Il y a des victoires ordinaires, et puis il y a celles, plus rares, exceptionnelles, qui marquent les époques et s'inscrivent dans la grande histoire du football. Ce samedi soir à Munich, ce qu'a réalisé le Paris Saint-Germain contre l'Inter Milan dépasse largement le cadre d'un simple trophée. Car si gagner la Ligue des Champions constitue en soi un accomplissement immense, triompher avec une telle maestria, une telle suprématie, relève d’un exploit dont la portée dépasse le strict cadre sportif. La partition collective livrée par l’équipe de Luis Enrique résonne comme une démonstration de force, de cohérence tactique et de virtuosité technique sans égale dans les annales récentes du football européen.
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AFPUn triomphe pour l'éternité
On a longtemps pensé que la perfection n'existait pas dans ce jeu imprévisible, où les forces en présence sont si souvent équilibrées, surtout à un stade aussi avancé de la compétition. Pourtant, si l'on se penche sur ce 5-0 infligé à l'Inter, une équipe pourtant redoutable et expérimentée, difficile de ne pas voir là une forme d'idéal footballistique réalisé. Ce succès, qui surclasse même le légendaire Milan-Barcelone de 1994 (4-0) signé Capello, restera assurément dans les mémoires pour la fluidité du jeu proposé, l’intelligence collective à chaque instant, et surtout la faim permanente dont ont fait preuve les joueurs du PSG, qui n'ont cessé d'attaquer et de défendre avec la même intensité jusqu'au coup de sifflet final.
AFPLa force d’un collectif transcendé
À l'image de Désiré Doué, prodige de 19 ans auteur d'une prestation exceptionnelle (deux buts, une passe décisive), chaque Parisien a incarné l'esprit d'une équipe où les egos ont été dilués dans un collectif surpuissant. Mais ce n'est pas un match individuel, aussi brillant soit-il, qui explique l'ampleur historique de cette victoire. C’est le pressing haut orchestré dès l’entame, c’est la solidarité infaillible des joueurs dans chaque repli défensif, c’est cette capacité rare à gérer chaque transition offensive avec précision et rapidité qui a permis à Paris de dominer outrageusement cette finale. Cette équipe, construite méthodiquement par Luis Enrique, a sublimé chacun de ses membres pour atteindre l'harmonie collective totale.
La générosité, symbole du nouveau PSG
Il fallait voir Kvaratskhelia, recrue hivernale pourtant habituée à briller offensivement, revenir tacler avec détermination à soixante mètres de ses buts alors que le score affichait déjà 5-0. Voilà l’image emblématique d’un PSG transfiguré, loin des clichés d’un club bling-bling et dépendant de stars individuelles. Paris, sous la houlette de son entraîneur espagnol, a imposé une autre manière de jouer au football, celle qui place la cohésion, la rigueur tactique et la générosité collective au-dessus de tout.
Getty Images SportParis ouvre une nouvelle ère
Ce succès immense, qui ramène la Ligue des Champions en France après 32 ans d'attente, marque surtout le début d'une nouvelle ère. Car ce PSG-là n'est pas seulement une équipe, c’est une promesse pour l’avenir, avec une moyenne d'âge de seulement 25 ans et un potentiel immense symbolisé par des joueurs tels que Vitinha, Ousmane Dembélé, Bradley Barcola, João Neves ou encore le roc équatorien Willian Pacho. À l’instar des grandes équipes ayant marqué l’histoire comme le Barça des Cruyff ou Guardiola ou le Milan de Sacchi, ce Paris-là possède toutes les armes pour dominer durablement le football européen.
Nasser Al-Khelaifi l’a d’ailleurs promis au sortir du match : ce triomphe n’est qu’un début. Et si le président du PSG peut désormais viser encore plus haut sans rougir, c’est parce que la performance collective offerte à Munich dépasse de loin le simple exploit ponctuel. Elle installe durablement Paris parmi les références absolues du football européen. Ce samedi soir, à Munich, ce n'était pas seulement une équipe qui gagnait, c'était une nouvelle philosophie du football qui voyait le jour. Une révolution, tout simplement.



