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ENTRETIEN - Mory Diaw : "J'ai vécu des moments très compliqués"

Il était au centre de formation du Paris Saint-Germain avec Mike Maignan (Lille) il y a encore deux saisons. Aujourd’hui, Mory Diaw a choisi la Bulgarie (Lokomotiv Plovdiv) pour se reconstruire. L’année dernière, l’expérience du gardien en deuxième division portugaise a pris fin dès le mois de janvier. Au Lokomotiv Plovdiv, le Parisien compte retrouver de l’ambition européenne avec un bon club du pays, avant de retenter sa chance dans un championnat plus médiatisé. 

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Vous venez de signer en Bulgarie, comment se passent vos premières semaines sur place ?

Mory Diaw : J’ai découvert un bon club, un belle ville et de belles installations. Pour le moment, je suis bien. L’équipe veut réussir quelque chose en championnat cette saison, donc c’est bénéfique pour moi. Surtout, j’ai la possibilité de jouer.

Vous étiez encore au PSG il y a deux ans, quel a été votre parcours depuis ?

J’ai quitté le PSG car je voulais jouer. J’ai signé au Portugal ensuite pour prendre de l’éxpérience. Mais ça n’a pas été une bonne idée. Je ne m’attendais pas à voir un niveau si faible sur place. J’ai essayé de partir en janvier, je devais signer en D1 Belge, mais je me suis blessé aux adducteurs. Le club m’a libéré quand même puisque j'étais sur le départ. Ça a été un peu la galère ensuite. J’ai fait des essais à Barnsley (Championship), où je me suis entrainé pour me maintenir en forme. J’ai été à Kilmarnock (Ecosse) après. Je devais signer là-bas, mais un agent me l’a mis un peu à l’envers car il estimait que sa commission n’était pas suffisante. Ensuite, j’avais des potes à Leeds, j’ai demandé à aller m’entraîner avec eux, ce que le club a accepté. Le coach voulait me faire signer, mais le président a vendu le club entre temps et c’est tombé à l’eau. Au milieu de tout ça, je revenais à Paris. Je pouvais passer deux mois sans m’entraîner... C’était mentalement très compliqué. 

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Puis la Bulgarie est arrivée...

J’avais des offres en Afrique du Sud, en Iran et en CFA en France mais quand Classico Sports (société d'agents basée à Paris) m’a proposé de m’amener en Bulgarie, j’ai dit oui. J'avais déjà des contacts avec cette agence, ils m'ont montré qu'ils étaient sérieux, donc j'ai décidé d'y aller pour tenter ma chance.

Vous n’avez pas eu peur de sortir des radars de championnats plus huppés ?

Ne pas jouer, c’est sortir des radars. Je suis dans un club qui veut jouer l’Europe. Ici, le PSG, c’est Ludogorets mais on a une carte à jouer. J’ai eu de gros moments de doutes pendant les derniers mois, mais heureusement ma famille, mes amis et la religion m’ont beaucoup aidé pour tenir.

Vous êtes-vous renseigné avant de signer en Bulgarie ?

Je n’ai pas fait la même erreur qu’au Portugal. Là-bas, j’y suis allé sans rien visiter. Pour la Bulgarie, j’ai pris le temps d’appeler des amis qui jouent ici, et de me renseigner sur le club. Je prends cette expérience comme un tremplin. Si tu es bon, tu peux envisager d’aller jouer ailleurs ensuite. Je ne suis pas déçu de jouer en Bulgarie. 

C’était impossible de rester au PSG il y a deux ans ?

Le PSG veut gagner la Ligue des champions. Pour ça, ils veulent de grands noms. Regardez, ils ont Kevin Trapp et Alphonse Areola, mais ça ne va pas encore. Ils veulent quelqu’un au dessus. C’était trop difficile pour Mike (Maignan) et moi d’aller chercher du temps de jeu en équipe première. En fin de saison, quand ils ont été champions, ni Mike, ni moi n'avons pu jouer une petite mi-temps pour connaître le très haut niveau. Dans ce contexte, il fallait partir.

Propos recueillis par Loïc Tanzi

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