Le retour du roi Bellingham, la chute de Yamal : les tops et les flops du Clásico

Jude Bellingham avait besoin d'un grand match pour se réaffirmer. L'Anglais avait été quelque peu oublié, en partie à cause des excellentes performances d'Arda Güler pendant sa convalescence. Mais ce match a montré la différence de niveau. Aligné en numéro 10 droit, il a couvert chaque centimètre du terrain. Il a été dynamique offensivement et a harcelé Pedri sans relâche, l'éteignant complètement. Son but est une juste récompense, et il aurait pu en marquer un ou deux de plus. C'est tout le paradoxe de Bellingham : il peut livrer ce genre de prestation quand il le veut, mais il ne l'a pas fait assez souvent depuis sa première saison exceptionnelle. Il ne faut pas oublier, cependant, qu'il n'aura 23 ans qu'en juin. Et alors que sa place en sélection anglaise semble remise en question, c'est le genre de performance qui rappelle à tout le monde son immense talent.

Lamine Yamal est donc humain. Tous les regards étaient tournés vers l'adolescent du Barça, notamment après ses déclarations sur les réseaux sociaux affirmant que les arbitres favorisaient le Real. Mais ce genre de sortie médiatique doit être suivi d'une grande performance sur le terrain. Et Yamal est passé complètement à côté. Gêné par des blessures depuis plusieurs mois, il a semblé à court de rythme dans le plus grand match de la saison. Il n'a réussi que deux tirs, aucun cadré, et son influence a été très limitée. Il faut dire que le Real l'a bien défendu. Mais c'est dans ce genre de match que l'on attend désormais de lui qu'il prenne les choses en main. Il a terminé la rencontre en s'accrochant avec un Dani Carvajal furieux, qui lui a reproché de « trop parler ». Il y aura d'autres jours pour Yamal. Mais celui-ci n'était pas le sien.

Le Real Madrid a disputé deux grands matchs cette saison : une défaite et une victoire. Lors de la déroute 5-2 contre l'Atlético, Xabi Alonso n'avait rien changé à son plan de jeu et son équipe avait logiquement été punie. Mais cette fois, il s'est adapté. La titularisation surprise d'Eduardo Camavinga a permis de bloquer les montées d'Alejandro Balde, Bellingham a eu plus de liberté et les consignes pour Mbappé étaient claires : courir tout droit, très vite. Résultat, une première mi-temps à sens unique. En seconde période, voyant le Barça fatigué et sans idées, il a resserré les lignes. La discipline tactique de son équipe a été excellente. Ses qualités de tacticien n'ont jamais été remises en question, mais c'était, sans aucun doute, son plus grand match sur le banc du Real Madrid.

Sur l'autre banc... eh bien, techniquement, Hansi Flick n'y était pas. C'est son adjoint qui l'a remplacé, après son expulsion contre Gérone. Mais depuis les tribunes, l'Allemand a dû détester ce qu'il a vu. Le Barça a été faible des deux côtés du terrain, et surclassé au milieu. Sa fameuse ligne haute a été exploitée à plusieurs reprises. Et offensivement, ce fut le néant. Ferran Torres, solution de rechange en l'absence de Lewandowski, a semblé perdu. Fermín López a manqué de poids au milieu et de conviction en attaque, malgré son but égalisateur. Bien sûr, Flick pourra, à juste titre, pointer du doigt les blessures. Mais il se retrouve désormais à cinq points de son grand rival. Et la défense de son titre est déjà sérieusement compromise.

Oui, Kylian Mbappé a manqué un penalty. Et si le Barça était revenu au score, il aurait été la cible de critiques. Mais pour le reste, il a été magique. Il a mis le ballon au fond des filets à trois reprises, même si deux buts ont été refusés. Son vrai but est une finition dont lui seul a le secret, une frappe sèche et précise qui a laissé le gardien sur place. Il a désormais marqué lors de ses sept derniers matchs de Liga. Mais la plus grande satisfaction vient peut-être de son travail sans ballon. Alors qu'il a passé la saison dernière à dézoner sur la gauche, il a cette fois tenu un rôle central, a pressé et a participé à l'effort défensif. Ce fut l'une de ses meilleures prestations sous le maillot du Real.

Oh Vini, pourquoi as-tu fait ça ? Pendant les dix premières minutes, on pensait assister à un de ces grands soirs où Vinícius Jr décide de martyriser son adversaire direct. Il a été intenable en première mi-temps, ne lui manquant que le dernier geste. Mais après la pause, Jules Koundé a retrouvé ses esprits et a réussi à l'éteindre. Et c'est là que Vinícius a de nouveau créé la polémique. Remplacé à 20 minutes de la fin, il a piqué une crise, a ignoré son entraîneur et est rentré directement au vestiaire, avant de réapparaître sur le banc. Il s'est même mêlé à une altercation après le match. Alonso a beau dire qu'il était satisfait de sa prestation, Vini ne s'est pas rendu service avec ce caprice puéril.