Le PSG envoie un message à l’Europe – et Salah voit son Ballon d’Or s’éloigner

Luis Enrique l’a toujours affirmé : le PSG serait plus fort sans Kylian Mbappé. Et à ce stade, difficile de lui donner tort.

Le technicien espagnol aurait évidemment préféré conserver le meilleur buteur de l’histoire du club, mais son départ a offert à Paris l’opportunité de bâtir un collectif plus cohérent, centré sur des jeunes talents prometteurs plutôt que sur des stars capricieuses.

Avec Mbappé, le PSG était prisonnier de son propre modèle, façonné autour d’un joueur dont l’aura médiatique éclipsait tout le reste. Lui-même affirmait que le club ne devait pas être rebaptisé « Kylian Saint-Germain », mais c’est pourtant l’impression qu’il laissait.

Désormais, Paris est redevenu une équipe dans le vrai sens du terme. Longtemps perçu comme le plus grand "choker" de la Ligue des Champions, le club a prouvé sa résilience en renversant Manchester City après avoir été mené 2-0. Mais cette victoire à Anfield contre un Liverpool en pleine forme représente un test encore plus révélateur de leur évolution – et ils l’ont brillamment réussi.

La défense a été impériale, le milieu de terrain une nouvelle fois magistral et l’attaque – bien que parfois imprécise dans la finition – a fait vivre un calvaire aux latéraux des Reds.

Ce PSG version 2.0 déborde de confiance et impose enfin le respect. Il n’y a désormais plus une seule équipe dans son tableau qui se réjouira de l’affronter. Si Paris ne décroche pas encore sa première Ligue des Champions cette saison, il semble plus proche que jamais d’y parvenir.

L’une des qualités supposées de Darwin Núñez est son imprévisibilité. Mais sur ce coup-là, tout le monde savait à quoi s’attendre : son échec aux tirs au but semblait écrit d’avance.

Totalement invisible après son entrée en jeu, l’Uruguayen, malgré un but salvateur contre Southampton le week-end dernier, affichait un manque criant de confiance au moment de s’élancer pour tirer le deuxième penalty de Liverpool. Résultat : une frappe molle, aisément stoppée par Gianluigi Donnarumma.

Núñez aura encore des occasions de se racheter d’ici la fin de saison. Entre les blessures récurrentes de Diogo Jota et Cody Gakpo, la lutte en Premier League et la finale de la Carabao Cup dimanche, Liverpool aura besoin de lui.

Mais à ce stade, le constat est sans appel : son avenir à Anfield semble scellé. Ce match a une nouvelle fois démontré qu’il n’a tout simplement pas le niveau pour être l’avant-centre d’une équipe visant la Ligue des Champions.

Et il pourrait bien disparaître de la scène européenne pendant un moment. L’intérêt des clubs saoudiens pour lui se précise, et vu ses lacunes criantes, un départ vers la Saudi Pro League paraît aujourd’hui plus en adéquation avec son niveau.

Depuis son arrivée au Paris Saint-Germain en 2021, Gianluigi Donnarumma a connu des hauts et des bas. Sacré meilleur joueur de l’Euro 2021, il était alors considéré comme l’un des meilleurs gardiens du monde. Pourtant, au fil des saisons, il a parfois donné l’impression de ne même pas être le meilleur portier du PSG.

Son duel à distance avec Alisson lors du match aller avait tourné à la démonstration du Brésilien, auteur de plusieurs parades exceptionnelles pendant que Donnarumma ne pouvait rien faire face à l’unique tir cadré de Liverpool. Mais mardi soir, le rapport de force s’est inversé.

Alisson a encore réalisé des arrêts décisifs, mais cette fois, c’est Donnarumma qui a fait la différence. Son intervention face à Darwin Núñez lors de la séance de tirs au but a été un tournant, confirmant qu’il pouvait être, lui aussi, un facteur décisif dans la quête du PSG pour son premier sacre européen.

Comme l’a résumé Luis Enrique après le match au micro d’Amazon Prime : « Gigi a été comme Alisson au premier match ! »

À l’image de Liverpool, la chance d’Ibrahima Konaté a fini par tourner à Anfield.

Le défenseur français avait échappé de justesse à un carton rouge à l’aller après avoir clairement bousculé Bradley Barcola en position de dernier défenseur. Mais mardi soir, aucune clémence ne lui a été accordée lorsque, après seulement 12 minutes de jeu, il a complètement manqué son intervention sur un centre à ras de terre de Barcola, offrant ainsi à Ousmane Dembélé une occasion immanquable. Même l’un des joueurs les plus réputés pour son inefficacité devant le but ne pouvait pas rater une telle offrande.

Ce qui rend cette erreur encore plus rageante, c’est que Konaté a globalement livré une bonne prestation. Il a réalisé plus de dégagements (cinq) que n’importe quel autre joueur de Liverpool, seul Alexis Mac Allister a récupéré plus de ballons que lui, et il a affiché le meilleur taux de passes réussies (91,7 %) côté Reds.

Mais les matchs de très haut niveau ne pardonnent rien. Et comme l’a démontré cette double confrontation contre le PSG, Konaté traîne toujours cette tendance à commettre une énorme bourde. La semaine dernière, il s’en était tiré sans conséquences. Cette fois, il a coûté très cher à Liverpool, qui voit son rêve européen s’effondrer.

Liverpool est le tenant du titre en Carabao Cup, et son sacre l’an dernier reposait sur une impressionnante profondeur d’effectif et une résilience exceptionnelle, avec les jeunes de Klopp qui avaient renversé Chelsea à Wembley. Arne Slot, lui, ne doit pas faire face à une infirmerie aussi bondée que son prédécesseur, mais ses plans pour la finale de dimanche contre Newcastle viennent de voler en éclats.

Le technicien néerlandais savait déjà que les Magpies auraient un jour de récupération supplémentaire. Ce qu’il redoutait par-dessus tout, c’était que son équipe doive puiser dans ses réserves avec une prolongation face à un PSG en grande forme. Cauchemar confirmé. Pire encore, Trent Alexander-Arnold et Ibrahima Konaté ont été contraints de quitter le terrain sur blessure, laissant entrevoir un casse-tête défensif pour Liverpool ce week-end.

Joe Gomez et Conor Bradley étant déjà indisponibles, Slot pourrait être contraint d’aligner Jarell Quansah en tant que latéral droit et de repositionner Wataru Endo en défense centrale pour pallier l’absence de Konaté.

Autre motif d’inquiétude : Cody Gakpo n’a pas semblé au mieux physiquement lors de son entrée en jeu contre le PSG, laissant planer un sérieux doute sur sa participation dimanche.

En résumé, cette manche retour ne pouvait pas plus mal tourner pour Liverpool… ni mieux pour Newcastle.

Mohamed Salah a peut-être transformé son tir au but lors de la séance de tirs au but, mais c'est bien la seule chose qui ait tourné en sa faveur lors de cette soirée cauchemardesque pour le « Roi d'Égypte ». Une fois de plus, il s'est cassé les dents sur un Nuno Mendes impérial.

D'abord, ce résultat signifie que Salah pourrait bien avoir disputé son dernier match de Ligue des Champions à Anfield, son contrat prenant fin à l’issue de la saison. Ensuite, et peut-être surtout, ses espoirs de Ballon d'Or viennent de prendre un sérieux coup.

Salah est sans conteste l’un des grands artisans de la domination de Liverpool en Premier League, avec des statistiques affolantes. Mais il n’a pas eu le même impact en Ligue des Champions, une compétition qui pèse lourd dans l’attribution du Ballon d'Or – encore plus en l'absence de tournoi international majeur cette année.

Pendant que Raphinha s'offrait un doublé pour propulser Barcelone en quarts de finale, Salah, lui, a enchaîné une deuxième prestation fantomatique sur la plus grande scène du football de clubs. Une soirée à oublier, mais qui pourrait peser très lourd dans la course au Ballon d'Or.