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Tactique, jeu enthousiaste, exigence... Ce que Luis Enrique a changé au PSG

Le Paris SG a-t-il enfin trouvé le coach idoine ? Il est vrai que c’est la question que l’on se pose quasiment chaque année à cette période pour ensuite déchanter assez rapidement. Mais, il y a des raisons de croire que la donne sera différente cette fois. Arrivé au club cet été en remplacement de Christophe Galtier, Luis Enrique a su opérer des changements importants en seulement quelques semaines. Des changements dont les effets se ressentent déjà et qui laissent augurer un avenir radieux pour le club francilien.

Alors oui, le bilan comptable n’est pas parfait. Il y a déjà eu quatre points abandonnés en route (sur les douze mis en jeu) et l’AS Monaco devance les champions de France au classement de la Ligue 1. Faut-il cependant prêter trop attention à ces données comptables à ce stade l’exercice ? Certainement pas. Il convient plutôt d’analyser tout le reste. A partir de là, l’unique constat qui en ressort c’est que l’ancien sélectionneur de la Roja est bien parti pour réussir là où tous ses prédécesseurs ont échoué.

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    Il a remis le collectif au centre du projet

    Une fois installé sur le banc parisien, Luis Enrique a opté pour une résolution forte d’entrée : faire en sorte que l’équipe soit au-dessus de tout. Auparavant, de nombreux coaches ont prétendu pouvoir imposer cette idée, mais leurs paroles n’ont pas été suivies d’acte. Avec le technicien asturien, il n’a pas fallu attendre pour apercevoir que ce qu’il promet il l’applique. Dès les premières séances d’entrainement, il a fait comprendre à ses joueurs que personne n’est plus important que le groupe et que c’est la seule règle en vigueur. Celui qui ne la respecte pas est libre de partir.

    Les départs de Neymar et Lionel Messi l’ont probablement arrangé en ce sens. Mais même s’ils étaient restés, on peut imaginer que cela ne l’aurait pas empêché de faire preuve d’autorité. La preuve, il n’a pas hésité à mettre à l’écart Marco Verratti avant de lui indiquer la porte de la sortie. Avec Enrique, les statuts ont été défaits à Paris, sauf peut-être celui de Kylian Mbappé. Et encore... Le fait que le Bondynois accepte désormais de sortir avant la fin des matches sans broncher est la preuve qu’il ne se place pas au-dessus de ses coéquipiers. Enfin, le fait qu’il n’y ait pas d’onze-type pour l’instant, avec de nombreux changements effectués d’un match à un autre démontre que tout le monde a adhéré à ce discours. Il faudra forcément attendre les premières turbulences de la saison pour juger de la consistance de ce plan, mais pour l’instant cela marche.

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    Il y a une nouvelle exigence au quotidien

    En plus d’insister sur le fait que la star c’est l’équipe, Luis Enrique montre une exigence importante au quotidien. Que ça soit à l’entrainement ou lors des matches, il veille à ce que ses troupes donnent le meilleur d’elles-mêmes. Y compris lorsque les rencontres qui semblent pliées au bout d’une mi-temps. Gianluigi Donnarumma peut en témoigner. Lui qui a essuyé une grosse soufflante de son coach lors de la dernière rencontre contre Lyon.

    L’ancien coach de la Roja n’est pas connu pour être un entraineur rigide. Son mérite est de savoir bien manier la carotte et le bâton. Car tout en étant systématiquement sur le dos des siens, il n’est pas non plus le père Fouettard. Il parvient aussi à détendre l’atmosphère et maintenir également une certaine proximité avec ses joueurs. Cela se voit lors des opérations marketing ou à l’occasion des déplacements effectués hors de la capitale.

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    Un système et un style de jeu différents de ceux de ses prédécesseurs

    L’aspect tactique est peut-être celui qui est le plus patent dans la métamorphose qu’a connu le PSG d’une saison à une autre. On pouvait le suspecter dès son arrivée dans la capitale française, Luis Enrique a réconcilié Paris avec le ballon. Ce n’est pas qu’avant l’équipe était fâchée avec, mais cela faisait bien longtemps qu’on n’a pas vu un Paris aussi conquérant et dominateur dans ses matches. Depuis l’époque Laurent Blanc peut-être. Il y a une volonté continue de confisquer le cuir et imposer son jeu à l’adversaire. Parfois, cela flirte avec la caricature, rappelant notamment les mainmises stériles de la Roja pendant le Mondial, mais au moins ce Paris est entreprenant.

    L’équipe est disposée la majorité du temps en 4-3-3. Avec un milieu solide et au sein duquel Ugarte et Zaire-Emery s’imposent déjà en maitres, une attaque explosive où le talent et la percussion ne manquent pas, et une défense à la fois solide et complémentaire. Si l’on excepte les deux premiers matches où il y avait encore besoin de se roder, ce PSG parait déjà tourner à plein régime.

    Chacun dans cette équipe est conscient de son rôle, mais cela n’empêche pas le dépassement des fonctions, avec la montée des latéraux sur les phases offensives ou encore la permutation aux avant-postes. De plus, tout en cherchant à étouffer son adversaire par sa technique, le champion de France peut aussi faire mal sur les phases de transition. A Lyon, deux buts ont été marqués à la suite de contres éclairs, ce qui prouve que le PSG d’Enrique a plus d’une corde à son arc.

  • Marco Asensio Ousmane Dembele PSG 2023-24Getty Images

    Il a redonné de la fierté et de la joie aux supporters

    Ce point-là est lié au précédent, mais il est important de le mentionner séparément car tous les changements de système n’induisent pas forcément un jeu plus exaltant. Dans le cas échéant oui. Ce PSG séduit, avec un football enthousiaste et il suffit d’écouter les commentaires des supporters au sortir des matches pour se convaincre qu’il y a une évolution positive. Le Parc des Princes vibre de nouveau, avec une ambiance qui ressemble enfin aux celles qui règnent chez les plus grands clubs.

    Paris fait plaisir, et pas seulement à travers sa productivité. L’engagement aussi est différent. Défendre est redevenu à l’affaire de tous, alors que ce n’était pas du tout le cas la saison dernière. A la perte du ballon, les attaquants sont les premiers à imposer un pressing. Sans rechigner et tout le long du match. On peut se demander si cet état de faits va perdurer dans le temps. Si la préparation physique a été bien faite, ce qui semble être le cas, il y a de quoi être optimiste à ce sujet.

  • Il a ramené de l’unité au sein de la direction

    Ce qui a changé au PSG avec Luis Enrique c’est aussi la nature des relations dans l’organigramme du club. C’est peu dire que d’affirmer que les différents responsables du club n’étaient pas toujours sur la même longueur d’onde. A présent, et en touchant du bois, on peut avancer que tout est au beau fixe de ce côté-là. L’entraineur espagnol s’entend très bien avec Luis Campos, et la relation est tout aussi fluide avec le président Nasser Al-Khelaifi. Evidemment le mercato réussi et les bons résultats de ce début de championnat favorisent une atmosphère paisible, mais on ne prendrait pas un grand risque en disant que ce trio-là travaille de manière solidaire et sans la moindre anicroche. Même durant la tempête liée à l’affaire Mbappé, l’union sacrée est restée de mise au sein du club.

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