogan et Riyad Mahrez, et il existe une grande inconnue liée à l’état de forme de son homme providentiel, Kevin De Bruyne. Le Real, club le plus titré de la compétition, est aussi prétendant à la victoire finale, mais il semble être dans une période de transition. Les Merengue ont, certes, remporté leur cinq premiers matches de la Liga, sauf qu’ils ne dégagent pas une impression énorme dans le jeu. De plus, ils n’ont pas de véritable avant-centre depuis départ de Karim Benzema. Qui d’autre encore peut prétendre au titre suprême ? Le Bayern Munich ? Les Allemands ont récupéré un buteur en la personne de Harry Kane, mais la patte tarde à prendre sous la houlette de Thomas Tuchel. Et il n’est pas exclu que les problèmes actuels de la Nationalmannschaft rejaillissent sur les Bavarois, vu qu’une bonne partie de leur sociétaires y évoluent. Par ailleurs, on peut citer les Barça, Man United, Inter, Milan comme concurrents sérieux vu que ce sont tous des anciens lauréats, mais ils ne peuvent raisonnablement aspirer à un autre titre que celui d’outsider.

Les années passées et si l’on excepte l’exercice 2018/2019, qui a vu le PSG tomber dans le même groupe que Liverpool, Naples et l’Etoile Rouge, le champion de France n’a jamais eu à vraiment souffrir en phase de poules pour se qualifier. Sa mission, dans la majorité des cas, consistait à essayer de finir premier devant son rival le plus sérieux du groupe. Cette année, ça ne sera pas le cas. Car Paris est tombé dans le groupe de la mort, avec le Borussia Dortmund, l’AC Milan et Newcastle. Ca ne sera pas une partie de plaisir, mais c’est peut-être le contexte idéal pour amorcer une montée en puissance dès l’automne. S’ils s’en sortent, les Parisiens pourront en tirer les bénéfices en février prochain car ils n’auront pas à se mouiller la nuque à ce moment-là si jamais ils héritent d’un gros bras. Ce qui dans leur cas apparait comme très plausible, vu leur historique dans cette C1 (qu’ils finissent 1ers ou 2^e de poule). Kylian Mbappé et ses coéquipiers seront donc d’entrée dans le vif du sujet. Et ce n’est pas plus mal si on veut se familiariser avec l’intensité et la difficulté des tours avancés de la compétition.