Barcola, Isak, Walsh... Les 8 grands oubliés du Ballon d'Or 2025

Une pensée pour Bradley Barcola. L'international français a été l'un des artisans majeurs du triplé historique du Paris Saint-Germain, mais tout le monde semble l'avoir déjà oublié. Certes, l'ailier a connu une légère baisse de forme en toute fin de saison. Mais il n'a pas disparu des radars pendant des mois comme un Cole Palmer, ni manqué une grande partie de la saison sur blessure comme un Erling Haaland.

Au contraire, Barcola a continué à être décisif, inscrivant notamment un doublé en finale de la Coupe de France pour porter son total à 21 buts toutes compétitions confondues. Il est également bon de rappeler qu'il a terminé meilleur passeur du PSG, avec 18 offrandes.

Pourtant, après avoir perdu sa place de titulaire pour la finale de la Ligue des Champions, voilà qu'il est également privé d'une nomination au Ballon d'Or. Une double peine incompréhensible, surtout quand on sait qu'il a été directement impliqué sur autant de buts que le grand favori, Lamine Yamal (39 chacun). L'oubli est de taille.

Neuf des onze titulaires du PSG lors de la démonstration en finale de la Ligue des Champions ont été nommés pour le Ballon d'Or. Et c'est tout à fait logique. La seule vraie question est : pourquoi Willian Pacho et Marquinhos ont-ils été oubliés ?

Pacho a été absolument exceptionnel pour sa première saison au Parc des Princes. Solide derrière, impérial dans les airs et propre à la relance. Il est donc pour le moins étrange de voir des joueurs comme Vinícius Jr et Jude Bellingham, qui n'ont rien gagné et ont réalisé des saisons moyennes pour leur standing, lui être préférés.

L'omission de Marquinhos est encore plus absurde. Peu de joueurs méritaient autant ce sacre européen que le Brésilien, arrivé à Paris en 2013 et qui a donc vécu toutes les "remontadas" les plus spectaculaires. Les leçons tirées de ces défaites dévastatrices ont joué un rôle clé dans sa capacité à enfin mener le PSG au sommet. Sa rigueur défensive et sa qualité de passe (aucun défenseur n'a réussi plus de passes que lui en Ligue des Champions la saison dernière) ont été fondamentales. Il est donc stupéfiant que le capitaine d'une équipe qui a réalisé un triplé historique ne reçoive pas la reconnaissance que sa contribution, non seulement méritait, mais exigeait.

Visiblement, Alexander Isak a été sanctionné pour ne pas avoir disputé la Ligue des Champions la saison dernière. C'est la seule explication possible à son absence de la liste du Ballon d'Or. Car sur le plan individuel, sa saison a été stratosphérique.

L'attaquant suédois a marqué plus de buts en Premier League qu'Erling Haaland, qui, lui, a été nommé. Il a également porté Newcastle vers son premier trophée national en 70 ans, en inscrivant des buts cruciaux en Carabao Cup contre Chelsea, Arsenal et, surtout, Liverpool. Un club qui est aujourd'hui prêt à débourser une somme record pour le recruter.

La valeur exacte du joueur de 25 ans fait actuellement l'objet de vifs débats, mais personne ne conteste son statut d'un des meilleurs avant-centres du monde. Son absence de la liste du Ballon d'Or est donc un véritable mystère. Un de plus.

La saison dernière, huit joueurs ont été directement impliqués sur 40 buts ou plus dans les cinq grands championnats européens. Un seul d'entre eux n'a pas été nommé pour le Ballon d'Or : Omar Marmoush. L'attaquant égyptien a littéralement survolé la Bundesliga lors de la première moitié de saison, inscrivant 15 buts et délivrant 7 passes décisives en 17 matchs avec l'Eintracht Francfort. Des performances exceptionnelles qui lui ont valu un transfert retentissant à Manchester City, où il a d'ailleurs claqué un triplé dès sa troisième apparition en Premier League.

Marmoush a été la seule recrue de City à avoir un impact immédiat, et l'une des rares satisfactions d'une saison par ailleurs décevante pour le club. Alors, comment expliquer qu'Erling Haaland, auteur d'une saison en dents de scie, ait été nommé, tandis que Marmoush, qui a réalisé la meilleure saison de sa carrière, a été purement et simplement ignoré ? L'incohérence est flagrante.

Keira Walsh n'a jamais été nommée pour le Ballon d'Or. Laissez cette information infuser un instant. Keira Walsh, double championne d'Europe avec l'Angleterre, finaliste de la Coupe du Monde, lauréate de 21 trophées majeurs en club avec Manchester City, Barcelone et Chelsea, dont deux Ligues des Champions... n'a jamais été nommée pour le Ballon d'Or.

Et cette aberration se poursuit cette année. Après avoir contribué au triplé national de Chelsea et avoir été l'une des joueuses les plus régulières de l'Angleterre lors de son sacre à l'Euro 2025, on aurait pu croire que la roue allait enfin tourner. Mais non. L'une des meilleures milieux de terrain du monde devra encore attendre pour obtenir une reconnaissance qu'elle mérite depuis bien longtemps. L'oubli n'est plus une surprise, c'est une anomalie.

Peu de joueuses ont été plus impressionnantes que Millie Bright dans l'équipe de Chelsea qui a réalisé le triplé national la saison dernière. Capitaine courage, elle a été le roc d'une défense qui est restée invaincue en compétition domestique, remportant le championnat, la FA Cup et la League Cup sans perdre le moindre match. Pourtant, cette saison exceptionnelle n'a pas reçu la reconnaissance qu'elle méritait.

Déjà absente de la liste des neuf joueuses nommées pour le titre de Joueuse de l'année en Angleterre, Bright manque également à l'appel des 30 nommées pour le Ballon d'Or. Une absence qui s'explique sans doute par son forfait pour l'Euro 2025, qui l'a fait sortir des radars médiatiques au profit d'autres joueuses. Mais il est tout de même regrettable qu'une saison aussi aboutie, l'une des meilleures de sa carrière, reste sans récompense individuelle.

Difficile de trouver à redire sur la liste des dix joueurs nommés pour le Trophée Kopa. Tous sont des talents exceptionnels. Mais Franco Mastantuono l'est tout autant, et il est en droit de se sentir un peu lésé. Car peu de joueurs de moins de 21 ans ont connu une année 2025 aussi spectaculaire que le jeune milieu offensif de 17 ans.

Le 5 juin, il est devenu le plus jeune joueur de l'histoire de la sélection argentine. Huit jours plus tard, le Real Madrid confirmait avoir levé sa clause libératoire de 45 millions d'euros. Il est donc surprenant de ne pas le voir dans la liste finale. Mais pour lui, ce n'est que partie remise. Comme l'a dit son sélectionneur, Lionel Scaloni : « Franco a un avenir brillant devant lui ». Son heure viendra, c'est une certitude.

Le bilan de Pere Romeu, pour sa première saison à la tête du Barça, est encore sujet à débat. Mais c'est en partie dû aux standards d'excellence stratosphériques établis en Catalogne ces dernières années. Le club a tellement dominé le football féminin espagnol et européen qu'une saison sans Ligue des Champions est presque perçue comme un échec.

Pourtant, Romeu a tout de même réalisé un triplé national la saison dernière, remportant la Liga, la Coupe de la Reine et la Supercoupe. Il a également mené son équipe jusqu'en finale de la Ligue des Champions, infligeant au passage une correction mémorable à Chelsea en demi-finale (8-2 sur l'ensemble des deux matchs). S'il n'a pas réussi à franchir la dernière marche face à Arsenal, Pere Romeu peut légitimement se sentir lésé de ne pas figurer parmi les nommés pour le titre d'Entraîneur de l'année. Sa saison, bien que non parfaite, reste exceptionnelle.