Mohamed Simakan retrouve mardi soir le PSG, une équipe contre laquelle il s'est, par le passé, illustré avec Strasbourg. Pour sa première au Parc des Princes, il avait déjà réalisé un match plein en tant que latéral droit. Quelques mois plus tard, c'est le duel qu'il avait livré avec Kylian Mbappé qui avait marqué les esprits. Malgré la défaite des Alasaciens (4-0, le 3 décembre), le jeune défenseur avait muselé l'international français avec une détermination sans faille. Mardi soir, avant les retrouvailles, la nouvelle recrue du FC Leipzig est revenu sur son parcours bosselé : la maladie de l'Osgood-Schlatter, son départ de la préformation de l'OM et son retour dans le monde amateur, sa rupture des croisées quelques semaines après avoir signé son premier contrat professionnel et quelques autre blessures. Tant d'évènements qui lui ont permis de se forger un mental d'acier. Alors que Leipzig est dernier du groupe H, il en faudra beaucoup pour ramerner un résultat du Parc des Princes, ce mardi soir.
Que ce soit lors de votre signature, sur les réseaux sociaux ou durant les interviews, on vous voit toujours avec un très grand sourire ?
Ce sourire-là, je l'ai depuis ma tendre enfance. Ça fait partie de moi. C'est une manière de remercier la vie, de remercier ceux qui m'entourent et qui comptent pour moi. Et puis c'est aussi une manière de montrer que la vie est parfois très difficile mais qu'elle peut aussi nous apporter de bon moment. Cela signifie aussi qu'ici à Leipzig, je suis vraiment bien car je vis quelque chose d'exceptionnel.
Par contre quand vous rentrez sur le terrain, c'est complètement différent... Raconte-nous cet état d'esprit.
Tu as le Momo qui en dehors du terrain est tout sourire et qui peut rigoler avec n'importe qui, en n'importe quelle langue ou même avec des gestes. Ça, c'est le Momo que tout le monde connaît. Et puis après, il y a le moment où je suis sur le terrain et à partir du moment où il y a le premier coup de sifflet, je redeviens le Momo déterminé qui n'oublie pas ce qu'il doit faire et qui est là pour sortir une performance impeccable. Sur le terrain le mot qui me définit le mieux, c'est "la faim".
"Leipzig est arrivé dans la période où beaucoup de clubs n'ont plus donné suite"
Pensez-vous que ta détermination serait la même sans ton parcours (lire ci-dessus) ?
Je suis une personne entière, qui ne sait pas faire semblant et quand je veux quelque chose, je vais tout faire pour l'avoir. Et les difficultés que j'ai pu avoir pour devenir footballeur professionnel m'ont aidé à grandir mentalement plus vite, à mettre plus d'intensité dans tout ce que je fais et à être prêt physiquement. Tout ça te permet d'arriver chez les grands en te disant qu'il faut montrer les dents et ne pas montrer que l'on a peu.
Vous n'avez plus peur de souffrir ?
La souffrance a quelque chose de bon. Bien sûr au début, ça fait du mal, c'est logique. Mais si tu t'en sers bien, tu seras toujours récompensé. Aujourd'hui, tu peux souffrir et vivre le pire moment de ta vie mais si tu acceptes la souffrance, la lumière reviendra. Je me suis toujours dit : « souffrir dans l'ombre, pour atteindre la lumière ». C'est une phrase qui est encrée en moi.
Dans une interview à beINSports vous disiez que quand Leipzig s'est présenté, c'est le projet que vous vouliez vraiment ? Qu'est-ce qui vous a séduit dans ce projet ?
Leipzig est arrivé dans la période où j'étais blessé (en janvier) et où beaucoup de clubs n'ont plus donné suite. Et là le RBL arrive, je ne m'y attendais vraiment pas, et il me montre qu'ils me veulent réellement. Le coach et le directeur sportif ont aussi pointé tout ce qui était bien dans mon jeu, tout ce qu'il fallait améliorer, ce sur quoi on allait travailler individuellement, les tactiques que l'on allait mettre en place. Tous les outils qui pourraient m'aider à m'améliorer m'ont aussi été présentés, les installations et les machines. Tout ça c'est un ensemble de choses qui font que je n'ai jamais hésité à venir ici. Et puis, c'est un projet qui me correspond parfaitement avec un groupe de jeunes qui se bat et qui doit montrer qu'il a de l'avenir et forcément cela nous donne plus de responsabilité.
Comment jugez-vous vos débuts en Allemagne ?
Je pense que ce sont de bons débuts même si je sais qu'il y a encore des choses à corriger et qu'il va falloir continuer à travailler. Mais globalement, ce sont de bons débuts dans un championnat que je découvre mais où il y a beaucoup d'intensité. Et personnellement j'aime vraiment ça.
"Jesse Marsch ? Un coach qui a une bonne vibe"
Ceux de votre équipe en Championnat et en Ligue des champions ont aussi été difficiles...
C'est vrai que c'est un début de saison un peu compliqué. Maintenant, il ne faut pas oublier qu'il y a de nouveaux joueurs, un nouveau coach et que tout doit se mettre en place dans un bon rythme. On commence à trouver nos repères avec les entraînements et les matches. Je pense que c'est une question de temps. Il faut que tout le monde se mette en place, que l'on se connaisse les uns et les autres. A partir de là, notre championnat va bien se dérouler car l'équipe est vraiment bonne et on a un super entraîneur. Je ne vois pas pourquoi cela ne fonctionnerait pas.
Pouvez-vous nous décrire votre coach Jesse Marsch, sa personnalité et sa méthode ?
C'est un coach avec beaucoup de hargne, qui est là pour ses joueurs et qui nous aide beaucoup à performer. Pour un joueur, je crois qu'il y a une chose qui est importante c'est d'avoir un entraîneur qui a cette faculté à d'être à l'écoute et lui il est vraiment là pour nous. Il nous propose vraiment beaucoup de solutions sur de nombreux aspects qui peuvent nous aider à nous améliorer. C'est un coach avec une bonne vibe.
Mardi, vous allez retrouver Mbappé, ton duel avec lui c'était bien passé...
C'était un match où avec Strasbourg et on avait perdu (4-0, le 12 décembre 2020). Mais à un moment dans le match on se parle et il me dit : « t'es toujours sur mon dos ». Je lui réponds que c'est normal car à la moindre hésitation il va filer au but. En face c'est Mbappé quand même. On sait que c'est un joueur de classe mondial et je suis resté sur mes gardes pendant tout le match.




