Le soulagement logistique masque mal le défi sportif. En héritant du Groupe I, basé sur la Côte Est des États-Unis, Didier Deschamps a obtenu ce qu'il voulait : des températures clémentes et un décalage horaire digeste pour les organismes. Mais le sourire du sélectionneur a dû se figer en découvrant l'identité de ses adversaires. Malgré son statut de tête de série protégée dans le chapeau 1, la France n'a pas été épargnée par le sort à Washington. Elle devra entrer dans le vif du sujet immédiatement, sans round d'observation, face à deux nations qui auraient très bien pu figurer un cran plus haut dans la hiérarchie mondiale : le Sénégal et la Norvège.
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Getty Images SportLe souvenir douloureux de 2002
Les retrouvailles avec le Sénégal ont forcément un goût particulier, teinté d'amertume historique. Impossible d'évoquer ce duel sans repenser au traumatisme de 2002 et à ce but de Papa Bouba Diop qui avait fait chuter les champions du monde en titre d'entrée. Si de l'eau a coulé sous les ponts et qu'Aliou Cissé n'est plus sur le banc, les Lions de la Teranga restent une menace sérieuse. Toujours emmenés par le vétéran Sadio Mané, les Sénégalais proposeront un défi physique et technique intense. Deschamps, absent en 2002, sait que ce premier match sera un piège psychologique autant que tactique qu'il faudra désamorcer pour ne pas revivre le cauchemar de Séoul.
Getty Images SportLe danger nordique nommé Haaland
L'autre gros morceau, c'est évidemment la Norvège. C'était l'épouvantail absolu du chapeau 3, l'équipe que personne ne voulait tirer, et c'est tombé sur les Bleus. De retour au Mondial après 32 ans d'absence, les Scandinaves arrivent avec la faim d'un mort de faim et une arme de destruction massive : Erling Haaland. Le "Cyborg" sera le danger numéro un, mais réduire cette équipe à son buteur serait une erreur. Avec des talents comme Martin Ødegaard à la baguette ou Alexander Sorloth, les Norvégiens pratiquent un football direct et physique qui a historiquement toujours gêné la France, comme lors des éliminatoires du Mondial 90.
AFPUne inconnue pour finir le travail
Le troisième adversaire reste pour l'instant un point d'interrogation, issu des barrages intercontinentaux. La logique voudrait que ce soit l'Irak, nation montante qui a écarté les Émirats Arabes Unis, mais la Bolivie ou le Suriname restent des options possibles. Quel que soit le vainqueur, ce sera une opposition inédite et a priori plus abordable pour les Tricolores. C'est sans doute contre cette quatrième équipe que la différence de buts pourrait se jouer si le groupe s'avère aussi serré que prévu.
AFPSix mois pour être au point
Didier Deschamps a désormais six mois pour peaufiner sa stratégie. L'objectif est clair : il faut terminer premier pour éviter un huitième de finale potentiellement suicidaire contre l'Espagne ou l'Argentine. Pour sa probable dernière compétition à la tête des Bleus, "DD" ne voudra rien laisser au hasard. Le camp de base sera choisi avec soin, les vidéos du jeu norvégien et sénégalais vont tourner en boucle à Clairefontaine. L'excitation est là, le danger aussi. La France est prévenue : il faudra être prêt tout de suite.