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Abdellah Ouazane : la pépite de l'Ajax comparée à Zidane et Bellingham, arrachée par le Real Madrid à seulement 16 ans

L'Ajax Amsterdam possède l'un des centres de formation les plus réputés et les plus enviés au monde. Johan Cruyff, Marco van Basten, Dennis Bergkamp, Clarence Seedorf, Edgar Davids, Patrick Kluivert, Wesley Sneijder... La liste pourrait s'allonger indéfiniment, mais l'idée est là. D'innombrables stars y ont fait leurs gammes avant de briller de mille feux dans les plus grands clubs européens.

Il n'est donc guère surprenant d'apprendre que l'Ajax pourrait bien avoir déniché une nouvelle pépite en la personne d'Abdellah Ouazane. Ce qui est plus inhabituel, en revanche, c'est que ce talent est sur le point de plier bagage sans avoir disputé le moindre match avec l'équipe première du mythique club néerlandais. Et pas pour n'importe où : direction le Real Madrid.

Alors, qui est cette nouvelle superstar potentielle sortie de la chaîne de production de l'Ajax ? Et est-il vraiment destiné à réussir au Santiago Bernabéu ? GOAL vous dit tout ce que vous devez savoir sur le phénomène Ouazane.

  • Aux origines du phénomène

    Né à Amsterdam de parents marocains, Abdellah Ouazane a fait ses premiers pas là où tant d'autres talents néerlandais ont éclos : sur les terrains de l'AVV Zeeburgia. Ce n'est pas un club anodin. Dans le milieu du football batave, on le surnomme le « fournisseur royal » en raison de son incroyable capacité à polir des diamants bruts avant de les livrer aux plus grandes écuries du pays. L'international Ryan Gravenberch en est l'un des exemples les plus récents. Sans surprise, le jeune Ouazane a suivi une trajectoire similaire. Son talent était trop évident pour passer inaperçu et les recruteurs de l'Ajax, toujours à l'affût, l'ont rapidement repéré.

    Il intègre le prestigieux centre de formation des Lanciers en 2016, à l'âge de sept ans seulement. Au sein de De Toekomst, l'un des creusets de talents les plus denses et compétitifs au monde, le milieu de terrain a gravi les échelons à une vitesse fulgurante. Très vite, son nom a commencé à circuler avec insistance dans les couloirs du club, le présentant comme l'un des produits les plus prometteurs sortis de l'académie depuis des années, et ce dans un environnement où l'excellence est pourtant la norme.

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  • Le choix qui change tout

    L'an passé, Abdellah Ouazane s'est retrouvé face à un dilemme. Après avoir déjà porté les couleurs des Pays-Bas et du Maroc en catégorie U15, l'heure était venue de trancher définitivement. À l'instar de son frère aîné Zakaria, qui évolue avec les U19 de l'Ajax, il a finalement opté pour le Maroc. Une décision qui s'avère déjà être un tournant majeur dans sa jeune carrière. La récompense ne s'est pas fait attendre. Convoqué pour la Coupe d'Afrique des Nations U17 qui se déroulait sur ses terres, le prodige de 16 ans a littéralement crevé l'écran, guidant les Lionceaux de l'Atlas jusqu'à la victoire finale et raflant au passage le titre de meilleur joueur du tournoi. Une performance d'autant plus impressionnante que son sélectionneur, Nabil Baha, n'a pas manqué de le souligner. « Il est né en 2009, les gens ont tendance à l'oublier », s'enthousiasmait-il après la compétition. « Il a un an de moins que la plupart des autres joueurs. Mais il est pétri de talent. »

  • La rançon de la gloire

    Sans surprise, les prestations éblouissantes de Ouazane sous le maillot marocain ont mis le feu aux poudres. Les recruteurs des plus grands clubs européens se sont immédiatement penchés sur son cas, ce qui a évidemment sonné l'alarme du côté de l'Ajax. Le club amstellodamois a alors tout tenté pour sécuriser sa pépite, un joueur qui, rappelons-le, avait déjà intégré l'équipe des U17 alors qu'il n'avait que 15 ans. Pourtant, malgré tous leurs efforts, il semble désormais acquis que Ouazane signera son premier contrat professionnel non pas avec son club formateur, mais bien avec le Real Madrid.

  • Un bagage technique déjà complet

    Ouazane est un milieu de terrain polyvalent, doté d'une technique de dribble soyeuse et d'une vision de jeu remarquable, soutenue par une palette de passes très complète. En témoigne sa mémorable passe décisive de l'extérieur du pied pour le but spectaculaire de Denzel Darko, une action qui avait enflammé les réseaux sociaux l'an dernier. Doté d'appuis vifs et d'un changement de rythme déroutant, il élimine ses adversaires avec une élégance rare, ce qui le rend dangereux peu importe la zone du terrain où il touche le ballon. Mais il ne se contente pas de disséquer les défenses par la passe. Il possède également un vrai sens du but, comme le prouvent ses deux réalisations lors du triomphe du Maroc à la CAN. Toutefois, ce qui le place véritablement dans la catégorie des talents hors norme, c'est son sang-froid sous la pression et son intelligence tactique, deux qualités qui lui permettent de dicter le tempo de presque toutes les rencontres. Preuve de son influence, il a été élu homme du match à deux reprises en six apparitions durant le tournoi.

  • Une marge de progression encore palpable

    Abdellah Ouazane est décrit comme un garçon poli et travailleur, mais qui possède une confiance inébranlable en ses capacités, ce qui n'est pas un défaut en soi. Cependant, il y a des moments où il a besoin de ce qu'on appelle communément un "coup de pied aux fesses". Son sélectionneur, Nabil Baha, en a fait l'expérience durant la CAN U17. L'ancien international marocain a été particulièrement irrité par le manque d'implication de son jeune prodige lors de la première mi-temps du match de groupe contre la Tanzanie. « Je lui ai dit ce que je pensais à la pause », a révélé le coach. « Je sais ce qu'il peut nous apporter. Contre l'Ouganda, pour notre premier match, il avait été correct. Mais lors du second, contre la Zambie, j'étais vraiment mécontent. Il faisait partie de ceux qui ne couraient pas assez. » Baha dresse le portrait d'un talent brut qu'il faut savoir gérer avec finesse. « Ce sont des joueurs que vous devez manager différemment : parfois il faut les dorloter, parfois il faut les secouer. Aujourd'hui, se donner à 100 % ne suffit plus. Tout le monde le fait. Ce qu'il nous faut, c'est 120 %. Et il en est capable. »

  • Le nouveau Jude Bellingham ?

    Dans une interview accordée à Ajax Showtime en début d'année, l'agent Hamza Hachlaf décrivait Ouazane comme « une sorte de super Hakim Ziyech ». On comprend aisément la comparaison, au vu de la capacité du jeune homme à éliminer ses adversaires dans les plus petits espaces grâce à un jeu de jambes déroutant. Cependant, les deux joueurs n'évoluent pas vraiment au même poste, et Ouazane est plus souvent associé à d'autres milieux offensifs de grande classe, y compris le grand Zinédine Zidane, principalement en raison de sa gestuelle gracieuse et de sa silhouette légèrement voûtée lorsqu'il est en mouvement. Mais si l'on cherche une référence plus contemporaine, il y a indéniablement un air de Jude Bellingham chez Ouazane. Il n'est peut-être pas aussi décisif devant le but que son homologue, également égérie d'Adidas, mais il partage avec lui une silhouette élancée, des qualités athlétiques, une aisance balle au pied et une confiance en soi qui crève l'écran.

  • Et maintenant ? La suite semble déjà écrite

    D'après les informations les plus récentes, le dénouement est imminent. Le spécialiste du mercato, Fabrizio Romano, a affirmé au début du mois que le transfert à Madrid serait signé dans le courant du mois de juillet. L'Ajax a pourtant tout tenté pour retenir son jeune talent. Selon ESPN, le nouvel entraîneur de l'équipe première, John Heitinga, l'aurait même personnellement appelé pour essayer de le convaincre de rester à la Johan Cruyff Arena.

    Mais visiblement, l'appel du Real Madrid était trop puissant pour y résister, d'autant que les Merengue lui auraient promis une intégration accélérée à la Castilla, leur équipe réserve. Une stratégie qui, par le passé, n'avait pas particulièrement réussi à un autre prodige précoce, Martin Ødegaard. Mais Ouazane, qui devrait être rejoint à Madrid par son frère Zakaria, est manifestement convaincu d'être déjà armé pour affronter un tel saut dans l'inconnu.

    Ce transfert arrive bien plus tôt que prévu dans sa carrière, c'est une évidence. Mais au fond, était-ce vraiment une surprise ? Compte tenu des comparaisons flatteuses avec Zidane et Bellingham, son destin n'était-il pas, tôt ou tard, de rejoindre le Bernabéu ?