Ce n'est plus une mauvaise passe, c'est une crise ouverte. En s'inclinant ce samedi sur la pelouse de Brentford (2-3), Liverpool a concédé sa quatrième défaite consécutive en Premier League. Un scénario impensable pour le champion en titre, qui n'avait plus connu une telle série noire depuis près de onze ans. Méconnaissables, fébriles et sans inspiration, les Reds semblent avoir perdu l'aura qui les avait menés au sommet la saison passée. Cette déroute n'est pas un accident, mais le symptôme d'un mal profond qui ronge le club de l'intérieur.
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AFPDes statistiques indignes d'un champion
Les chiffres sont accablants et illustrent l'ampleur du désastre. En seulement neuf journées, Liverpool a déjà égalé son total de défaites de toute la saison dernière. La défense, autrefois un point fort, a concédé 11 buts, contre seulement 3 au même stade l'an passé. L'équipe a encaissé le premier but lors de ses six derniers matchs officiels, signe d'une fragilité mentale et tactique alarmante. Cette série de quatre revers place Liverpool dans le cercle très fermé des champions en titre qui ont connu une telle défaillance, une compagnie peu glorieuse que le club espérait ne jamais retrouver.
Getty Images SportUne défense aux abois, un collectif en miettes
La défaite à Brentford a exposé toutes les carences actuelles. Une vulnérabilité criante sur les phases arrêtées, une charnière centrale Van Dijk-Konaté qui n'offre plus aucune garantie, et de nouveaux latéraux jugés encore plus friables que leurs prédécesseurs. L'ancien joueur Jamie Carragher a résumé le sentiment général : "Liverpool ne joue pas au football en ce moment, ils jouent au basket-ball. C'est du bout en bout." L'équipe semble coupée en deux, sans contrôle ni cohésion, une impression confirmée par la journaliste Melissa Reddy qui parle de "joueurs qui ne se connaissent pas".
Getty Images SportUn mercato à 400M€ pour quel résultat ?
Cette faillite collective est d'autant plus incompréhensible que Liverpool a dépensé près de 400 millions d'euros cet été pour renforcer son effectif. Des recrues stars comme Florian Wirtz ou Alexander Isak devaient permettre au club de franchir un nouveau cap. Pour l'instant, elles peinent à s'adapter et l'équilibre qui avait fait le succès de l'équipe la saison passée a été rompu. L'argent n'achète pas une alchimie, et le coach Arne Slot est aujourd'hui critiqué pour ne pas avoir réussi à intégrer ces nouveaux talents sans dénaturer le collectif.
AFPArne Slot déjà sur la sellette ?
Inévitablement, la question de l'avenir de l'entraîneur se pose. Si Arne Slot bénéficie encore officiellement du soutien de sa direction, la pression monte inexorablement. Après une première saison parfaite, il doit maintenant prouver qu'il est capable de gérer une crise. Pour l'instant, il semble démuni, incapable de trouver des solutions pour enrayer la chute. Les prochaines semaines, avec des chocs contre le Real Madrid et Manchester City, seront décisives. S'il ne parvient pas à inverser la tendance rapidement, son avenir à Anfield pourrait s'assombrir bien plus vite que prévu.



