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Coupe du Monde 2026 : les grands gagnants et les grands perdants du tirage

Les champions du monde argentins héritent de l’Autriche, de l’Algérie et de la Jordanie, tandis que la France, finaliste en 2022, atterrit dans ce qui ressemble le plus à un « groupe de la mort » avec le Sénégal et la Norvège. L’Angleterre, de son côté, affrontera la Croatie, le Panama et le Ghana. Globalement, les choses se sont plutôt bien passées pour les trois pays hôtes – États-Unis, Mexique et Canada –, même si les Canadiens espèrent sans doute que l’Italie ne viendra pas compliquer les choses via les barrages européens.

Alors, qui ressort gagnant de ce tirage ? Quelles sélections voient leurs ambitions renforcées ? Et lesquelles devront déjà craindre une élimination prématurée ? GOAL fait le point.

  • FBL-WC-2026-DRAWAFP

    GAGNANTS : Les États-Unis

    Pour Mauricio Pochettino, l’horizon s’éclaircit enfin. Son début de mandat avait suscité beaucoup de critiques : des contre-performances préoccupantes et une relation apparemment tendue avec Christian Pulisic avaient rapidement installé le doute. Mais une série de cinq matchs sans défaite, ponctuée par un impressionnant 5-1 infligé à l’Uruguay malgré plusieurs absences majeures, a changé la dynamique autour de lA sélection US. Le coach argentin peut désormais envisager la Coupe du monde avec un tout autre optimisme.

    Le tirage au sort renforce encore ce sentiment. Le Groupe D semble taillé pour permettre aux co-organisateurs de viser la première place : l’Australie faisait partie des options les plus abordables du chapeau 2, le Paraguay sort d’une campagne sud-américaine poussive et manque cruellement de réalisme offensif, tandis que le vainqueur du barrage UEFA (Turquie, Roumanie, Slovaquie ou Kosovo) provient du tableau le moins relevé.

    Dans ce contexte, une qualification en huitièmes paraît presque une formalité. Et si la dynamique actuelle se prolonge, les États-Unis pourraient sérieusement envisager un premier quart de finale depuis l’édition 2002. Une perspective encore impensable il y a quelques mois… mais aujourd’hui tout à fait crédible.

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  • FIFA World Cup 2026 Official DrawGetty Images Sport

    PERDANT : France

    En tant que tête de série dans un Mondial à 48 équipes, la France pouvait légitimement espérer un tirage plutôt clément. C’est tout l’inverse qui s’est produit : Didier Deschamps et ses joueurs héritent d’un groupe piégeux, qui mettra immédiatement leurs ambitions à l’épreuve.

    D’abord, il y a la Norvège. C’était l’équipe que tout le monde voulait éviter dans le chapeau 3, et pour cause : Erling Haaland à lui seul suffit à transformer une rencontre en casse-tête défensif. Mais les Scandinaves ne se résument pas à leur buteur star : leur progression collective et leur impact physique en font un adversaire redoutable pour la première place du groupe I.

    Ensuite, il y a le Sénégal. Classés 19e au classement FIFA, les Lions de la Teranga ont rappelé leur dangerosité en surclassant l’Angleterre en amical cette année. Leur historique face aux Bleus n’a rien de rassurant non plus : en 2002, ils avaient créé l’une des plus grandes surprises de l’histoire du tournoi en battant la France lors du match d’ouverture.

    Dans un format élargi, la France ne devrait pas trembler pour la qualification. Mais un faux pas d’entrée, ou une défaite face à Haaland et consorts, pourrait vite transformer ce premier tour en parcours sous tension. Et un nouvel accident, 23 ans après celui de Séoul, n’est pas à exclure si les Bleus démarrent le tournoi sans la rigueur nécessaire.

  • FBL-WC-2026-EUR-QUALIFIERS-BEL-WALAFP

    GAGNANTS: Les survivants de la Génération Dorée de la Belgique

    On avait presque fini par tirer un trait sur la fameuse “Golden Generation” belge. Après l’échec cuisant de 2022 et les retraites internationales en chaîne, difficile d’imaginer que ce cycle puisse encore offrir quelque chose de grand. Pourtant, une partie du noyau historique est toujours là : Kevin De Bruyne, Romelu Lukaku, Axel Witsel et Thibaut Courtois devraient tous être du voyage en Amérique du Nord, à condition d’être en forme.

    Certes, les qualifications ont été loin d’être convaincantes. Jeremy Doku l’a reconnu lui-même : la Belgique est passée à côté de trop de matchs, avec des prestations en dessous du niveau attendu. Personne n’ira faire des Diables rouges un favori pour soulever le trophée.

    Mais le groupe aligné par Rudi Garcia conserve un mélange rare d’expérience, de talent et de vécu collectif. Et surtout, le tirage leur a offert un premier tour largement à leur portée : l’Iran, l’Égypte et la Nouvelle-Zélande. Seuls les Pharaons semblent en mesure de contester la première place, et encore.

    Dans un tournoi où beaucoup de nations arrivent en reconstruction, la Belgique peut profiter de ce tableau favorable pour retrouver un minimum d’élan. Leur Mondial ne sera peut-être pas celui de l’explosion tant espérée… mais celui d’un dernier baroud d’honneur n’est pas à exclure.

  • Scotland v Denmark - FIFA World Cup 2026 QualifierGetty Images Sport

    PERDANT : Écosse

    Vingt-huit ans après sa dernière participation à un Mondial, l’Écosse aurait espéré un retour un peu plus clément. En 1998, la sélection se retrouvait déjà face au Brésil, au Maroc et à la Norvège. Pour 2026, elle évite les Scandinaves… mais retombe sur deux des mêmes montagnes : la Seleção et les Lions de l’Atlas.

    Même si le Brésil n’est plus l’ogre intouchable qu’il fut, l’arrivée de Carlo Ancelotti a déjà redonné de la stabilité et de l’efficacité. Imaginer le technicien italien sublimer Vinicius Jr ou Rodrygo l’été prochain n’a rien de farfelu.

    Quant au Maroc, il reste la grande puissance africaine du moment. Demi-finaliste en 2022, invaincu depuis 19 matchs, le groupe de Walid Regragui apparaît plus armé que jamais pour viser un nouveau parcours historique.

    Dans ce contexte, l’Écosse devra sans doute rééditer l’exploit de son match qualificatif décisif contre le Danemark pour espérer atteindre les 32es de finale. La tâche s’annonce rude, mais avec l’énergie de la Tartan Army derrière elle, l’idée d’un nouveau coup d’éclat n’est pas totalement impossible.

  • Spain v Bulgaria - FIFA World Cup 2026 QualifierGetty Images Sport

    GAGNANT : Le statut de n°1 mondial de l'Espagne

    Déjà installée en tête du classement FIFA, l’Espagne abordera la Coupe du monde 2026 avec une étiquette de favorite… que le tirage au sort n’a fait que renforcer. Même un groupe relevé n’aurait pas vraiment changé leur statut, mais ce qu’ils ont obtenu ressemble presque à un cadeau.

    L’Uruguay reste imprévisible, mais la lourde défaite 5-1 contre les États-Unis le mois dernier a mis en lumière un nombre inquiétant de failles dans l’équipe de Marcelo Bielsa. Rien ne dit d’ailleurs que « El Loco » sera encore en poste lorsque débutera le tournoi.

    Derrière, l’Arabie saoudite n’a pas confirmé son exploit retentissant de 2022 face à l’Argentine malgré l’essor de sa ligue, tandis que le Cap-Vert ne semble pas de taille à contester le leadership de Lamine Yamal et ses partenaires.

    En ajoutant à cela un tableau favorable, qui pourrait leur offrir en quarts de finale le vainqueur du groupe des États-Unis ou de la Belgique, La Roja apparaît en position idéale pour tenter un doublé historique Euro–Mondial l’été prochain.

  • Ronaldo Messi shirtsGetty Images

    PERDANT : La finale de rêve de la FIFA

    L’idée faisait saliver depuis des années : Lionel Messi contre Cristiano Ronaldo en finale de Coupe du monde, l’apothéose d’une rivalité qui a défini une génération entière. Et avec les deux légendes encore présentes au plus haut niveau — chacun à sa manière — le scénario semblait, pour la première fois, réellement envisageable.

    Sur le terrain, rien n’indique que Messi soit devenu un poids pour l’Argentine. Au contraire, il reste le cœur battant de l’Albiceleste, qui ne devrait avoir aucun mal à sortir en tête d’un groupe très accessible avec l’Autriche, l’Algérie et la Jordanie.

    Ronaldo, lui aussi, aura l’occasion d’ajouter quelques lignes à sa feuille de route. Sa suspension annulée, il pourra affronter le vainqueur du premier barrage intercontinental (RD Congo, Jamaïque ou Nouvelle-Calédonie) et l’Ouzbékistan avant un choc presque certainement décisif contre la Colombie pour la première place du groupe K.

    Mais pour ceux qui espéraient une conclusion hollywoodienne — une finale Messi contre Ronaldo — le tirage a apporté une douche froide : l’Argentine et le Portugal se retrouvent dans la même moitié du tableau. Impossible, donc, de les voir s’affronter le dernier jour.

    La FIFA peut toutefois se réconforter : un duel Messi–Ronaldo en quarts de finale reste tout à fait plausible… et suffirait déjà largement à faire imploser Internet.