PSG Marquinhos Danilo Pereira Fabian Ruiz Kylian MbappéGetty Images

PSG : sorties de balle, densité au milieu, soutien dans la surface… ce que pourrait amener un passage en 4-3-3

Parmi les sujets « football » qui entourent le PSG, un éventuel changement de système est devenu un serpent de mer. Un sujet récurrent si vous préférez. Depuis la fin du mercato, conférence après conférence, Christophe Galtier est régulièrement interrogé sur le retour d'un schéma de jeu avec quatre défenseurs.

Déjà le 2 septembre, au lendemain de la clôture du marché des transferts, l'entraîneur parisien était questionné sur ce sujet face au manque d'épaisseur de son secteur défensif, notamment dû à l'échec de l'arrivée de Milan Skriniar.

« Une des qualités importantes d'un entraîneur c'est de s'adapter. Peut-être qu'il faudra s'adapter car il manquera un joueur à certains endroits. Mais à l'heure où on se parle, je n'ai pas l'envie de changer d'organisation, expliquait Galtier à la veille du déplacement de son équipe à Nantes (0-3). Évidemment qu'il est préférable de démarrer sur une organisation que l'on travaille depuis plus de deux mois, avec des automatismes. Mais il se peut, et peut-être, qu'il faudra à un moment s'adapter car il manquera un joueur à tel endroit. »

Marquinhos, plus haut face à Benfica

Entre-temps, avant ce PSG-OM, l'infirmerie parisienne s'est remplie. Kimpembe (ischio-jambiers) reprendra fin octobre après une absence de six semaines, Renato Sanches (adducteurs) a été blessé à deux reprises (adducteurs), Nuno Mendes (ischio-jambiers) est lui aussi indisponible quand Lionel Messi (mollet) a manqué les rencontres face à Reims et le retour contre Benfica. Dans ce laps de temps, la question d'un changement de système s'est à nouveau posée lors du déplacement en Champagne (0-0, le 8 octobre), où les quatre joueurs cités précédemment étaient absents, et après le match contre Benfica.

Vendredi, à deux jours du Classique, Galtier a remis le sujet sur la table : « il y a une réflexion sur le sujet. Est-ce qu'on passe dans une défense à quatre et on modifie ce qui se passe un peu plus haut ?, lâchait Galtier après son coup de gueule en conférence de presse. Depuis le lendemain du match de Benfica, on réfléchit à cela par rapport à nos joueurs, leurs caractéristiques, mais aussi par rapport à l'Olympique de Marseille qui presse très haut et perturbe la sortie de balle. »

Une évolution plus marquée est apparue lors de la réception des Lisboètes cette semaine, avec un Marquinhos plus haut alors que Paris possédait le ballon et sur les relances. Et moins dans l'anticipation sur les phases défensives. « Face à Benfica, on l'a vu se mettre en pointe basse et on pouvait voir un 4-3-3. Dans le positionnement, sur les sorties de balle, il se met à hauteur de Verratti, notait l'ancien latéral du PSG, Tripy Makonda. Quand le ballon circule de d'un côté à un autre, on le voit faire des courses qui permettent de libérer l'espace et d'ouvrir des intervalles. »

Au milieu un besoin de densité

Avant la réception de l'OM, la tendance était bien à un changement de schéma. « Le système est simplement un repère pour les joueurs qui ont besoin de savoir où sont leurs partenaires, l'important c'est l'animation », poursuit Tripy Makonda, diplômé du BEF et entraîneur à l'académie Bernard Diomède. Un point que soulignait d'ailleurs régulièrement Mauricio Pochettino la saison passée lorsqu'il lui était demandé s'il allait passer d'un 4-3-3 ou 3-4-3 qui semblait plus adéquat pour associer les profils de ses joueurs.

Si la défense suscite beaucoup d'interrogations depuis le début de saison, le milieu de terrain emmené par Marco Verratti et Vitinha est certainement l'un des grandes satisfactions du début de l'ère Galtier. Mais quelques lacunes apparaissent quand le PSG est bousculé. Excellents manieurs de ballons, justes techniquement et indispensables dans la construction du jeu, le Portugais et l'Italien semblent parfois manquer d'un coéquipier capable d'amener de l'impact pour répondre au défi adverse mais aussi pour leur permettre d'aller plus haut, voire d'être présents dans la surface.

« Un système en 4-3-3 peut apporter plus de densité devant le but et plus de jeu sans ballon. On le voyait avec Matuidi qui faisait plus d'appels pour libérer les joueurs, détaille Tripy Makonda. Leurs déplacements pourraient profiter à Ney et Messi pour ouvrir des espaces. Plus de présence aussi dans la surface. Ou de mieux servir les latéraux qui montent. Il faut qu'il y ait une variété de courses. »

Derrière ces deux-là, il faudrait donc un numéro 6 capable de multiplier les courses latérales pour apporter de l'équilibre. Mais le PSG ne dispose pas vraiment de ce profil dans son effectif, à l'exception de Danilo Pereira bien occupé à combler les absences des défenseurs. « Si tu mets une pointe basse dans un milieu à trois, tu auras un équilibre avec un numéro 6 qui devra faire l'essuie-glace. Mais il peut finir par exploser à force de combler les déséquilibres si les attaquants ne reviennent pas », tempère Makonda.

Un schéma qui s'était déjà produit et qui avait amené Messi, Mbappé et Neymar à se délester, à tort, des tâches défensives mais aussi avait aussi apporté un plus de liberté dans l'animation offensive. Et en particulier pour Kylian Mbappé qui se baladait sur le front de l'attaque. Attention, on en réveillerait presque un débat « extra-sportif ».

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