Dembélé, l’étincelle sans feu : Le paradoxe parisien face à Liverpool

Avec 5 dribbles réussis, Dembélé a survolé les débats techniques, dominant un classement où ses coéquipiers Vitinha (4 dribbles) et Nuno Mendes (3) figuraient aussi. Et aucun autre joueur n'a fait mieux dans les sept autres rencontres de ces huitièmes de finale aller de la C1. Face à Andrew Robertson, souvent désarçonné, il a multiplié les accélérations foudroyantes et les changements de rythme. Pourtant, ces exploits n’ont débouché sur aucun but, aucune passe décisive. Comme si chaque percée se heurtait à un mur liverpuldien dressé par Alisson (8 arrêts) et une défense en mode survie.

Les chiffres résument le gouffre entre la performance et le résultat : 70,5% de possession, 27 tirs (dont 10 cadrés), 14 corners… et zéro but. Dembélé, pourtant décisif dans la construction, a illustré cette schizophrénie. Son dribble, arme absolue en phase de transition, s’est perdu dans la densité défensive de Liverpool. Malgré une charge héroïque, il n’a pas trouvé la faille, à l’image de son équipe, trop prévisible dans les 30 derniers mètres. Pourtant, l'ancien Barelonais restait sur 18 buts marqués en 2025 et avait trouvé la faille lors de chacune des trois dernières parties.

Chaque exploit de Dembélé s’est fracassé sur la muraille brésilienne. À la 30ᵉ minute, il s'est retrouvé seul dans la surface, en position favorable et n'avait qu'à conclure. Alisson a détendu le bras. « On a joué contre un gardien en état de grâce », a reconnu Luis Enrique. A la 62e, il y a aussi eu un audacieux corner direct tenté de sa part, repoussé sur la ligne par Dominik Szoboszlai. Une litanie de frustrations pour lui et ses partenaires alors qu'Harvey Elliott a crucifié le PSG sur l’une des rares offensives adverses (87ᵉ).

À quelques jours du match retour, le PSG doit résoudre une équation complexe : comment transformer l’essai ? Dembélé, s’il reproduit sa fulgurance, devra être plus précis. Car à Anfield, temple du football européen, les dribbles ne suffiront pas. Il faudra des buts. Et pour ça, les Parisiens devront retrouver ce qui leur a manqué mercredi : la froideur des grands soirs.