Droits TV : Les révélations étonnantes de Daniel Riolo sur DAZN et la LFP

Quelques mois seulement après l’arrivée de DAZN comme diffuseur principal de la Ligue 1, un bras de fer s’est engagé entre la plateforme britannique et la Ligue de Football Professionnel. En cause : un désaccord financier majeur.

Alors que la LFP réclame le paiement intégral de l’échéance prévue à la mi-février, DAZN a refusé de s’exécuter. À la place, le diffuseur a décidé de bloquer la moitié du montant dû, soit environ 35 millions d’euros, en attendant de nouvelles négociations. Face à ce refus, la LFP a choisi d’intenter une action en justice pour exiger la totalité du versement. De son côté, le PDG de DAZN France, Brice Daumin, se dit surpris par l’attitude de la LFP.

Lors de l’émission After Foot sur RMC, Daniel Riolo a raconté une scène révélatrice du manque de communication au sein de la Ligue 1. Selon lui, il a personnellement appris à un président de club qu’il ne recevrait pas l’argent attendu de DAZN.

« J’ai appris personnellement à un président, à un gros président de Ligue 1… je lui ai appris, moi, que DAZN ne paierait pas. Il ne le savait pas. Il était évidemment, comme les autres, fou de rage. Ils sont à bout. Donc évidemment que Vincent Labrune, ils ne veulent plus en entendre parler », a-t-il révélé.

Cette ignorance totale de la situation par certains dirigeants démontre l’opacité qui règne autour des négociations entre la LFP et ses diffuseurs.

D’après Daniel Riolo, la LFP était au courant depuis plusieurs jours du refus de paiement de DAZN. En effet, une lettre officielle de la plateforme britannique était arrivée à la Ligue, et le référé judiciaire contre DAZN date du 7 février. Pourtant, plusieurs présidents de clubs ne l’ont appris que cinq jours plus tard, et ce, de manière indirecte.

« Effectivement, à la Ligue, ils savaient que DAZN ne voulait pas payer depuis un peu plus d’une semaine parce qu’il y a une lettre qui était arrivée et qui évidemment a fuité. Mais quasiment aucun président ne savait. Parce que Vincent Labrune a tout bloqué et il a fait en sorte que ça ne se sache pas. Et il a dit à son personnel de se taire. C’est complètement dingue », a dénoncé Riolo.

Cette gestion du dossier laisse perplexe, d’autant plus que les clubs sont directement impactés par ce manque de visibilité financière.

Dans son récit, Daniel Riolo souligne également la réaction incrédule des présidents de Ligue 1 face à ces révélations. « Mardi, j’ai demandé à un président s’il était au courant que… Et il m’a dit : 'Non, mais il n’y pas de problème. Pourquoi tu dis ça ?' Évidemment, quand je leur dis ces choses, les mecs me disent qu’ils ne me croient pas », explique-t-il.

Mais une fois la nouvelle confirmée, l’un d’entre eux a fait part de sa colère et de son incompréhension. « Ce mercredi, en revanche, on m’a rappelé et on m’a dit 'je suis dégoûté, c’est donc toi qui me l’as appris hier et évidemment je ne te croyais pas parce que je pensais que la Ligue m’aurait prévenu.' Eh bien non ! »

Cette absence de communication entre la LFP et ses clubs renforce la perte de confiance des dirigeants envers la gouvernance actuelle, incarnée par Vincent Labrune.

Avec cette crise, la situation des droits TV de la Ligue 1 s’enfonce dans une incertitude inquiétante. Loin d’être une simple bataille juridique, ce conflit pourrait avoir de graves répercussions financières pour les clubs, déjà fragilisés par la situation économique du football français.

Si la LFP ne parvient pas à restaurer la confiance et à clarifier sa gestion, les tensions risquent de s’accroître et de remettre en question l’équilibre du championnat à l’avenir.