Le fait que la prolongation de Solskajer pour trois saisons, soit jusqu'en 2022, soit annoncée comme quelque chose de tout à fait naturel en dit long sur l'effet Solskajer à Manchester United. Après le passage de José Mourinho, qui s'est mal terminé plus tôt dans la saison, la décision des Red Devils de faire appel à leur ancien attaquant semblait n'être que temporaire, le temps pour les dirigeants et notamment le vice-président Ed Woodward de travailler sur une solution de long terme.
Mais en seulement quelques mois, le Norvégien a fait sien le poste, dépassant clairement les attentes (lors de son arrivée, une place dans les quatre premiers de Premier League ne parraissait plus à l'ordre du jour par exemple). Après avoir déjà expérimenté la vie à Old Trafford comme joueur, il savait qu'un manque d'ambition ne pouvait mener qu'à l'échec. Il veut refaire de United un grand club, après cinq saisons en demi-teinte depuis le dépat d'Alex Ferguson.
Les résultats obtenus ont été largement discutés, mais c'est la qualité de la prestation à Paris pour renverser une défaite 2-0 à domicile face au PSG qui a certainement donner aux dirigeants la certitude qu'ils tenaient l'homme de la situation. La manière de jouer de son équipe a été la preuve que Solskjaer est l'homme qu'il faut au moment qu'il faut. Le Norvégien reste clairement attaché aux enseignements de Ferguson, mais c'est ce dont les Red Devils ont besoin à ce stade.
Les précédents entraîneurs, qui ont échoué à ramener le club vers sa gloire passée, ont tous tenté de s'éloigner de l'héritage de l'Ecossais. "Ole amène beaucoup d'expérience, à la fois en tant que joueur et qu'entraîneur, avec une volonté de donner leur chance à de jeunes joueurs et avec une profonde compréhension de la culture du club", a déclaré Woodward lors de l'annonce de la prolongation, des mots qui résument bien l'approche du coach de 46 ans.
L'un des ses prédecesseurs, le Néerlandais Louis van Gaal, l'a critiqué cette semaine, disant que son équipe pratiquait un football plus proche de celui de Mourinho que Ferguson. "La façon dont Manchester United joue actuellement n'est pas celle de Ferguson", a-t-il dit à la BBC. "C'est défensif, un football de contre-attaque. Si vous aimez ça, vous aimez ça."
Getty/GoalMais en réalité, Solskjaer utilise sa propre variation du football de Ferguson, et cela fonctionne. Il a eu du flair sur leur attaque, ils ont su être cliniques en contre, et même parfois remporter des rencontres dans le célèbre "Fergie Time". Pour les adversaires, un déplacement au "Théâtre des Rêves" ces derniers temps est redevenu une crainte et plus un match attendu avec impatience.
C'est cette compréhension profonde dont parle Woodward qui a pour l'instant fait la différence entre l'ambiance sous Solskjaer et celle qui a coûté leur place à David Moyes, Van Gaal et Mourinho ces dernières saisons.
Les trois prochaines années seront, évidemment, remplies de challenges plus grands encore que ceux de ces trois derniers mois pour Solskjaer, qui aura aussi la possibilité de façonner l'équipe à sa manière. Pour l'instant, il peut continuer à mettre en place les plans qu'il a en tête avec les dirigeants depuis son arrivée. Il a toujours eu United dans le coeur, et l'avenir lui offre désormais une multitude de possibilités. Les Red Devils ont retrouvé leur âme et avec le Norvégien aux commandes, l'optimisme est de retour à Old Trafford.