C'est un Vladimir Petkovic incisif, presque offensif, qui s'est présenté à la presse ce jeudi. Alors qu'il annonçait sa liste pour les deux matchs amicaux de novembre (contre le Zimbabwe et l'Arabie Saoudite), le sélectionneur de l'Algérie a semblé très agacé par les critiques récentes sur son prétendu conservatisme. Avant même la première question, le technicien bosnien a pris la parole pour livrer une mise au point musclée, un véritable coup de gueule visant à affirmer qu'il est, et restera, le seul maître à bord de la sélection algérienne.
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AFP"J'ai des idées claires !" : Petkovic réfute les accusations d'immobilisme
Visiblement touché par les remarques suggérant qu'il subissait des pressions ou qu'il était réticent à lancer des jeunes (notamment le cas Yacine Titraoui), Petkovic a tenu à clarifier sa vision. "J'ai des idées claires et cette liste des convoqués vient démontrer qu'on a une vision future," a-t-il lancé en préambule. Il a insisté sur le fait que les absences, comme celle de Youcef Belaïli, ne sont "pas définitives" mais servent à "donner la possibilité d'avoir une vision globale".
AFP"C'est moi qui fais les choix définitifs"
Le message principal de Petkovic était clair : il n'est sous l'influence de personne. Face aux débats médiatiques sur qui devrait ou ne devrait pas être appelé, sa réponse a été cinglante : "Chacun de vous (journalistes) pense que tel peut être meilleur par rapport à un untel, mais moi je dois évaluer, écouter, tout prendre et à la fin je dois faire des choix. Je suis le sélectionneur, et c'est moi qui fais les choix définitifs." Une affirmation d'autorité nécessaire, selon lui, à un mois et demi de la CAN.
AFPLa jeunesse au pouvoir : Titraoui et Benkara convoqués
Pour prouver que ses paroles n'étaient pas vaines, Petkovic a joint le geste à la parole. Sa liste de 27 joueurs pour ce rassemblement compte huit noms différents par rapport à octobre. Surtout, il a convoqué les jeunes Yacine Titraoui (Charleroi) et Elias Benkara (Dortmund). Il a justifié ces choix par sa volonté de "donner la possibilité aux joueurs de vivre et apercevoir le monde de la sélection". Concernant Titraoui, il a reconnu qu'il y avait "beaucoup de concurrence" mais qu'il était "essentiel" de le voir à l'œuvre.
AFPUne concurrence saine avant la CAN
Avec le retour de l'expérimenté Ismaël Bennacer, le sélectionneur a désormais un groupe élargi et compétitif. Il a d'ailleurs envoyé un message à tous ses joueurs : les places pour la CAN seront chères. "Je souhaite que tous les joueurs soient aptes à jouer [...] À eux de me mettre en difficulté par rapport aux choix que je devrais faire pendant la prochaine CAN." Il a rappelé que "la porte de l'équipe nationale est toujours ouverte", mais que "l'état de forme" sera un paramètre essentiel.
AFPPetkovic, le seul patron à bord
Cette conférence de presse marque un tournant dans la communication de Vladimir Petkovic. Plus expansif et combatif qu'à l'accoutumée, le sélectionneur a voulu éteindre les polémiques naissantes sur son indépendance et son prétendu manque d'audace. En convoquant de nouveaux jeunes et en assumant publiquement son autorité de "seul décideur", il prépare son groupe à l'exigence de la CAN. Le message est passé : l'heure n'est plus aux débats, mais à l'union sacrée derrière ses choix.

