Ousmane Dembélé est encore sur le flanc. Sorti blessé lors du succès de l’équipe de France face à l’Ukraine (0-2), l’attaquant du PSG souffre d’une lésion musculaire à la cuisse droite et manquera plusieurs semaines de compétition. Cette situation ne fait pas seulement perdre un joueur clé aux Parisiens : elle provoque surtout une guerre ouverte entre le club et la Fédération. Les méthodes du staff médical des Bleus sont directement remises en cause, et Daniel Riolo a apporté dimanche soir, dans l’After Foot, des détails qui soulèvent de sérieuses interrogations.
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AFPUne absence lourde de conséquences pour le PSG
Le verdict est tombé : au moins six semaines sans Dembélé. Le champion du monde 2018 manquera le début de la Ligue des champions contre l’Atalanta Bergame, mais aussi des rendez-vous cruciaux en Ligue 1. Pour Paris, qui le voit comme un prétendant sérieux au Ballon d’or, la nouvelle a de quoi agacer.
Le club n’a pas tardé à réagir. Dans un communiqué officiel, la direction a directement pointé la responsabilité de l’équipe de France dans cette blessure. Selon elle, l’ailier aurait dû être ménagé et n’aurait jamais dû disputer cette rencontre.
AFPLes révélations chocs de Daniel Riolo
Dans l’After Foot, Daniel Riolo a levé le voile sur ce qui se cache derrière cette polémique. L’éditorialiste affirme que Dembélé n’a pas été sollicité à 100 % de ses capacités lors de la préparation au match contre l’Ukraine. Une approche bien différente de celle pratiquée au PSG, où chaque donnée est scrutée grâce aux outils GPS.
« J’ai eu le sentiment qu’on ne travaillait pas de la même façon, avec les mêmes limites en équipe de France et au PSG », a-t-il confié. « Les séances d’entraînement sont ultra perfectionnées avec toutes les données sur GPS. Quand tu cours à l’entraînement, ta vitesse est chronométrée et tu as une alerte pour ne pas dépasser une certaine vitesse. On sait que l’un des points forts de Dembélé est la vitesse avec une pointe qui dépasse largement les 30km/h. il peut pousser à 33, 34, voire 36. A l’entraînement (en équipe de France), ils ne l’ont pas fait pousser au-delà de 29. A 29, au PSG, il ne joue pas. Avec l’équipe de France, il a joué ».
Pour Riolo, l’erreur est flagrante. Les signaux envoyés par les données auraient dû alerter le staff des Bleus.
gettyUne gestion qui interroge
Le chroniqueur ne décolère pas : « Quand il s’entraînait (avec les Bleus), il n’a jamais poussé », rappelle-t-il. « Au PSG, le préparateur physique, avec le GPS, reçoit l’alerte qui lui dit : ‘tu ralentis, tu ne pousses pas l’accélération au-delà’. Au PSG, s’il ne peut pas aller au-delà, il ne joue pas et là, il a joué ».
Cette différence de traitement nourrit la colère parisienne. Pour le club, si Dembélé n’était pas capable de dépasser un certain seuil à l’entraînement, il n’avait rien à faire sur le terrain.
AFPDeschamps dans la tempête
Le sélectionneur n’échappe pas aux critiques. Didier Deschamps avait assuré que Dembélé était apte, mais ses propos sont désormais remis en question. Il avait aussi laissé entendre que certains clubs ne partageaient pas toutes les informations médicales.
Une déclaration qui a fait bondir le PSG, comme le rappelle Daniel Riolo : « Quand il dit qu’il y a des staffs qui ne communiquent pas ou ne donnent pas les informations, (…) en ce qui concerne le PSG, ce qu’il dit n’est pas vrai. Non seulement ; le PSG a prévenu mais il a fourni le dossier médical en disant: pour nous, il ne faut pas qu’il joue. Le propos de Deschamps ne tient pas parce que la communication du PSG a été claire et nette ».
L’éditorialiste RMC va même plus loin, en mettant frontalement en cause le staff tricolore : « Le propos de Deschamps est bancal. (…) Si le staff médical a dit oui, qu’il le fait jouer et qu’il y a un problème, le seul argument que je veux bien entendre, c’est qu’on me prouve par A+B que le staff médical des Bleus est incompétent et bidon. Là, on ouvre un autre champ de réflexion. (…) Dans le communiqué, le PSG remet clairement en jeu la compétence du staff médical des Bleus. Je le lis comme ça ».
AFPUn climat explosif
Entre la Fédération française et le PSG, la fracture est nette. Le club estime avoir fait son devoir en alertant et en fournissant les documents nécessaires dès le 31 août. L’équipe de France, de son côté, défend son choix en considérant que Dembélé pouvait jouer.
Ce bras de fer ne fait que commencer. Et il risque de peser sur les relations entre les clubs et la sélection, déjà fragilisées par les blessures répétées des internationaux.

