Après la défaite de l'Olympique de Marseille face à l'AJ Auxerre (0-3), le président marseillais, Pablo Longoria, a vivement critiqué l'arbitrage, qualifiant certaines décisions de "corruption". Ces déclarations ont déclenché une série de réactions et pourraient avoir des conséquences juridiques pour le dirigeant phocéen.
AFP
AFPLes lourdes accusations de Pablo Longoria et l’OM sur l’arbitrage en Ligue 1
Lors de la rencontre, l'OM a reproché à l'arbitre Jérémy Stinat plusieurs décisions controversées, notamment l'absence de penalty pour une faute sur Quentin Merlin et l'expulsion jugée sévère de Derek Cornelius. Pablo Longoria a exprimé son mécontentement en des termes forts, évoquant une possible "corruption" au sein de l'arbitrage français.
« Il y a penalty sur Merlin. J’ai quatre arbitres européens qui m’ont envoyé un message en me disant 'c’est penalty’. Quatre arbitres européens me disent qu’il y a penalty. Et le plus scandaleux, c’est le rouge à Cornelius. C’est de la corruption ! Je n’ai jamais vu ça. Vous pouvez écrire : Pablo Longoria dit que c’est de la corruption. Tout est organisé depuis le troisième jaune donné à Balerdi. C’est prévu, c’est orienté. C’est un championnat de merde. Si l’OM a une proposition pour la Super League, on part tout de suite », a notamment pesté le président marseillais.
AFPLa réponse cinglante de la FFF à l’OM
Des propos ont été perçus comme diffamatoires par le Syndicat des Arbitres du Football d'Élite (SAFE) et la Fédération Française de Football qui n’a pas tardé à répondre à l’OM.
« Remettre en question l’intégrité de nos arbitres est diffamatoire, inadmissible et condamnable. De tels propos nuisent gravement à l’image de notre championnat. Plus que jamais, la mission des arbitres est essentielle sur tous les terrains, professionnels comme amateurs. Collaborateurs de service public et défenseurs des valeurs et de l’intégrité de notre sport, les arbitres doivent savoir que la FFF est à leur côté et veillera à les défendre et les protéger », a fustigé ce dimanche, le président de la FFF, Philippe Diallo.
Les arbitres ripostent et portent plainte contre Longoria et l’OM
De leur côté, les arbitres de Ligue 1, par la voix de Jérôme Brisard, ont exprimé leur solidarité « envers Jérémy Stinat pour les évènements qui se sont passés hier soir, avec notamment une intrusion à son domicile et des dommages notables sur ses véhicules. Le mot de corruption a été utilisé, ce qui correspond pour nous à un cap, une ligne qui a été franchie, qu’on juge inacceptable ». Ces derniers ne comptent pas s’en arrêter et ont annoncé leur intention de porter plainte pour diffamation contre le président de l'OM.
« Tous les arbitres centraux de Ligue 1, irons, dès demain, saisir le procureur de leur région afin de porter plainte pour diffamation suite à ces propos. Il ne faut pas oublier que les arbitres professionnels ou amateurs n’aspirent qu’à officier dans un environnement sécuritaire où le sportif prend le pas sur l’extra sportif. Le terrain doit rester un lieu d’expression, de plaisir, de spectacle et surtout transmission pour les plus jeunes. Ce matin, on s’est réuni en groupe, il a été décidé de cette issue collective, qui sera mise en place dès demain », annonce Jérôme Brisard au micro de DAZN.
AFPUne escalade des tensions entre l'OM et les instances
Ce n'est pas la première fois que Pablo Longoria critique l'arbitrage français. Cependant, l'utilisation du terme "corruption" marque une escalade dans ses déclarations. Le Conseil National de l'Éthique a également réagi, mettant en garde les dirigeants contre des propos susceptibles de discréditer la fonction arbitrale. La commission de discipline de la LFP devrait se pencher sur le dossier, et des sanctions pourraient être envisagées à l'encontre de Longoria.
Les critiques répétées de Pablo Longoria à l'encontre de l'arbitrage reflètent un climat de tension croissant entre certains clubs et les instances officielles. Si la contestation des décisions arbitrales fait partie intégrante du football, l'emploi de termes accusateurs comme "corruption" franchit une ligne rouge et pose la question de la responsabilité des dirigeants dans leurs déclarations publiques.



