Real Madrid Champions League message GFXGetty/GOAL

L’Europe est prévenue ! Le Real Madrid reste l’équipe à battre en Ligue des Champions avec un Kylian Mbappé lancé vers le Ballon d’Or

S’il fallait retenir une seule image de la démonstration du Real Madrid face à Manchester City, ce serait celle d’un Kylian Mbappé rayonnant, célébrant un but qui résume à lui seul la rencontre. En quelques secondes, le Français a effacé Josko Gvardiol – considéré comme l’un des meilleurs latéraux du monde – d’un simple coup de rein avant d’envoyer le ballon au fond des filets. Mbappé savait qu’il venait de faire quelque chose de spécial. Il se devait de le souligner.

Bien sûr, Mbappé a marqué 357 autres buts dans sa carrière, dont trois en finale de Coupe du monde. Il n’est pas étranger aux grands rendez-vous. Mais un Mbappé en confiance, en pleine possession de ses moyens, reste l’un des joueurs les plus décisifs de la planète. Et lorsqu’il s’agit de porter une équipe vers la victoire dans un match crucial de Ligue des Champions, il est l’homme de la situation.

Mercredi, le Mbappé des grands soirs était de retour. Parfois brouillon dans son jeu, imprécis dans ses transmissions, il a pourtant répondu présent là où ça comptait : cinq tirs, cinq cadrés, trois buts, et un trophée de joueur du match.

Plus globalement, cette rencontre marque sa première grande soirée européenne sous le maillot madrilène. Après des débuts mitigés en Espagne, quelques Clasicos ratés et des doutes sur son intégration, Mbappé a enfin justifié son statut. Malgré un effectif madrilène décimé par les blessures et un banc moins fourni que d’habitude, le Real reste favori pour remporter la Ligue des Champions.

  • Kylian Mbappe Real Madrid 2025Getty Images

    Une leçon de finition

    Chacun des trois buts de Mbappé illustre une facette différente de son talent.

    Le premier ? L’attaquant vertical et fulgurant : une course en profondeur et un lob délicat sur la sortie d’Ederson.

    Le deuxième ? L’ailier imprévisible : un contrôle dos au but, un crochet tranchant et une frappe puissante.

    Le troisième ? Le buteur intelligent : une feinte, un changement de pied et une frappe placée.

    Trois actions distinctes, un seul joueur capable d’un tel récital technique.

    Cette performance contraste totalement avec les premières semaines compliquées de Mbappé à Madrid. Il donnait parfois l’impression d’avoir perdu en polyvalence, peinant à trouver sa place entre le côté gauche – où Vinicius occupe déjà beaucoup d’espace – et l’axe du terrain, où il semblait moins à l’aise dans la construction du jeu.

    Cependant, s’il a eu du mal à s’intégrer collectivement au départ, son instinct de buteur n’a jamais disparu. Et mercredi, pour la première fois depuis son arrivée à Madrid, il a offert une performance complète, à la hauteur de ses ambitions.

  • Publicité
  • FBL-EUR-C1-REAL MADRID-MAN CITYAFP

    Une implication totale dans le jeu

    Il y a encore six mois, Kylian Mbappé était critiqué pour son manque d’implication défensive, notamment lors de son dernier passage au Paris Saint-Germain. Il donnait souvent l’impression de sélectionner ses efforts, d’économiser son énergie pour frapper aux moments-clés, et de se contenter d’un rôle purement offensif. Cette posture avait d’ailleurs fait l’objet d’un discours marquant de Luis Enrique avant un quart de finale de Ligue des Champions contre le FC Barcelone. L’entraîneur espagnol lui avait rappelé que les plus grands champions, à l’image de Michael Jordan, montraient l’exemple par leur engagement total sur le terrain, même lorsqu’ils étaient muselés offensivement.

    Mbappé n’avait pas vraiment répondu à cet appel du pied en terminant son aventure parisienne sans le moindre trophée européen. Mais mercredi soir, c’était un tout autre joueur qui s’est présenté face à Manchester City. Fini le joueur calculateur et détaché. À Madrid, Mbappé s’est transformé en un véritable leader de terrain, autant dans l’impact que dans l’attitude.

    Dès les premières minutes, il a montré qu’il était prêt à harceler la défense adverse. Ses courses incessantes et son pressing agressif ont mis sous pression la charnière centrale des Citizens, forçant Ruben Dias et Nathan Aké à multiplier les erreurs sous la menace constante de ses accélérations. Ce n’était plus simplement une question d’être un finisseur clinique : Mbappé a fait vivre un enfer aux défenseurs de City, les obligeant à constamment reculer et à jouer sous pression.

    Ce niveau d’implication a complètement changé la physionomie du match. Madrid n’a pas simplement dominé techniquement, l’équipe d’Ancelotti a aussi imposé un défi physique et mental à l’une des formations les plus structurées d’Europe. La prestation du Français ne s’est donc pas résumée à ses trois buts. Il a été le premier rideau défensif, un élément-clé du pressing madrilène, et un moteur émotionnel pour toute l’équipe.

  • Raul AsencioGetty Images

    Des lieutenants précieux au service du maître

    Si la victoire du Real Madrid a été éclatante, elle n’a pas reposé uniquement sur Kylian Mbappé. Le collectif madrilène a livré une prestation de très haut niveau, prouvant une fois de plus que cette équipe sait élever son niveau au moment opportun. Parmi les joueurs qui ont brillé, Jude Bellingham et Rodrygo ont été deux éléments-clés, en parfaits lieutenants de l’attaquant français.

    Bellingham, repositionné légèrement plus bas dans l’entrejeu, a montré pourquoi il est considéré comme l’un des meilleurs milieux de terrain au monde. Son volume de jeu, sa qualité de percussion et sa capacité à dicter le tempo du match ont permis à Madrid d’avoir le contrôle dans les moments-clés. Il n’a pas seulement couru dans tous les sens, il a aussi su casser les lignes par sa technique et sa vision du jeu, facilitant la progression du ballon vers l’attaque. Son travail a été essentiel pour soulager la pression sur Toni Kroos, qui n’a plus ses jambes d’antan mais dont la justesse dans la relance reste précieuse.

    Rodrygo, quant à lui, a encore démontré son sens du sacrifice et de l’efficacité dans les grands rendez-vous. Il est souvent éclipsé par les stars de l’équipe, mais son importance tactique est indéniable. Son jeu entre les lignes, sa capacité à créer des brèches et son entente avec Mbappé en ont fait un élément essentiel du plan de jeu de Carlo Ancelotti. C’est d’ailleurs lui qui offre la passe décisive sur l’un des buts de Mbappé, prouvant une fois de plus qu’il sait être décisif quand l’enjeu est immense.

    Mais la plus belle surprise de la soirée est venue d’un joueur que personne n’attendait à ce niveau : Raúl Asencio. Inconnu du grand public en début de saison, ce jeune défenseur de 22 ans a été propulsé sur le devant de la scène à cause des blessures et a su saisir sa chance. Face à une équipe comme Manchester City, il aurait pu perdre ses moyens, mais il a au contraire livré une performance pleine d’autorité et d’agressivité, rappelant les plus belles heures des défenseurs rugueux du Real Madrid. Son intervention précoce sur Jack Grealish a donné le ton, et son impact physique a été crucial pour limiter les incursions adverses.

    C’est cette combinaison entre talent pur et abnégation qui fait la force de Madrid en Ligue des Champions. Le collectif est toujours au service de la star, et la star sait répondre présent au moment opportun. Avec un Mbappé en feu et des coéquipiers prêts à tout pour le mettre dans les meilleures conditions, la machine madrilène semble plus redoutable que jamais.

  • Real Madrid C.F. v Manchester City - UEFA Champions League 2024/25 League Knockout Play-off Second LegGetty Images Sport

    Manchester City sans solutions face à la tornade madrilène

    Si le Real Madrid a brillé par son intensité et son intelligence de jeu, Manchester City a quant à lui sombré sous la pression. L’équipe de Pep Guardiola n’a jamais semblé en mesure de répondre au défi imposé par les Madrilènes, et ce dès les premières minutes du match.

    Les Citizens étaient pourtant venus avec des ambitions, espérant imposer leur jeu de possession et étouffer Madrid avec leur pressing haut. Mais ce sont eux qui ont été pris à leur propre piège. Dès les premières minutes, leur ligne défensive a semblé fébrile, incapable de gérer les projections rapides des attaquants madrilènes. Ruben Dias et Nathan Aké, pourtant habitués aux grands rendez-vous, ont été mis en grande difficulté face aux courses incessantes de Mbappé et aux déplacements intelligents de Rodrygo.

    Le symbole du naufrage anglais se trouve peut-être dans l’absence d’Erling Haaland, dont le forfait a privé City de son principal atout offensif. Sans le Norvégien, les Skyblues ont manqué d’un point de fixation capable de peser sur la défense madrilène. Julian Alvarez, titularisé en pointe, a tenté de compenser par son activité, mais il n’a jamais pu faire le poids face à Antonio Rüdiger et Raúl Asencio, tous deux impeccables dans leurs interventions. À chaque tentative d’attaque placée, City se heurtait à un mur infranchissable, et la frustration s’est peu à peu installée dans les rangs de l’équipe de Guardiola.

    Rodri, pourtant essentiel dans l’équilibre du jeu mancunien, a semblé dépassé par l’intensité madrilène. Le milieu de terrain espagnol, souvent décrit comme le métronome de City, n’a jamais trouvé la clé pour dicter le tempo du match, étant constamment harcelé par les récupérateurs du Real. À ses côtés, Bernardo Silva, d’ordinaire si précieux dans sa capacité à garder le ballon sous pression, a été méconnaissable, perdant des duels importants et ne parvenant pas à influencer le jeu comme à son habitude.

    Guardiola lui-même a semblé impuissant sur le bord du terrain. L’entraîneur catalan, souvent brillant dans ses ajustements tactiques, n’a trouvé aucune solution pour contrer la vague madrilène. Ses changements en seconde période – l’entrée de Matheus Nunes notamment – n’ont eu aucun effet. City a fini par abandonner le combat, laissant Madrid gérer tranquillement son avance et se projeter vers le prochain tour.

    Si l’on avait encore des doutes sur l’état de forme des champions d’Europe en titre, ce match les a balayés. Madrid a rappelé à toute l’Europe qu’il reste l’équipe à battre en Ligue des Champions, tandis que City quitte la compétition avec plus de doutes que jamais.

  • Mbappe Real Madrid Manchester CityGetty

    Qui peut encore stopper le Real Madrid ?

    Après cette démonstration face à Manchester City, une question légitime se pose : qui peut bien empêcher le Real Madrid de décrocher une 16e Ligue des Champions ? Car ce que l’on a vu mercredi ne relève pas d’une simple victoire éclatante, mais plutôt d’une affirmation de puissance. Ce Real Madrid-là, même amoindri par les blessures, même contesté en Liga, reste l’équipe à battre en Europe.

    Les candidats ne sont pas légion. En début de saison, Liverpool semblait avoir le profil parfait, alliant solidité défensive, pressing intense et attaque inspirée. Mais les dernières semaines ont montré les limites de l’équipe d’Arne Slot, fragilisée par l’accumulation des matches et certains doutes dans le jeu. Les Reds, qui avaient pourtant dominé Madrid en phase de groupes, ne semblent plus aussi menaçants.

    Bayern Munich, une autre grande puissance européenne, n’a pas non plus rassuré. Les Bavarois manquent de constance et ont souffert contre des adversaires bien moins redoutables que Madrid. Avec un Harry Kane au sommet de son art, ils conservent une arme redoutable, mais collectivement, ils ne dégagent pas la même force tranquille que le Real.

    Quant aux outsiders, difficile de voir qui pourrait sérieusement prétendre rivaliser. Bayer Leverkusen réalise une saison exceptionnelle, mais l’ADN européen de Madrid est un facteur qui pèse lourd en Ligue des Champions. L’équipe de Xabi Alonso aura-t-elle les épaules pour tenir le choc mental et physique contre un monstre du genre ? Rien n’est moins sûr.

    Finalement, l’adversaire le plus dangereux reste peut-être le FC Barcelone, une équipe qui, cette saison, a déjà battu le Real à deux reprises avec un total cumulé de 9-2. Flick a su mettre en place un plan de jeu efficace face à son rival, exploitant les espaces laissés par une défense madrilène parfois hésitante. Cependant, l’histoire récente de la Ligue des Champions nous enseigne que Madrid est une bête d’un tout autre calibre dans cette compétition, et que l’intensité des Clasicos n’est pas forcément révélatrice de ce qui peut se passer sur la plus grande scène européenne.

    Le constat est donc limpide : le Real Madrid a toutes les cartes en main pour aller au bout. Avec un Kylian Mbappé au sommet de son art, une armada offensive impressionnante et une défense qui, même avec ses jeunes talents, tient le choc, Madrid semble plus fort que jamais.

    L’histoire de la Ligue des Champions l’a souvent prouvé : il est dangereux de parier contre le Real Madrid. Et cette année encore, il faudra un exploit XXL pour empêcher les Merengues de régner sur l’Europe.