Finale de la Ligue des champions : Dembelé dans le onze combiné, huit Parisiens retenus, Lautaro écarté

Depuis son arrivée au Paris Saint-Germain en provenance de l’AC Milan en 2021, Gianluigi Donnarumma a souvent été sous le feu des critiques. L’international italien a commis quelques erreurs notables sous le maillot parisien, au point que certains ont longtemps douté de sa légitimité au poste de numéro un. Mais cette saison, au moment où les enjeux ont atteint leur paroxysme, le portier de 25 ans a répondu présent. Et sans ses parades décisives dans les matches à élimination directe, Paris ne serait probablement jamais arrivé jusqu’en finale de la Ligue des champions.

Dès les huitièmes de finale contre Liverpool, Donnarumma s’est illustré avec une série d’arrêts spectaculaires, dont un penalty crucial stoppé à Anfield. Puis, à Villa Park, alors qu’Aston Villa semblait capable de renverser un déficit de 5-1 au match retour, il s’est à nouveau dressé en rempart infranchissable, réalisant deux arrêts de grande classe pour préserver l’avance parisienne. Mais c’est sans doute face à Arsenal, en demi-finales, que l’ancien Milanais a livré son chef-d'œuvre : quatre interventions exceptionnelles sur l’ensemble des deux manches, toutes décisives dans le scénario de la qualification.

Cela ne veut pas dire que Yann Sommer a démérité. Le portier de l’Inter a lui aussi brillé, notamment en demi-finale contre le Barça, où sa prestation à San Siro a marqué les esprits. Mais sur l’ensemble de la campagne, Donnarumma a su faire preuve d’une régularité et d’un sang-froid supérieurs. Pour cette raison, c’est lui qui occupe le poste de gardien dans notre onze combiné de la finale.

Il est sans doute aujourd’hui le meilleur latéral droit du monde. Achraf Hakimi a confirmé cette saison tout ce que ses plus fervents admirateurs affirment à son sujet depuis des années. Le Marocain incarne le latéral moderne par excellence : explosif, technique, intelligent, et capable d’enchaîner les efforts dans les deux zones du terrain sans jamais perdre en lucidité.

Ce qui impressionne, c’est sa régularité dans l’impact. À la finition comme à la construction, Hakimi a été l’un des moteurs du PSG version Luis Enrique, avec un bilan remarquable de huit buts et quatorze passes décisives toutes compétitions confondues. Et surtout, il a répondu présent dans les moments qui comptent. En Ligue des champions, il a trouvé le chemin des filets en quart comme en demi-finale, soulignant une nouvelle fois son goût pour les rendez-vous décisifs. Sa frappe tendue face à Arsenal, en particulier, a rappelé à quel point son apport offensif peut faire basculer un match.

Ce n’est pas un hasard si son nom est régulièrement évoqué parmi les meilleurs transferts du PSG ces dernières années. En revanche, la décision du Real Madrid de l’avoir laissé partir en 2020 continue de susciter l’incompréhension. À seulement 25 ans, Hakimi affiche une maturité tactique et une influence rare à son poste.

Quant aux supporters de Denzel Dumfries, qu’ils se rassurent : l’international néerlandais ne sera pas oublié dans ce onze. Mais face à la démonstration de puissance et de constance du Parisien cette saison, le choix d’Hakimi pour occuper le couloir droit s’est imposé de lui-même.

Il n’était pas attendu à pareille fête. Encore méconnu du grand public il y a quelques mois, Willian Pacho a su s’imposer comme l’une des révélations majeures de la saison du Paris Saint-Germain. Arrivé en provenance de l’Eintracht Francfort contre 45 millions de dollars (environ 33,5 M€), le défenseur équatorien a su conquérir sa place dès ses premières semaines au Parc des Princes, au point de devenir un titulaire indiscutable dans l’esprit de Luis Enrique.

Positionné aux côtés de Marquinhos, il aurait pu sembler être le maillon faible, la cible idéale des attaques adverses. Mais à chaque assaut, Pacho a répondu avec calme, précision et une autorité grandissante. Sa lecture du jeu, sa solidité dans les duels aériens et surtout son sang-froid face à la pression lui ont permis de tenir tête aux meilleurs attaquants européens, qu’il s’agisse des vagues anglaises de Liverpool ou des coups de boutoir d’Arsenal en demi-finale.

Ce n’est pas rien d’avoir convaincu dans un contexte aussi exigeant, dans une défense souvent exposée par l’audace offensive du PSG. Et pourtant, match après match, il a fait taire les doutes. Ce n’est donc pas un hasard s’il devance Marquinhos lui-même dans ce onze combiné. Ce choix, bien que discutable pour certains, s’appuie sur la progression fulgurante et l’impact direct de Pacho sur les performances parisiennes.

À seulement 22 ans, il a franchi un cap. Il ne se contente plus d’apprendre : il domine. Et s’il poursuit sur cette lancée, nul doute que l’Europe du football retiendra très vite son nom comme l’un des meilleurs à son poste.

Il y a des talents qui brillent dans l’ombre. Alessandro Bastoni en fait partie. Peut-être parce qu’il n’a pas encore laissé son empreinte dans un tournoi majeur avec l’Italie, ou parce qu’Inter, malgré ses récents succès continentaux, continue d’être relégué au second plan par une partie des observateurs. Toujours est-il que le défenseur de 26 ans reste trop rarement cité parmi les tout meilleurs du monde à son poste. Et pourtant, il le mériterait amplement.

Avec sa patte gauche soyeuse et sa capacité à casser des lignes par la passe, Bastoni est bien plus qu’un simple défenseur solide. Il incarne ce que le poste de défenseur central moderne exige aujourd’hui : une intelligence de placement, une relance propre et ambitieuse, et cette sérénité presque arrogante qui lui permet de faire face aux attaquants les plus dangereux sans jamais paniquer.

Sous les ordres de Simone Inzaghi, il est devenu une pièce maîtresse de l’édifice à trois défenseurs. Son rôle dans le schéma en 3-5-2 est essentiel, notamment pour initier les transitions et fluidifier la première relance. Si l’Inter s’apprête à disputer une nouvelle finale de Ligue des champions, c’est aussi grâce à sa régularité et sa maîtrise, en particulier face à Barcelone lors des demi-finales.

Dans notre onze combiné, Bastoni devance son coéquipier Francesco Acerbi, pourtant héros du dernier carré face aux Catalans. Un choix qui privilégie la constance sur le coup d’éclat. Reste maintenant à Bastoni de frapper fort à Munich. Car un match de très haut niveau dans ce genre de rendez-vous pourrait, enfin, faire basculer la perception du grand public à son sujet.

On l’attendait comme un feu follet, on le découvre cette saison comme un véritable roc. Depuis son arrivée en provenance du Sporting CP à l’été 2022, Nuno Mendes a peu à peu imposé sa loi sur le couloir gauche du Parc des Princes. Longtemps perçu comme un latéral résolument offensif, le Portugais de 21 ans a, cette année, franchi un cap dans la rigueur et la constance défensive.

Son impact en Ligue des champions a été spectaculaire. En quart de finale contre Aston Villa, il a inscrit un but dans chaque manche, confirmant sa capacité à surgir dans la surface au bon moment. Mais ce sont surtout ses prestations face aux mastodontes anglais qui ont marqué les esprits. À deux reprises, il a su museler Mohamed Salah lors de la double confrontation contre Liverpool. Puis, en demi-finale, c’est Bukayo Saka qui a vu ses élans anéantis par la science du placement et la vélocité du jeune Parisien.

Certes, Mendes n’est pas encore infaillible. Quelques sautes de concentration persistent ici et là. Mais à seulement 21 ans, il affiche déjà une maturité rare. Et lorsque l’on compare sa campagne à celle de son homologue milanais, la balance penche nettement. Federico Dimarco, pourtant brillant en Serie A, n’a pas vu le jour face à Lamine Yamal en demi-finale. Une comparaison cruelle, certes, mais éclairante.

Dans notre onze combiné, Nuno Mendes s’impose donc naturellement. Il symbolise à merveille cette nouvelle génération de latéraux complets, capables d’alterner les phases de percussion offensive et les missions de verrouillage défensif avec la même efficacité. Et il aura encore l’occasion, samedi, de briller sur la plus grande scène d’Europe.

À l’image de Bastoni, Nicolò Barella ne reçoit pas toujours les éloges qu’il mérite en dehors de l’Italie. Pourtant, il ne fait aucun doute que le milieu de terrain de l’Inter fait partie des meilleurs d’Europe depuis plusieurs saisons. Véritable métronome dans l’entrejeu, il se distingue par la justesse de ses passes mais aussi par son abattage défensif lorsqu’il faut aller au combat. C’est lui qui dicte le tempo du jeu nerazzurro.

Certes, ses statistiques offensives ne sautent pas aux yeux — trois buts et huit passes décisives sur l’ensemble de la saison 2024-2025 — mais Barella a cette capacité rare à briller dans les grands rendez-vous. Il n’aurait donc rien de surprenant à ce qu’il soit l’un des hommes décisifs de la finale de samedi. À ce titre, il devance d’une courte tête son homologue parisien Fabián Ruiz dans notre sélection.

L’une des recrues les plus marquantes de la saison. João Neves a justifié chaque centime des 59 millions de livres (environ 76 millions d’euros) investis par le PSG pour l’arracher à Benfica l’été dernier. Pour sa première saison en France, le jeune Portugais s’est déjà imposé comme l’un des milieux défensifs les plus efficaces du football européen.

Destructeur à la récupération mais aussi très propre balle au pied, Neves impressionne par sa maturité. Le plus inquiétant — pour ses adversaires — c’est qu’il n’a que 20 ans et qu’il semble déjà prêt à incarner l’avenir du PSG pour la prochaine décennie. Il ne faut pas non plus oublier qu’il a inscrit l’un des buts les plus importants de la saison parisienne, en donnant l’avantage (3-2) aux siens face à Manchester City lors d’un match crucial de la phase de groupes. Un moment décisif qui lui permet de devancer Hakan Çalhanoğlu dans notre onze combiné.

Le passage raté de Vitinha à Wolverhampton en 2021 semble désormais appartenir à une autre vie. Pour la deuxième saison consécutive, le Portugais s’est imposé comme l’un des meilleurs milieux de terrain en Europe sous les couleurs du PSG.

Véritable métronome du jeu parisien, il dicte le tempo avec une maîtrise remarquable, et sa palette de passes fait de lui un joueur quasiment unique dans le football moderne. Certes, on pourrait lui reprocher un manque d’efficacité devant le but, mais ce serait chercher la petite bête. Au moment d’élaborer ce onze combiné, le choix de Vitinha plutôt qu’Henrikh Mkhitaryan s’est imposé de lui-même.

Choisir un ailier droit pour ce onze combiné de la Ligue des champions fut sans doute la décision la plus délicate à prendre. Bradley Barcola aurait clairement mérité sa place, fort de ses 39 contributions décisives cette saison avec le PSG. Le jeune Désiré Doué, quant à lui, a aussi marqué les esprits par ses fulgurances, notamment lors des matchs à élimination directe en Coupe d’Europe.

Mais au final, il fallait bien trouver une place pour Denzel Dumfries tant sa saison avec l’Inter a été marquante. Aligné en piston droit, le Néerlandais a multiplié les prestations percutantes, jusqu’à culminer avec cinq actions décisives lors de la double confrontation contre le Barça en demi-finale. Jamais il n’a semblé aussi fort individuellement. Mendes, qui lui fera face samedi, est prévenu : contenir Dumfries ne sera pas une mince affaire.

Qui aurait parié sur Ousmane Dembélé comme favori pour le Ballon d’Or en début de saison ? Et pourtant, l’attaquant français abordera la finale de samedi avec le statut de prétendant n°1 au prestigieux trophée, tant son année 2025 est exceptionnelle. Il a inscrit 24 de ses 33 buts (record personnel) depuis janvier, avec notamment deux réalisations décisives à Anfield et à l’Emirates lors du parcours européen du PSG.

Luis Enrique a su sublimer l’ex-espoir du Barça en le repositionnant dans l’axe, en véritable numéro 9 libre de décrocher sur les côtés. Résultat : un Dembélé libéré, constant et tranchant, qui semble enfin exprimer tout le talent qu’on lui prêtait depuis dix ans. Face à une telle métamorphose, même Lautaro Martinez, pourtant symbole de l’Inter, doit lui laisser la place dans notre onze.

Le seul joueur à avoir contribué à deux titres dans les cinq grands championnats européens cette saison. Khvicha Kvaratskhelia peut conclure une campagne déjà marquante par un sacre en Ligue des champions samedi. Après une saison 2023-2024 en demi-teinte, l’ailier géorgien a retrouvé tout son éclat cette année, notamment depuis son transfert hivernal à 59 millions d’euros au PSG.

Certains lui reprocheront encore de ne pas marquer assez pour s’imposer comme l’un des meilleurs ailiers de sa génération, mais son influence dans le jeu et ses fulgurances sur le flanc gauche ont pesé lourd tout au long de la saison. Il devance ainsi Marcus Thuram dans notre onze combiné, au terme d’un duel serré.