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Deux fantômes du PSG reviennent hanter le Parc : Rashford et Asensio prêts pour le casse du siècle

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La saison d’Aston Villa semblait filer droit vers l’oubli. Battus à Newcastle le lendemain de Noël, les hommes d’Unai Emery comptaient déjà six défaites après 18 journées – soit un tiers de leurs matchs – et pointaient à une modeste neuvième place de Premier League. Éliminés de la Carabao Cup avant même de débuter leur campagne en FA Cup, les motifs d’espoir se faisaient rares.

Leur parcours européen, en revanche, changeait la donne. Pour leur grand retour en Ligue des champions, les Villans ont frappé fort. À l’issue des huit journées de la nouvelle phase de championnat, ils ont validé leur qualification directe pour les huitièmes de finale, réussissant là où le Real Madrid, le Bayern Munich ou encore Manchester City ont trébuché.

Leur dernière victoire dans cette phase – un 4-2 convaincant face au Celtic – a été éclipsée par les incertitudes entourant l’avenir de leurs deux principales armes offensives : Ollie Watkins et Jhon Duran. Si le premier a été l’objet d’une offre presque irrespectueuse de 52,5 M€ d’Arsenal, rapidement refusée, Villa s’est en revanche montré ouvert à un transfert de Duran vers Al-Nassr, le club saoudien de Cristiano Ronaldo, pour près de 82 M€.

Une offre difficile à décliner, mais qui obligeait Villa à réagir dans les ultimes jours du mercato hivernal. Et c’est ainsi que Marcus Rashford, en rupture à Manchester United, et Marco Asensio, mis à l’écart au PSG, ont rejoint Birmingham sous forme de prêt jusqu’en fin de saison.

On dit souvent qu’il ne faut pas s’attacher aux joueurs prêtés… mais Villa Park est tombé amoureux. Les deux hommes semblent transformés sous les couleurs grenat et bleu. Et voilà que le destin les place face à un PSG qui, ironie du sort, paraît enfin prêt à assumer ses ambitions européennes après une décennie de rendez-vous manqués.

  • Paris Saint-Germain v Manchester United - UEFA Champions League Round of 16: Second LegGetty Images Sport

    Rashford, le cauchemar du Parc

    Le Parc des Princes a été le théâtre de nombreuses soirées épiques de Ligue des champions depuis le rachat du PSG par QSI. Malheureusement pour les Parisiens, plusieurs de ces moments mémorables se sont écrits à leur détriment.

    Prenez Marcus Rashford, par exemple. L’attaquant anglais s’est rendu deux fois dans la capitale française en C1... et est reparti à chaque fois avec une victoire, dans des scénarios presque similaires. Le plus célèbre reste ce huitième de finale retour en 2019 : alors que Manchester United était donné perdant, Rashford convertit un penalty à la 94e minute pour offrir un incroyable succès 3-1 aux siens et une qualification inespérée sur la règle des buts à l’extérieur. Le PSG, qui pensait avoir franchi un cap sous Thomas Tuchel, retombait brutalement dans ses travers européens.

    Moins de deux ans plus tard, Rashford récidivait. Cette fois en phase de groupes, toujours face au PSG de Tuchel, il crucifiait les Parisiens en fin de match d’une frappe décisive, offrant un succès 2-1 à Manchester United au terme d’un match pourtant dominé par les locaux.

    Aujourd’hui, Aston Villa dispose d’un joueur qui a non seulement l’expérience des grandes soirées européennes, mais qui connaît parfaitement le contexte si particulier du Parc des Princes. Et à ce stade de la compétition, ce vécu-là peut faire toute la différence.

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  • FBL-EUR-C1-PSG-MAN UTDAFP

    L'ombre de Mbappé

    Les trajectoires de Marcus Rashford et Kylian Mbappé se sont croisées à plusieurs reprises. Tous deux ont éclaté au plus haut niveau à un an d’intervalle – Rashford en 2015-2016, Mbappé en 2016-2017 – et partagent plusieurs caractéristiques : des attaquants explosifs, à l’aise sur le côté gauche, capables de dévorer les espaces ballon au pied.

    Mais là où Mbappé n’a cessé de gravir les échelons jusqu’à atteindre son statut de Galactique au Real Madrid, Rashford, lui, n’a montré son immense potentiel que par intermittence. Il y a des éclairs du Français chez l’Anglais, mais jamais la constance du feu sacré.

    Juste avant sa formidable saison 2022-2023, ponctuée de 30 buts toutes compétitions confondues, Erik ten Hag avait flairé l’explosion. "Dès le premier jour, j’ai perçu son énorme potentiel. Quand Marcus prend la profondeur, il n’y a quasiment pas mieux dans le monde. Il y a Mbappé, un joueur du même type. Mais dans cette position, il est redoutable", avait déclaré l'entraîneur de Manchester United, saluant aussi ses progrès sans ballon.

    Un an plus tôt, Paul Pogba les mettait sur un pied d’égalité : "Deux énormes talents. Ils ont déjà accompli tellement de choses à leur âge. Ils sont le présent et l’avenir du football."

    Ironie du sort : mercredi soir, Rashford affrontera son ancien club… sans Mbappé. Le PSG semble libéré de son buteur historique, et avec son absence, s’éteindra aussi la pression des comparaisons. Ce sera l’occasion, pour Rashford, de se raconter sans miroir.

  • FBL-FRA-LIGUE1-PSG-MONACOAFP

    Rashford a tourné le dos au PSG – ou l’inverse

    Entre Marcus Rashford et le Paris Saint-Germain, les rendez-vous manqués sont nombreux. À l’été 2023, alors que l’attaquant anglais tardait à prolonger son contrat avec Manchester United, le club de la capitale semblait prêt à bondir. Des rencontres avec Nasser Al-Khelaïfi auraient même eu lieu. Mais au final, Rashford a prolongé à Old Trafford, et certains observateurs affirment que le PSG n’a été qu’un levier de négociation dans l’histoire.

    Cela expliquerait peut-être pourquoi Paris n’a jamais relancé la piste lors des deux derniers mercatos, malgré les rumeurs persistantes d’un départ de Rashford. Le départ de Kylian Mbappé en 2024 aurait pu rouvrir la porte à un joueur de profil similaire, mais le PSG a opté pour une autre stratégie : bâtir un quatuor offensif composé d’ailiers imprévisibles et créatifs – Ousmane Dembélé, Bradley Barcola, Désiré Doué, et l’arrivée hivernale de Khvicha Kvaratskhelia.

    Luis Enrique privilégie un jeu collectif fluide, des attaquants capables de permuter sans cesse et de s’adapter à la configuration du moment. Dans ce schéma, difficile d’imaginer Rashford revenir sur le radar du PSG. La porte semble désormais fermée. Mais l’Anglais n’est pas le seul joueur d’Aston Villa à nourrir un désir de revanche.

  • FBL-EUR-C1-PSG-PSVAFP

    Le divorce silencieux entre Asensio et Paris

    Arrivé libre en provenance du Real Madrid à l’été 2023, Marco Asensio a signé une première saison plutôt correcte sous le maillot du PSG malgré des blessures à répétition. Cinq buts, sept passes décisives en 31 apparitions, mais jamais un rôle clairement défini. Luis Enrique l’a trimballé partout : milieu central, meneur de jeu, attaquant de pointe, ailier droit, ailier gauche… sans jamais vraiment l’installer durablement.

    La relation entre les deux Espagnols s’est nettement dégradée cette saison. Après une victoire face à Toulouse en novembre, L’Équipe rapporte qu’Enrique aurait pointé du doigt le manque d’implication d’Asensio à la récupération, ce qui aurait profondément surpris le joueur – surtout dans un contexte de victoire. Le coach n’en est pas resté là : il l’aurait publiquement recadré devant tout le groupe, avant de le reléguer au fond du banc. Asensio n’a disputé que 18 petites minutes par la suite, avant d’être poussé vers la sortie lors du mercato hivernal.

    Le PSG a cherché désespérément un point de chute pour l’Espagnol en janvier, sans succès. Finalement, Aston Villa s’est manifesté en toute fin de fenêtre avec une offre de prêt, acceptée par toutes les parties. Depuis, L’Équipe confirme que le joueur n’a aucune intention de revenir à Paris. Une page est définitivement tournée.

  • Marcus Rashford Marco AsensioGetty Images

    Les nouveaux héros de Villa

    Sous la houlette d’Unai Emery, Villa Park est devenu un véritable centre de renaissance. Marco Asensio et Marcus Rashford n’incarnent pas seulement les recrues de prestige espérées avec le retour en Ligue des champions : ils brillent, tout simplement. Et surtout, ils prennent du plaisir.

    En 11 apparitions, Asensio a déjà inscrit huit buts – soit plus que sur l’ensemble de ses 47 matchs avec le PSG, ou encore ses passages à Majorque (56 matchs) et à l’Espanyol (37 matchs). Rashford, lui, affiche un bilan plus mesuré (trois buts et quatre passes décisives en 12 rencontres), mais son évolution est surtout visible dans le jeu sans ballon : travail défensif, repli constant, implication totale… Un état d’esprit irréprochable.

    « Le message pour lui, c’est de continuer », a confié Emery la semaine dernière à propos de Rashford. « Il enchaîne les minutes, il retrouve sa forme, et il marque davantage. On le fait jouer en pointe, en concurrence avec [Ollie] Watkins. Peut-être qu’on pourra bientôt les associer. L’idée, c’est d’exploiter ses qualités. Il est en pleine confiance. Dimanche, on avait prévu de le faire jouer devant, il marque deux buts, alors on a reconduit. Et il a marqué de nouveau. »

    « C’est tout le défi pour lui. Et pour nous, aussi : l’avoir signé pour quelques mois, l’aider à progresser, à s’imprégner de notre style, de nos exigences. Il comprend mieux chaque match, chaque adversaire. Et ses qualités, sa capacité à faire la différence, sont précieuses. Buts, passes, combinaisons… tout s’affine avec le groupe. Chaque rencontre compte. »

    À eux seuls, Asensio, Rashford et Emery ont balayé le cliché selon lequel il serait impossible d’améliorer un effectif lors du mercato d’hiver. L’effectif des Villans est aujourd’hui bien plus complet, plus riche en expérience, et semble taillé pour décrocher une nouvelle qualification européenne. L’objectif d’Emery est clair : garder ses deux hommes forts au-delà du printemps.

  • Aston Villa FC v Club Brugge KV - UEFA Champions League 2024/25 Round of 16 Second LegGetty Images Sport

    L'heure de la rédemption en Ligue des champions

    Marco Asensio et Marcus Rashford reviennent à Paris avec une revanche à prendre. L’un veut régler ses comptes avec son ancien club, l’autre entend enfin prouver qu’il peut assumer le potentiel et les promesses qu’il n’a dévoilées qu’à intervalles irréguliers. Et ça tombe bien : la Ligue des champions raffole de récits aussi savoureux. Et l’histoire que Villa est venue écrire en France mérite toute notre attention.

    Pour le PSG, cette double confrontation est une nouvelle occasion de valider la cohérence de son nouveau projet. Fini le bling-bling, place à un collectif mieux huilé, plus équilibré. Le quatuor offensif aligne des profils complémentaires et fait déjà saliver l’Europe entière, tout comme le duo de milieux portugais Joao Neves – dernière recrue phare – et Vitinha. Le tout sous la houlette de Luis Enrique, qui a pris la décision controversée d’écarter Asensio pour ce que beaucoup considèrent comme une broutille.

    Mais face à cette mécanique bien rodée, l’énergie, la combativité et l’abnégation des hommes d’Unai Emery pourraient faire toute la différence. Là où Liverpool a manqué de tranchant sur les deux manches contre Paris, Villa arrive avec une intensité retrouvée… et deux hommes bien décidés à écrire leur propre légende.

    Quel que soit le scénario final, une chose est sûre : sur la pelouse du Parc, Asensio et Rashford évolueront avec ce supplément d’âme – ce « un pour cent en plus » – qui fait parfois basculer les grandes soirées européennes.