Zaire-Emery, le talent français le plus précoce en Ligue des Champions ?

Parmi les joueurs français qui se sont mis en évidence en Ligue des Champions à un très jeune âge il y a David Trézeguet. Ce dernier n’avait que 20 ans lorsqu’il a entamé sa première campagne de C1. C’était en 1997/1998 avec l’AS Monaco. Cette année-là, et malgré la concurrence des Sonny Anderson, Viktor Ikpeba et Thierry Henry, il a su tirer son épingle de jeu en prenant part à 9 rencontres. 9 matches durant lesquels il a été décisif 6 fois (4 buts et 2 passes). Durant le reste de sa carrière, il n’a fait mieux qu’à une seule reprise (10 gestes décisifs en 2001/2002). Et parmi les réalisations qu’il a réussies, on se rappellera de son doublé contre Lierse SK ou encore de celle signée à Old Trafford contre Manchester United et qui été précieuse pour une qualification pour les demies. Des prestations énormes et qui ont alors convaincu Aimé Jacquet de le retenir dans sa liste pour le Mondial.

Avec ses 90 buts inscrits, Karim Benzema est incontestablement le joueur français qui a le plus marqué l’histoire de la Ligue des Champions. Et on pouvait deviner que cette compétition l’inspirait plus que n’importe quelle autre dès qu’il y a fait ses débuts. Le 6 décembre 2005, un soir où Paul Le Guen avait fait le choix de faire tourner au sein de son équipe lyonnaise, il a signé l’ouverture du score face à Rosenborg. 33 minutes, c’est le temps qu’il lui a fallu pour trouver le chemin des filets dans cette épreuve. 13 jours plus tard, il fêtait ses 18 ans. Sa maturation a ensuite été un peu longue, car il n’a pris part qu’à trois rencontres de C1 la saison d’après. Néanmoins, à 20 ans, il comptait déjà 7 buts en Coupe d’Europe. Dans ce domaine, seul Kylian Mbappé avait fait aussi bien parmi ses compatriotes.

Zinédine Zidane l’avait conseillé à la direction merengue et dès sa première saison à Madrid Raphaël Varane a prouvé qu’il était de la trempe des plus grands. Alors qu’il n’avait qu’une seule saison en pro dans les jambes, du côté du RC Lens, et âgé à l’époque d’à peine 18 ans, le futur arrière de l’équipe de France a impressionné par sa maturité et sa solidité. Et il fallait en avoir pour pouvoir gagner sa place au Real à cet âge-là. Certes, il n’a pas joué tous les matches à son arrivée, mais il a bouclé sa première campagne avec quatre titularisations et un but en C1. L’exercice d’après, il est devenu immuable (11 parties jouées). Et en 2014, il a été parmi les artisans de la Décima. Peu de Français peuvent se targuer de s’être imposés aussi vite et aussi efficacement au sein d’un grand d’Espagne.

Six buts pour sa première saison de Ligue des Champions, inscrits tous en phase à élimination directe de la compétition, et à seulement 18 ans. Qui dit mieux ? Personne. Le Bondynois a débarqué tel une météorite sur la plus belle des scènes et son rendement durant ce printemps-là était annonciateur d’une carrière hors norme. Tout juste lancé dans le grand bain par Leonardo Jardim, la future star du football français a tout dévasté sur son passage. Pep Guardiola et Manchester City se souviennent encore de son rendement ahurissant à l’Etihad Stadium en 8^e de finale, et qu’il avait matérialisé par un but somptueux. La « Mbappémania » pouvait alors commencer. Il ne s’est d’ailleurs toujours pas arrêté. Avant même ses 20 ans, il comptait déjà 10 réalisations en C1. Il s’agissait d’un record, que seul Erling Haaland est parvenu à rééditer depuis.

A seulement 21 ans (il les fêtera le 10 novembre), Eduardo Camavinga cumule déjà plus de 100 matches avec le Real et cela en dit beaucoup sur sa précocité et sur son talent. A l’instar de Varane, il a très vite gagné ses galons au sein de l’un des plus grands clubs du monde. En 2021, tout juste débarqué de Rennes et du haut de ses 18 ans seulement, le natif d’Angola a joué 10 matches de la glorieuse campagne du Real en Ligue des Champions. Il n’y en avait certes qu’un seul dans la peau de titulaire, mais il a suffisamment séduit pour convaincre Carlo Ancelotti de le lancer comme remplaçant à chaque match ou presque. Et quand on sait que ses incorporations ont coïncidé avec les nombreuses « remontadas » dont l’équipe merengue s’est rendue auteure durant ce parcours-là, il parait évident qu’il a joué un rôle clé dans ce triomphe européen. Son importance a encore grandi la saison dernière vu qu’il a pris part à 11 matches, dont 8 d’entrée (dont les 6 du tour final). Il lui manque encore un but dans cette épreuve pour vraiment se distinguer. Il court derrière depuis 2020 d’ailleurs puisqu’avant de s’installer dans la capitale espagnole il avait aussi joué une campagne de C1 avec Rennes.

Peut-on à la lumière de ces rappels affirmer que Warren Zaire-Emery est le junior français qui a signé les premiers pas les plus éclatants dans la plus belle des compétitions des clubs ? La réponse est probablement affirmative. Ou alors, si on veut chipoter, seul Kylian Mbappé est en mesure de lui contester cette étiquette. Et on placerait bien les deux actuels parisiens ex-aequo vu qu’ils n’évoluent pas au même poste. Gage à WZE maintenant de confirmer et signer un parcours sur la durée aussi étincelant que celui de son coéquipier.