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Carragher se trompe : Alexander-Arnold a raison de choisir le Real

Le secret le moins bien gardé du football est enfin dévoilé : Trent Alexander-Arnold s’apprête à rejoindre le Real Madrid. Si l’officialisation n’a pas encore eu lieu, il n’y a plus de retour en arrière après l’accord conclu par le latéral droit de Liverpool pour un contrat de cinq ans avec les Merengue. Cette décision prendra effet à l’expiration de son engagement avec les Reds, à la fin du mois de juin.

Ce transfert semblait inévitable depuis des mois. Dès le début de l’année, Madrid avait affiché ses intentions avec une offre timide pour s’attacher les services du joueur de 26 ans lors du mercato hivernal. Selon Marca, Alexander-Arnold avait déjà pris sa décision dès 2023, peu de temps après que son meilleur ami Jude Bellingham ait rejoint la Maison Blanche.

La réaction des supporters de Liverpool a été explosive. L’un d’eux est allé jusqu’à brûler son maillot, tandis que d’autres réclament l’exclusion immédiate du joueur pour le reste de la saison. Certains fans, plus modérés, reconnaissent l’attrait irrésistible du Santiago Bernabéu, tout en déplorant qu’Alexander-Arnold n’ait pas choisi de consacrer l’intégralité de sa carrière à Liverpool pour les hisser comme la deuxième plus grande puissance d’Europe, juste derrière Madrid.

Mais ces conclusions sont erronées. Le Real Madrid a toujours été et restera la destination ultime pour tout footballeur, sauf peut-être pour ceux ayant grandi en soutenant le FC Barcelone. Que le club le plus titré d’Europe souhaite s’attacher les services d’Alexander-Arnold devrait être célébré comme une consécration pour le joueur et pour le football anglais.

  • Jamie Carragher LiverpoolGetty

    La déception de Carragher

    Ce feuilleton a longtemps préoccupé Jamie Carragher. Après avoir suggéré, de manière discutable, que Trent Alexander-Arnold prolonge son contrat à Liverpool uniquement pour garantir au club formateur une indemnité de transfert, Carragher a fini par accepter la réalité de son départ. Pourtant, il n’a pas caché sa déception face à cette décision.

    « En tant que joueur local et supporter de Liverpool, je suis simplement déçu qu'il ne considère pas ce club comme l'endroit où il devrait être », a déclaré Carragher dans le podcast Stick to Football, présenté par Sky Bet. « Liverpool est dans une position où ils se battent chaque année pour le titre et la Ligue des champions. Si j'étais à sa place, je me dirais qu'on peut égaler Manchester United en nombre de titres de champion. J'ai encore sept ou huit ans ici et je veux leur passer devant avec trois ou quatre Ligues des champions supplémentaires. »

    L’ancien défenseur des Reds a également souligné la place de Liverpool dans l’histoire du football européen. « On parle toujours de rivalités nationales sans vraiment penser aux rivalités européennes. D’une certaine manière, le Real Madrid est un rival. Personne ne les rattrapera, ils sont le plus grand et le plus célèbre des clubs. Mais je rêve de voir Liverpool devenir le deuxième plus grand club d’Europe, devant l’AC Milan et ses sept Ligues des champions. »

    Carragher poursuit : « Si j’étais à sa place, je me dirais qu’on a une opportunité incroyable de remporter le championnat cette saison. On pourrait faire ceci, on pourrait faire cela, et à la fin de sa carrière, il aurait pu mettre Liverpool dans une position où ils surpassent les autres. »

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  • Liverpool NewcastleGetty

    Une dynastie à Liverpool ? Rien n’est garanti

    Carragher fait preuve d’une certaine naïveté en évoquant la situation actuelle de Liverpool. Certes, les Reds sont bien partis pour décrocher un 20e titre de champion d’Angleterre, égalant ainsi le record de Manchester United. Ils ont également frôlé les quarts de finale de la Ligue des champions, échouant uniquement lors d’une séance de tirs au but. Mais qui aurait imaginé un tel parcours après l’arrivée d’Arne Slot pour succéder à Jürgen Klopp ? Rien ne garantit que cette saison exceptionnelle se reproduira dans les années à venir.

    Le succès de Liverpool repose principalement sur les performances de trois piliers : Virgil van Dijk, Mohamed Salah et Dominik Szoboszlai. Or, deux d’entre eux pourraient quitter le club cet été à l’expiration de leur contrat, tout comme Alexander-Arnold. Carragher lui-même a affirmé que Slot ne comptait pas sur quatre ou cinq joueurs de l’effectif actuel, ce qui laisse présager une refonte majeure de l’équipe lors du mercato estival.

    La fragilité du projet à long terme des Reds a été cruellement exposée lors de leur lourde défaite face à Newcastle en finale de la Carabao Cup. De plus, il serait illusoire d’ignorer que leurs principaux rivaux traversent une période difficile. Manchester City, malgré une saison décevante, reviendra certainement plus fort l’an prochain. Quant à Arsenal, ils n’ont pas dit leur dernier mot et restent une menace sérieuse.

    Alexander-Arnold aurait pu prolonger son aventure à Anfield, avec l’espoir de bâtir une nouvelle dynastie. Mais en réalité, il aurait aussi couru le risque de voir le projet s’effondrer autour de lui. Son départ vers Madrid n’est pas seulement un choix de prestige, c’est aussi une décision pragmatique pour s’assurer d’évoluer au plus haut niveau, entouré des meilleurs.

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    Au Real, un succès presque assuré

    Trent Alexander-Arnold a déjà connu une carrière exceptionnelle avec Liverpool. Il a joué un rôle clé dans la conquête de la Ligue des champions en 2019 et du premier titre de Premier League du club en 30 ans en 2020. À ces succès s’ajoutent une Carabao Cup, une FA Cup, une Coupe du monde des clubs et une Supercoupe de l’UEFA. Mais malgré ces trophées, il garde sûrement en mémoire les deux finales de Ligue des champions perdues face au Real Madrid, ainsi que les éliminations subies contre les Madrilènes en 2021 et 2023. Sur ses sept campagnes européennes avec Liverpool, quatre ont pris fin face aux Blancos.

    Alexander-Arnold sait donc mieux que quiconque qu’un transfert au Real Madrid lui offre quasiment l’assurance de disputer et remporter les plus grands trophées. Sur les onze dernières éditions de la Ligue des champions, les Merengue en ont remporté six, tout en glanant quatre titres de Liga. À titre de comparaison, Liverpool n’a soulevé qu’un seul titre de champion d’Angleterre et une Ligue des champions sur cette même période.

    Mais l’attrait de Madrid ne se limite pas aux trophées. Alexander-Arnold jouera dans le mythique Santiago Bernabéu, récemment rénové et considéré comme l’un des plus beaux stades du monde. Il bénéficiera également d’une exposition médiatique sans précédent, le Real étant le club le plus suivi sur les réseaux sociaux. Cette notoriété décuplera sa visibilité et renforcera sa candidature pour des distinctions individuelles.

    Sur le terrain, il côtoiera des stars mondiales comme Kylian Mbappé, Vinicius Junior et Thibaut Courtois, sans oublier son ami proche Jude Bellingham. Grâce à la puissance financière du club, alimentée par les revenus générés par le Bernabéu modernisé, Madrid continuera d’attirer les meilleurs talents. Et si le FC Barcelone tente de retrouver son lustre d’antan, ses difficultés financières persistent, offrant aux Madrilènes une stabilité bien plus solide sur le long terme.

    En rejoignant le Real Madrid, Alexander-Arnold ne se contente pas de chercher un nouveau défi : il choisit de maximiser ses chances d’écrire son nom parmi les plus grands du football.

  • Karim Benzema Ballon d'Or 2022Getty

    Un coup de pouce Ballon d'Or

    En rejoignant le Real Madrid, Trent Alexander-Arnold augmente considérablement ses chances de remporter le Ballon d'Or. Avec huit lauréats et douze trophées, les Blancos détiennent le record du plus grand nombre de victoires dans l’histoire de cette prestigieuse distinction individuelle.

    L’Anglais n’a jamais caché son ambition d’ajouter son nom à cette liste. Lors d’une interview accordée à Sky Sports l’année dernière, il déclarait : « Je veux être le premier latéral à remporter le Ballon d'Or. Ce n’est qu’au lendemain de ta retraite que tu peux te regarder dans le miroir et te dire : 'J’ai tout donné'. Peu importe le nombre de trophées ou de médailles. Ce qui compte, c’est l’impact que tu as eu sur le jeu et si tu as atteint ton plein potentiel. »

    Alexander-Arnold aspire à être bien plus qu’un joueur à succès. Il ne veut pas simplement accumuler les titres ; il souhaite marquer son époque et laisser un héritage. « Être une légende du football, quelqu’un qui a changé le jeu », ajoutait-il. « Mon objectif n’est pas seulement de jouer, mais de transformer le football. Je veux qu’on me considère comme le plus grand latéral droit de l’histoire. Je vise les étoiles, et c’est là que je crois pouvoir aller. »

    À l’époque, ces propos avaient suscité des moqueries, et la confirmation de son transfert vers Madrid n’a pas échappé aux sarcasmes de certains supporters de Liverpool, qui se sont amusés du fait qu’il visait le Ballon d'Or plutôt qu’une victoire en Coupe du monde. Pourtant, cette ambition mérite d’être saluée. Pendant longtemps, les joueurs anglais ont été critiqués pour leur manque d’ouverture à l’international. Alexander-Arnold, à l’image de Jude Bellingham, incarne une nouvelle génération tournée vers l’étranger et consciente des bénéfices d’une carrière au-delà des frontières anglaises.

    Même si cela peut être difficile à accepter pour les fans des Reds, la vérité est qu’Alexander-Arnold a bien plus de chances d’avoir un impact mondial en évoluant au Real Madrid. Jouer aux côtés des meilleurs joueurs de la planète le poussera à élever encore son niveau. Et avec la Liga et la Ligue des champions comme objectifs chaque saison, il n’aura jamais autant d’opportunités de prouver qu’il appartient à l’élite du football mondial.

  • Steve McManaman Real MadridGetty

    « Il sera une superstar »

    Trent Alexander-Arnold peut compter sur le soutien de ceux qui ont déjà emprunté le même chemin. Steve McManaman et Michael Owen, anciens joueurs de Liverpool passés par le Real Madrid, ont salué sa décision de rejoindre les Merengue.

    « S’il choisit d’aller au Real Madrid et d’embrasser une nouvelle aventure avec une langue et un mode de vie différents, tout le mérite lui revient », a déclaré McManaman, qui a remporté deux Ligues des champions, dont celle de 2000 où il a marqué en finale contre Valence, ainsi que deux titres de Liga en quatre ans. « C’est une opportunité fantastique pour lui, et il n’y a aucun doute qu’il deviendra une superstar là-bas. »

    Michael Owen, en revanche, n’a pas connu le même succès en Espagne. Son passage au Real Madrid s’est soldé par une absence de trophées majeurs et il a manqué la victoire de Liverpool en Ligue des champions en 2005, après son départ. De plus, sa réputation auprès des supporters des Reds s’est dégradée. Pourtant, il est convaincu qu’Alexander-Arnold laissera une bien meilleure empreinte que lui.

    « Il a tout fait ici. Il a tout gagné, le maillot lui colle à la peau », a affirmé Owen. « Il pourrait prendre sa retraite à Liverpool et rester une légende du club. Il l’est déjà. Mais il peut aussi se dire : ‘J’ai tout accompli dans mon club de cœur. Qui pourrait m’empêcher d’aller jouer pour l’un des plus grands clubs du monde, vivre une nouvelle expérience, découvrir un nouveau pays, une nouvelle langue, un nouveau climat, une nouvelle culture ?’ »

    Loin de percevoir ce départ comme une trahison, Owen estime qu’Alexander-Arnold fait preuve d’une ambition légitime. Avec des coéquipiers de classe mondiale et des objectifs élevés, le latéral anglais a toutes les cartes en main pour s’épanouir et écrire un nouveau chapitre glorieux de sa carrière sous les couleurs madrilènes.

  • Steven GerrardGetty

    Les regrets de Gerrard

    Jamie Carragher n’a jamais reçu d’offre pour rejoindre le Real Madrid, consacrant toute sa carrière à Liverpool. Mais son ami proche, Steven Gerrard, a eu cette opportunité. En 2010, alors que José Mourinho voulait l’attirer dans la capitale espagnole, Gerrard a finalement choisi de rester fidèle aux Reds, tout comme il avait auparavant repoussé les avances de Chelsea. Bien qu’il ait conclu sa carrière aux LA Galaxy, il reste une icône de Liverpool. Pourtant, il a confié à Carragher en 2020 qu’il repensait parfois à cette décision.

    « Parfois, tu te dis : imagine jouer pour Madrid pendant un an ou deux », a déclaré Gerrard dans le podcast The Greatest Game. « Imagine évoluer en Ligue des champions sous les ordres de Mourinho – ça aurait été une expérience incroyable. Bien sûr que ça aurait été bien. Mais ça ne s’est pas produit. Pour que ça arrive, Madrid voulait que je provoque un conflit avec Liverpool pour forcer mon départ. C’était la seule solution. »

    Trent Alexander-Arnold, lui, a choisi d’assumer ce que Gerrard n’a jamais osé affronter : la colère des supporters. Pendant quelques semaines, il devra sans doute faire face aux critiques et aux tensions. Mais beaucoup de fans de Liverpool, au fond d’eux-mêmes, savent que Madrid représente une opportunité unique. Et malgré la déception, nombre d’entre eux finiront par lui souhaiter de réussir.

    Carragher partage ce sentiment. « Je comprends la déception des supporters », a-t-il admis. « Mais ce qui me déçoit, c’est qu’il avait tout ici pour continuer à écrire l’histoire. Ce que j’espère vraiment, c’est que ce ressentiment ne persiste pas et que les gens n’en viennent pas à lui souhaiter d’échouer à Madrid. J’adore voir les gens de ma ville réussir, et il va jouer pour le plus grand club du monde. Une fois qu’il sera parti, je lui souhaiterai sincèrement de briller. »

    Alexander-Arnold, en choisissant d’embrasser ce défi, s’inscrit dans une trajectoire que Gerrard n’a jamais suivie. Là où son prédécesseur a privilégié la loyauté, lui a préféré l’ambition et la perspective de gravir de nouveaux sommets. Une décision qui, avec le temps, pourrait bien faire l’unanimité.

  • TAA BellinghamGetty

    Des ambassadeurs de l'Angleterre

    Roy Keane, ancien capitaine de Manchester United et consultant dans le podcast Stick to Football, a récemment exprimé ses regrets de ne jamais avoir tenté l’aventure à l’étranger. Malgré des offres de clubs prestigieux comme la Juventus, le Bayern Munich et le Real Madrid, il a choisi de rester en Premier League. « J’aurais vraiment dû partir », a-t-il admis. « J’avais l’opportunité de jouer en Italie, en Allemagne ou en Espagne. J’aurais dû être plus courageux. »

    Trent Alexander-Arnold, lui, ne laissera pas passer cette opportunité. Et il a raison. Si la tristesse est compréhensible du côté de Liverpool, voir l’un de leurs plus grands talents formés au club rejoindre Madrid devrait aussi être source de fierté. Être convoité par le plus grand club du monde est une reconnaissance du niveau qu’il a atteint. Pour les fans de football anglais, son départ vers l’Espagne est une célébration du rayonnement de leur football.

    Pendant longtemps, l’Angleterre a souffert en compétitions internationales, souvent à cause d’un manque de créativité. Le fait que la plupart de ses joueurs évoluaient exclusivement en Premier League n’y était sans doute pas étranger. Mais cette époque touche à sa fin. Lors de la Coupe du monde 2026, les Three Lions pourront s’appuyer sur une attaque menée par Harry Kane, capitaine du Bayern Munich, ainsi que sur deux stars du Real Madrid : Jude Bellingham et désormais Trent Alexander-Arnold.

    Et ce n’est peut-être que le début. Conor Gallagher et Kyle Walker pourraient également suivre cette tendance en rejoignant l’Atlético Madrid et l’AC Milan. Loin d’une mentalité fermée et arrogante qui a parfois collé au football anglais, ces départs illustrent une nouvelle ouverture vers l’Europe. Aujourd’hui, les plus grands clubs du monde ne se contentent plus de recruter des stars brésiliennes ou argentines : ils veulent aussi des joueurs anglais.

    Alors, plutôt que de céder à la déception, il est temps de voir la fierté que représente ce transfert. Dès la saison prochaine, le club le plus titré d’Europe comptera deux internationaux anglais parmi ses rangs. Un symbole éclatant du chemin parcouru par le football anglais. Et quel honneur pour Alexander-Arnold.