Alors que la Ligue 1 n'en finit plus de s'embourber dans des crises à répétition, une nouvelle affaire judiciaire vient de faire vaciller les hautes sphères du football hexagonal. Ce jeudi 4 juillet 2025, l'association AC ! Anticorruption a officiellement déposé une plainte explosive auprès du Parquet national financier. Les accusations sont graves, les noms cités encore plus.
AFPFootball français : une plainte détonante vise Labrune, Al-Khelaïfi et d'autres poids lourds
AFPUn climat déjà chaotique
Depuis plusieurs mois, les signaux d’alarme s'accumulent. Gouvernance en déroute, violences récurrentes dans les stades, suspicions autour de l'arbitrage et crise des droits TV : le football professionnel français traverse l'une des pires périodes de son histoire moderne. Entre la dissolution annoncée de la LFP en 2026, les audits commandés par l'État sur les comptes de plusieurs clubs et l’effondrement du marché audiovisuel, la perte de crédibilité est totale. Le décor était donc planté pour un nouveau séisme judiciaire.
AFPUne plainte hors normes
Selon Foot Amateur, la plainte déposée par AC ! Anticorruption comporte neuf chefs d’accusation : « escroquerie en bande organisée, association de malfaiteurs, extorsion aggravée, prise illégale d’intérêts, blanchiment aggravé, évasion fiscale, abus de confiance, détournement de fonds publics » ainsi que « violation du droit sportif ».
Les personnalités visées sont emblématiques : Vincent Labrune (président LFP), Nasser Al-Khelaïfi (PSG), mais aussi Jean-Pierre Caillot (Reims), Laurent Nicollin (Montpellier), Loïc Féry (Lorient), Waldemar Kita (Nantes), Jean-Pierre Rivère (Nice), Bernard Caïazzo (ex‑Saint-Etienne), et le député Karl Olive. Des figures centrales dans la structure du football professionnel, que la plainte accuse d'avoir contribué à « une vaste escroquerie » au profit d'intérêts étrangers.
AFPLes points d’achoppement
Au cœur du dossier, plusieurs zones d’ombre : l'élection de Vincent Labrune à la tête de la LFP en 2020 (et sa réélection en 2024), la création controversée de la filiale commerciale, l'achat jugé excessif du nouveau siège pour 127 millions d'euros, ou encore la centralisation des droits TV autour de beIN Sports. L'association pointe aussi le rôle trouble du courtier Pitch International et de son fondateur Paul McGrath.
La structure Visit Qatar, omniprésente dans les partenariats de sponsoring, suscite également la méfiance. Certains présidents auraient été "incités" à soutenir Labrune, dont la rémunération aurait, en coulisses, doublé.
AFPUne affaire appelée à rebondir
Romain Molina, journaliste indépendant, doit publier un livre ce 7 juillet qui promet d'enfoncer le clou. Il y dévoilera les mécanismes d'un système qui aurait dévié les ressources du football français au profit de puissances étrangères. Un ouvrage très attendu dans un climat déjà électrique.
Alors que la LFP vit ses derniers mois, cette plainte pourrait bien précipiter la chute de certains de ses piliers. Le football français, lui, n'en finit plus de compter les coups.