Power Rankings Ligue des Champions : Arsenal domine, le PSG suit, City tremble

Difficile pour quiconque connaît l’histoire de la compétition de ne pas éprouver un certain malaise face au naufrage d’un club comme l’Ajax. Monument d’Europe, référence du jeu offensif, formateur légendaire… et pourtant totalement dépassé dans cette Ligue des champions nouvelle formule. Avec cinq défaites en cinq matchs, les Amstellodamois n’ont jamais semblé appartenir au niveau exigé par cette phase de ligue. Leur prestation un peu plus cohérente face au Benfica de mardi n’a pas suffi : une nouvelle défaite (2-0) et la quasi-certitude que même trois succès consécutifs ne leur offriraient pas une place dans le top 24. Pour les quadruples champions d’Europe, cette campagne ressemble déjà à un long chemin de croix.

La réaction tardive de Kairat Almaty sur la pelouse de Copenhague – deux buts dans les dix dernières minutes, dont une réalisation du futur joueur de Chelsea, Dastan Satpaev – n’aura servi qu’à réduire l’écart. Battus 3-2, les Kazakhs voient désormais leurs minces espoirs de qualification quasiment anéantis. Avec un effectif limité et un calendrier ingrat, l’objectif se déplace désormais : obtenir une première victoire en Ligue des champions, face à l’Olympiacos ou au Club Bruges, pour offrir au public du Central Stadium un moment historique avant de tirer le rideau.

Impossible de ne pas avoir de la sympathie pour Bodø/Glimt, dont le football audacieux aurait mérité un tout autre destin. L’équipe de Kjetil Knutsen a offert des séquences enthousiasmantes, notamment lors de la première période contre la Juventus, mais une gestion trop naïve de ses temps forts continue de lui coûter cher. Le coach l’a reconnu : son équipe a pris trop de risques au retour des vestiaires, ouvrant la porte à une défaite cruelle. Avec seulement deux points au compteur et un calendrier cauchemardesque (Dortmund, Manchester City, Atlético Madrid), les Norvégiens semblent condamnés à un rôle de figurants malgré leurs intentions louables.

Le Slavia Prague a au moins pu se rassurer sur un point : sa combativité reste intacte. Face à l’Athletic Club, les Tchèques ont tenu grâce à un Jindrich Stanek héroïque dans les cages, auteur d’arrêts spectaculaires tout au long du match. Le nul 0-0, pourtant méritoire, scelle quasiment leur sort : les deux prochains rendez-vous les opposent à Tottenham puis au FC Barcelone, deux adversaires d’un tout autre calibre. Le dernier match contre Pafos pourrait cependant offrir une chance d’accrocher une victoire symbolique, récompense d’un parcours courageux mais bridé par la qualité du plateau européen.

Se réjouir après une défaite 4-0 n’est pas monnaie courante, mais Marcelino a choisi de voir le verre à moitié plein après la correction reçue à Dortmund. Le technicien estime que son équipe a « bien travaillé », même si les résultats disent l’inverse : un seul point pris en cinq journées et l’obligation absolue de gagner trois fois de suite pour espérer un miracle. Le sous-marin jaune, à la dérive depuis le début de cette Ligue des champions, peut toutefois encore rêver : battre Copenhague puis l’Ajax au stade de la Cerámica leur offrirait, peut-être, une finale à enjeux sur la pelouse du Bayer Leverkusen. Le scénario semble improbable, mais pas totalement impossible.

L'Olympiacos a livré l’une de ses prestations les plus abouties de sa campagne face au Real Madrid : un but magnifiquement construit, du courage, des séquences offensives enthousiasmantes. Mais cela n’a pas suffi pour prendre un point à une équipe madrilène qui a fini par trouver la faille. Malgré ce revers frustrant, les Grecs refusent de baisser les bras. « Rien n’est décidé », a assuré Christos Mouzakitis, rappelant qu’il reste trois matchs pour renverser la situation. Avec seulement deux points, une victoire est impérative lors du déplacement à Kairat : le moindre faux pas les condamnerait presque définitivement.

Ernesto Valverde l’a rappelé après le terne 0-0 ramené de Prague : « aucun match de Ligue des champions n’est simple ». Mais certains rendez-vous doivent absolument être gagnés lorsqu’on vise les phases finales, et ce déplacement chez le Slavia en faisait clairement partie. Les Basques ont dominé, se sont procuré les meilleures situations, mais leur inefficacité chronique, déjà visible depuis plusieurs semaines, a encore frappé. Quatre petits buts inscrits en cinq rencontres : un bilan trop léger pour espérer mieux. Rien n’est perdu mathématiquement, même en cas de revers contre le PSG à San Mamés, mais la pente devient sérieuse pour une équipe aussi volontaire qu’inoffensive.

Copenhague s’est fait peur dans les dernières minutes contre Kairat, mais les Danois ont tenu bon pour décrocher une victoire importante (3-2) au Parken. Le succès aura permis de mettre en lumière deux hommes : Viktor Dadason, jeune Islandais de 17 ans, et Jordan Larsson, qui a rappelé au passage les gènes offensifs de la famille. Jacob Neestrup a reconnu que la fin de match avait été mal gérée, mais a préféré retenir la performance et ce premier succès en Ligue des champions. La qualification reste cependant très hypothétique : battre Villarreal est envisageable, mais prendre des points face à Naples ou Barcelone ressemble à une mission presque impossible.

La manière n’y était pas, mais José Mourinho n’a jamais été un adepte du beau geste pour le beau geste. Benfica avait besoin de gagner pour rester en vie, et les Lisboètes ont fait exactement cela à Amsterdam (2-0). Un missile précoce de Samuel Dahl, un contre parfaitement exploité par Leandro Barreiro en fin de match : suffisant pour arrêter l’hémorragie après quatre défaites consécutives. Le problème, c’est que le calendrier à venir est sans pitié : Naples à la maison, puis Juventus et Real Madrid à l’extérieur. Mourinho estime que neuf points pourraient suffire, mais les données de la saison passée montrent que onze seraient probablement nécessaires. Autant dire que le miracle serait XXL.

Dino Toppmöller avait beau affirmer que recevoir l’Atalanta n’était pas un « match capital », le revers 3-0 subi à domicile l’a immédiatement contredit. Francfort a tenu le choc en première période, mais la sortie prématurée de Jonathan Burkardt a tout fait basculer. Le coach a reconnu que la blessure de son attaquant avait « tué » leurs espoirs et l’effondrement qui a suivi laisse planer un sérieux doute sur la capacité de l’équipe à réagir. Avec quatre points seulement et un déplacement à Barcelone au programme lors de la prochaine journée, les perspectives sont sombres pour l’Eintracht.

Hans Vanaken veut croire que la qualification n’est « pas impossible », mais la lourde défaite subie à Lisbonne (3-0) laisse peu de place à l’optimisme. Avec seulement quatre unités au compteur, et Arsenal pour adversaire lors de la prochaine journée, les Brugeois doivent espérer un petit miracle pour relancer la machine. Et au vu de leurs errements défensifs contre le Sporting, même la rencontre suivante face à Kairat n’a rien d’un cadeau. Le top 24 s’éloigne dangereusement.

La belle histoire continue. À domicile, Pafos a tenu tête à Monaco (2-2) et a même frôlé un exploit retentissant. Les Chypriotes ont égalisé deux fois, d’abord grâce à un David Luiz de 38 ans, devenu le deuxième buteur le plus âgé de l’histoire de la compétition, puis sur un contre malheureux conclu par un CSC de Mohammed Salisu. Leur entraîneur Juan Carlos Carcedo a justement salué « un point fantastique ». Reste que le parcours demeure semé d’embûches : pour arriver à l’ultime journée avec un véritable enjeu contre le Slavia Prague, il faudra accrocher un résultat contre la Juventus ou Chelsea. La marche est haute, mais l’envie ne manque pas.

Qui aurait parié là-dessus ? Après trois défaites consécutives et un début de campagne qui laissait penser que l’USG allait surtout limiter la casse, les Bruxellois sont allés surprendre Galatasaray à Istanbul. Un exploit majuscule, d’autant que les Turcs restaient sur trois victoires d’affilée et semblaient intouchables à RAMS Park. Cette victoire relance complètement l’Union, même si la suite du calendrier reste redoutable : réception de Marseille, déplacement à Munich, puis duel contre l’Atalanta. La marge est fine, mais si les Belges reproduisent l’organisation et la maturité affichées en Turquie, ils peuvent encore rêver d’un ticket pour le top 24 — un scénario inimaginable au coup d’envoi de la compétition.

Pour Sébastien Pocognoli, le 2-2 ramené de Pafos était « un point gagné ». Dans les faits, il ressemble surtout à deux points perdus. Après avoir ouvert le score grâce à Takumi Minamino puis repris les devants via Folarin Balogun, Monaco s’est complètement éteint en seconde période. Une baisse de régime inquiétante alors que la course à la qualification se resserre. Mohammed Salisu ne s’y est pas trompé : pour rester en vie, l’ASM doit impérativement battre Galatasaray lors de la prochaine journée. Car derrière, il restera deux monstres : le Real Madrid et la Juventus. Autant dire que le moindre faux pas supplémentaire pourrait être fatal.

La défaite 2-0 à Naples aurait pu laisser des traces, mais Gurban Gurbanov a préféré retenir la manière : discipline, résistance et quelques séquences intéressantes face au champion d’Italie. L’entraîneur a même salué « le courage » de son équipe. Et il n’a pas tort : malgré ce revers, Qarabag reste en position favorable. Avec sept points glanés sur les quatre premières journées, les Azerbaïdjanais abordent deux matchs à domicile capitaux contre Ajax et Francfort. Deux adversaires prenables, deux rendez-vous qui pourraient même permettre à Qarabag d’arriver à Anfield, le 28 janvier, déjà assuré d’une place en barrages. Impensable au départ, mais désormais plausible.

Impossible de prédire ce que fera le PSV d’un match à l’autre. Transparent lors de la première journée contre l’USG, miraculeusement sauvé à l’Olympiacos, mais irrésistible face à Napoli (6-2) puis, mercredi, brillant vainqueur à Anfield (4-1). Un succès historique, d’autant que la prestation fut solide d’un bout à l’autre. Reste que, comme l’a rappelé Ivan Perisic, le plus dur arrive : Atlético, Newcastle, Bayern. Avec huit points, Eindhoven est bien placé, mais encore loin d’être à l’abri. L’équipe de Peter Bosz a le talent pour surprendre n’importe qui… et la capacité à se saborder tout aussi vite.

Sans Victor Osimhen, Galatasaray n’est plus le même, et les chiffres parlent d’eux-mêmes : deux matchs sans lui, deux défaites, et une absence offensive totale lors de la déroute surprise face à l’Union SG (0-1). Une soirée qualifiée de « vraiment mauvaise » par Ilkay Gündogan, et qui pourrait coûter cher dans la course au top 8. Le calendrier qui arrive est brutal : Monaco, Atlético, Manchester City. L’objectif réaliste devient donc de sécuriser une place en barrages… en espérant récupérer Osimhen au plus vite. Sans leur homme-but, les ambitions européennes de Galatasaray s’effritent dangereusement.

Spectaculaires, imprévisibles, parfois frustrants : Marseille version De Zerbi continue de faire le show. Mais cette fois, c’est dans la maîtrise que l’OM a su frapper fort en renversant Newcastle (2-1) au Vélodrome. Une victoire essentielle après trois revers lors des quatre précédentes journées, et obtenue malgré un but concédé très tôt. L’OM a montré du caractère, une animation cohérente et une capacité à rester calme dans les moments chauds — tout ce qui lui manquait auparavant selon De Zerbi, qui parlait de « chaos » ces dernières semaines. Avec USG, Liverpool et Bruges à venir, la formation marseillaise a désormais une vraie chance de se hisser dans les 24 premiers.

Le vrai Kenan Yildiz est de retour – et pas au meilleur moment pour la Juventus. Menés 1-0 à la pause sur la pelouse de Bodo/Glimt et proches du fiasco, les Bianconeri ont été relancés par l’entrée du jeune Turc, en perte de vitesse ces dernières semaines. Son impact a complètement changé le visage de l’équipe : Juve a renversé le match pour s’imposer 3-2, avec à la clé des buts salvateurs pour deux attaquants en grande difficulté, Loïs Openda et Jonathan David.
Ce premier succès de la saison en Ligue des champions fait un bien colossal à l’équipe de Luciano Spalletti, qui retrouve un peu de sérénité avant d’enchaîner deux rencontres à domicile face à Pafos puis Benfica. Avec un Yildiz requinqué, la Juventus peut enfin espérer redresser la situation.

Même pour Antonio Conte, l’explosion qui a suivi la défaite à Bologne avant la trêve internationale avait surpris. Le coach italien avait remis en cause l’investissement de certains joueurs, au point de laisser planer un doute sur son avenir immédiat. Peut-être était-ce une manœuvre maîtrisée : après avoir battu l’Atalanta en Serie A, Naples a relancé sa campagne européenne en disposant de Qarabag (2-0).

Le contenu n’a une fois de plus pas été transcendant : c’est encore Scott McTominay qui a débloqué la situation. Mais avec sept points au compteur, le champion d’Italie reste en course pour le top 8. Conte s’est dit « très heureux », mais le test réel arrivera à Lisbonne face au Benfica de José Mourinho — un match crucial pour les deux clubs.

Après le naufrage dans le derby face à Arsenal, Tottenham a de nouveau sombré : défaite 5-3 à Paris face au PSG, et déjà 9 buts encaissés en deux matchs. Pourtant, Thomas Frank a pu relever quelques motifs d’espoir : un nouveau but splendide de Richarlison, critiqué mais en forme, et un doublé encourageant de Randal Kolo Muani.
La situation reste tendue autour du manager danois, encore loin de convaincre ses supporters. Mais une victoire contre le Slavia Prague lors du prochain match européen devrait suffire à valider une place dans le top 24. L’essentiel, pour l’instant.

Sporting a tranquillement grimpé dans le top 8 cette semaine, presque en silence tant les gros affiches ont éclipsé leur performance. Mais leur victoire 3-0 contre Bruges rappelle une évidence : les champions du Portugal disposent de l’un des arsenaux offensifs les plus excitants du plateau. Geovany Quenda, Trincão et Luis Suárez ont encore brillé.

La suite, en revanche, est tout sauf simple : Bayern Munich, PSG, puis un déplacement toujours piégeux à Bilbao pour conclure. Sporting est bien placé, mais très loin d’être sorti d’affaire.

Virage réussi pour Leverkusen. L’éviction d’Erik ten Hag après seulement trois matchs a déjà porté ses fruits : sous les ordres de Kasper Hjulmand, le club a enchaîné les bons résultats, grimpé en Bundesliga et réalisé un exploit monumental en allant battre Manchester City 2-0 à l’Etihad.
Certains diront que Pep Guardiola avait laissé Erling Haaland sur le banc, mais comme l’a rappelé Jarell Quansah, Leverkusen aussi avait des absents. L’important est ailleurs : la dynamique est excellente, et les Allemands sont parfaitement relancés dans la course aux barrages avant d’affronter Newcastle, l’Olympiakos puis Villarreal.

Première victoire et première démonstration pour Raffaele Palladino. À Francfort, Atalanta a plié le match en cinq minutes grâce à trois buts express au retour des vestiaires. Une pluie d’occasions, une intensité retrouvée, et un Ademola Lookman dans une forme rayonnante après son été mouvementé : la Dea a frappé fort.

Avec dix points déjà au compteur, rien n’est garanti, mais la pression est retombée. Et surtout, la réception de Chelsea le 9 décembre s’annonce comme l’un des chocs les plus alléchants de cette fin de phase.

Portés par une victoire de prestige contre Manchester City le week-end dernier, les Magpies ont cru surfer sur cette dynamique à Marseille. L’ouverture du score d’Harvey Barnes allait dans ce sens… jusqu’à ce que Nick Pope fasse basculer la rencontre en offrant à Pierre-Emerick Aubameyang l’occasion de retourner le match. Un coup d’arrêt qui pèse lourd dans la lutte pour le top 8.
Newcastle reste redoutable à St James’ Park et devrait logiquement dominer le PSV lors de la septième journée. Le vrai problème, c’est son bilan à l’extérieur : insuffisant cette saison, et peu rassurant avant un déplacement périlleux au Parc des Princes pour conclure la phase. Tout pourrait donc se jouer sur la visite à Leverkusen, où une victoire relancerait totalement le projet d’Eddie Howe en Ligue des champions.

Avant mercredi soir, la crise de résultats de Liverpool se manifestait surtout en Premier League. La Ligue des champions semblait être un refuge… jusqu’à l’humiliation reçue contre le PSV (1-4). Anfield, jadis imprenable, a vu les Reds s’écrouler pour la neuvième fois en douze rencontres toutes compétitions confondues.

La conséquence est immédiate : viser le top 8 relève désormais de l’optimisme. Et vu la dynamique du moment, les déplacements à Milan pour affronter l’Inter puis au Vélodrome pourraient tourner au cauchemar. À ce rythme, même la réception de Qarabag lors de la dernière journée n’a rien d’une formalité. Arne Slot est désormais dos au mur.

Qui aurait parié que Dortmund deviendrait l’équipe la plus spectaculaire du plateau ? Avec quatre matches à quatre buts ou plus en cinq journées, le BVB avance à un rythme offensif impressionnant. La démonstration contre Villarreal (4-0) a confirmé la montée en puissance du trio Brandt – Adeyemi – Guirassy, bien aidé par l’expulsion logique de Juan Foyth.

Pour conserver sa place dans le top 8, il faudra encore deux victoires. Mais l’avantage est de taille : Dortmund jouera deux fois au Signal Iduna Park (Bodo/Glimt et Inter). Et dans son antre, le club n’a perdu qu’une seule de ses vingt dernières rencontres européennes. De quoi nourrir de grandes ambitions.

Semaine cauchemardesque pour l’Inter. Après avoir manqué l’immanquable dans le derby face au Milan, les Nerazzurri ont concédé un but fatal dans le temps additionnel sur la pelouse de l’Atlético. Un scénario cruel, d’autant que la prestation était solide et aurait mérité un point.
Mais le constat est implacable : Inter perd quasiment tous ses grands rendez-vous depuis le début de la saison. Un mauvais signal avant de terminer par un enchaînement terrifiant : Liverpool, Arsenal, Dortmund. Sans leur calendrier très favorable jusque-là, les finalistes 2023 seraient déjà en très grave difficulté.

La victoire arrachée par José María Giménez contre l’Inter résume parfaitement l’essence de l’Atlético : solidarité, sueur, résistance. Diego Simeone a reconnu que son équipe avait souffert, parfois beaucoup, mais elle a tenu pour frapper au bon moment. Une marque de fabrique.

Ce succès place les Colchoneros à neuf points, avant deux déplacements délicats à Eindhoven et Istanbul. La réception de Bodo/Glimt pour conclure paraît plus abordable, mais l’avance reste fragile dans une compétition où chaque erreur se paie cash.

Une fois encore, l’avertissement était clair : la ligne défensive trop haute de Hansi Flick peut provoquer le chaos. La défaite 3-0 à Chelsea l’a confirmé avec violence. L’expulsion de Ronald Araújo n’a fait qu’accentuer une impression déjà visible : Barcelone était submergé, dépassé, désorganisé.

La qualification pour le top 8 reste largement accessible grâce à un calendrier favorable (Eintracht, Slavia, Copenhague). Mais le problème est ailleurs : sans réglage défensif sérieux, impossible d’imaginer le Barça prétendre au titre. Brillant dans les 30 derniers mètres, inquiétant dans les 30 premiers : un résumé trop fidèle des derniers mois en Catalogne.

Avec dix points en cinq journées, Manchester City reste bien placé pour viser le top 8. Pourtant, Pep Guardiola s’est inutilement compliqué la tâche en opérant dix changements pour la réception de Leverkusen. Son idée semblait claire : envoyer un message fort à ses titulaires en montrant que personne n’est indispensable. Mais la démonstration a tourné au fiasco.
La défaite 2-0 au sein d’un Etihad médusé interroge sur la profondeur de banc des Citizens, soudain mise à nu. Plus grave : le déplacement à Madrid lors de la prochaine journée prend désormais des allures d’examen décisif. Une nouvelle chute au Bernabeu — comme l’an dernier — et City pourrait se retrouver dans le play-off pour la deuxième saison consécutive. Un scénario impensable il y a encore un mois.

Comment situer le Real Madrid dans cette hiérarchie ? Quatre victoires en cinq matchs, une place solide dans le top 8 et un Kylian Mbappé irrésistible, auteur d’un quadruplé contre l’Olympiakos pour atteindre déjà 22 buts cette saison.
Mais derrière ces chiffres brillants, les tensions internes demeurent. Le vestiaire n’est pas totalement aligné derrière Xabi Alonso, et l’avenir de Vinicius Jr — toujours réticent à prolonger sous les ordres de son entraîneur — crée un climat électrique. Malgré deux passes décisives pour Mbappé, le Brésilien n’a pas dissipé les doutes, et la prestation collective à Pirée a laissé entrevoir un Real friable, loin de l’homogénéité qui accompagne généralement une équipe prétendante au titre. Le talent reste immense, mais la cohésion, elle, attend toujours.

Le 3-0 infligé au Barça est assurément un match-référence pour Chelsea. Une performance limpide, agressive, structurée, qui confirme que la récente victoire lors du Mondial des clubs contre le PSG n’était pas un simple accident.
La révélation Estevão, étincelant dans son duel face à Lamine Yamal, incarne le mieux cette équipe jeune, explosive et imprévisible. Mais c’est là que réside encore la grande interrogation : la constance. Les Blues sortent d’un match nul frustrant contre Qarabag, preuve qu’ils peuvent encore se saborder face à des adversaires plus modestes. Leur potentiel est pourtant colossal, et si Enzo Maresca stabilise l’ensemble, Chelsea peut viser très haut dans cette édition.

Cette fois, le Bayern est tombé. Après leur exploit à Paris, les Bavarois ont subi la loi d’Arsenal (3-1), malgré un superbe mouvement collectif conclu par Lennart Karl. Le contenu offensif a été limité : une seule vraie occasion créée malgré une possession majoritaire.
Vincent Kompany ne sombrera pas dans le pessimisme, d’autant que Luis Diaz — en pleine forme — manquait à l’appel. L’essentiel reste intact : le Bayern se qualifiera tranquillement, avec deux matchs à domicile contre le Sporting et l’Union Saint-Gilloise avant un dernier déplacement à Eindhoven. Leur supériorité en Bundesliga leur permettra, comme le PSG, de gérer la montée en régime. La défaite du soir n’est qu’un accroc, pas un révélateur.

Le triplé de Vitinha a fait les gros titres, mais le PSG a montré ses limites défensives dans ce 5-3 contre Tottenham. L’attaque tourne à plein régime, mais huit buts encaissés en cinq matchs : seul Dortmund fait pire parmi les équipes du top 10.

Le calendrier n’a rien d’idéal (Athletic Bilbao et Sporting à l’extérieur, Newcastle à Paris), mais la qualification directe reste à portée. Et comme la saison dernière, on sait que le PSG n’est jamais aussi dangereux que lorsqu’il peut gérer tranquillement en Ligue 1. Luis Enrique dispose d’un avantage clé : la capacité à ménager ses cadres au bon moment. La forme actuelle importe peu. La forme en mars sera tout.

On hésitait encore avant la confrontation face au Bayern, mais c’est désormais clair : Arsenal est la meilleure équipe d’Europe à l’heure actuelle. Leur succès 3-1 face aux Bavarois, pourtant invaincus, a confirmé leur statut de favori pour remporter à la fois la Premier League et la Ligue des champions.
Le plus impressionnant ? Leur profondeur de banc. Malgré plusieurs absences majeures, l’équipe de Mikel Arteta a contrôlé, accéléré, et puni le Bayern avec une sérénité déconcertante. Aucun effectif européen n’offre aujourd’hui un tel mélange de maturité, d’intensité et de polyvalence.
Si Arsenal continue sur ce rythme, la quête d’une première Coupe d’Europe n’a jamais semblé aussi proche.