Capitaine en l’absence de Mbappé, Mike Maignan met les choses au clair avant Islande-France

Depuis ses débuts en sélection, Mike Maignan s’est imposé comme un homme fort du vestiaire. Sa voix grave, son charisme et sa présence inspirent respect et confiance. En interne, il a souvent agi comme un capitaine sans brassard, n’hésitant pas à remettre de l’ordre, peu importe le statut des joueurs autour de lui.

Ce lundi soir, face à l’Islande, il assumera pleinement ce rôle : pour la première fois en 35 sélections, le portier milanais portera le brassard. Interrogé sur ce nouveau statut, il a répondu avec sa franchise habituelle : « Je n'ai rien à changer, je vais faire ce que je dois faire ».

Une phrase simple mais révélatrice de son état d’esprit : concentré, professionnel, fidèle à lui-même.

À l’automne dernier, l’absence de Kylian Mbappé avait déjà ouvert la question du capitaine remplaçant. Maignan figurait parmi les favoris, mais Didier Deschamps avait finalement opté pour Aurélien Tchouaméni, Ibrahima Konaté ou encore N’Golo Kanté. Cette décision avait fait couler beaucoup d’encre, certains y voyant une mise à l’écart symbolique du gardien.

Face à ces rumeurs persistantes, Maignan a tenu à remettre les pendules à l’heure : « Ça va permettre de mettre les choses au clair. Le capitaine, c'est Kylian, c'est le coach qui décide. Il n'y a jamais eu de réactions ou tout ce que vous pouvez penser, car on est entièrement derrière les choix du coach. Kylian n'est pas là, le coach a confiance en moi et m'a choisi ».

Un message limpide, empreint d’autorité et de loyauté, qui témoigne du respect qu’il entretient envers ses coéquipiers et son sélectionneur.

Le timing ne pouvait pas mieux tomber pour le portier tricolore. Auteur de cinq clean-sheets sur ses sept derniers matchs avec l’AC Milan, Maignan vit un moment de plénitude. Massimiliano Allegri, son entraîneur, lui a d’ailleurs confié le brassard de capitaine en club, preuve d’une confiance totale.

En sélection, il s’apprête à enchaîner son 23^e match dans les cages avec les Bleus. Dans l’histoire récente, seul Joël Bats a fait mieux entre 1983 et 1986 avec 29 rencontres. Une statistique qui illustre son importance croissante au sein du groupe France.

Certains observateurs ont souvent reproché à Maignan sa supposée fragilité physique. Le principal concerné n’en a cure : « Je n'y prête pas attention. Qu'on dise que je suis souvent blessé, c'est l'avis des journalistes. On vous a mis dans la tête que le gardien devait être celui qui se blesse le moins sur un terrain. Je pense que c'est faux car il prend le plus de chocs. Gérer mon corps, c'est ce que je fais de mieux ».

Fidèle à son tempérament, le gardien ne fuit pas les sujets délicats. Il assume son parcours, ses blessures et son exigence extrême. Didier Deschamps ne dit pas autre chose : « Mike est un leader. Le brassard ne va pas le changer. C'est un grand compétiteur, un bourreau de travail, à mon sens un peu trop, mais il est très mûr dans sa tête ».

Une reconnaissance précieuse de la part du sélectionneur, qui voit en lui l’un des piliers du futur des Bleus.

Avec Mike Maignan capitaine, la France s’offre un visage différent, plus vocal, plus imposant. En l’absence de Mbappé, ce rôle temporaire symbolise une continuité dans le leadership. Lundi soir, un joueur de champ sera également désigné pour dialoguer avec l’arbitre, mais le cœur du vestiaire, lui, battra au rythme de la voix du portier milanais.

Sûr de lui, concentré, déterminé, Mike Maignan n’a pas besoin du brassard pour imposer le respect. Mais désormais, il le porte, et ce n’est pas un détail.