Une de plus. Comme d'habitude alors que le printemps pointe le bout de son nez, le Paris Saint-Germain s'arrête prématurément en Ligue des Champions alors que ses rêves de grandeur se renforcent d'année en année. Si la désillusion n'est pas aussi intense que l'an dernier quand Sergi Roberto avait renvoyé les joueurs de la capitale à leurs doutes, cette élimination par le Real Madrid devrait tout de même sonner le glas d'une ère : celle d'Unai Emery, incapable de faire franchir un palier à l'équipe. Si son éviction ne fait plus trop de doutes, le mystère plane sur le nom de son successeur qui risque bien d'être le principal chantier des dirigeants qataris, s'ils sont encore là...
Edito - PSG, le temps des leçons et de l'apprentissage
Les bâtisseurs : Mauricio Pochettino et Thomas Tuchel
Deux profils assez jeunes dans le monde des techniciens mais qui incarnent certaines idées. L'un est en pleine réussite du côté de Tottenham en ayant pris en main un groupe assez jeune en 2014 pour en faire l'une des meilleures formations d'Angleterre, tout en réalisant des performances de plus en plus intéressantes et concrètes en Europe. L'autre a effectué deux années de bonne facture à Dortmund mais attend désormais un nouveau challenge. Certaines rumeurs en Allemagne annoncent que Tuchel pourrait prendre la succession de Jupp Heynckes au Bayern, mais rien n'est acté. Pochettino présente l'avantage par rapport à l'ancien entraîneur du BVB de connaître la maison parisienne pour y avoir évolué en tant que joueur, de 2001 à 2003. Cependant tout a changé depuis son départ et ce qui devrait représenter à la base une ascension pourrait être au final un cadeau empoisonné.
Les meneurs d'homme : Antonio Conte et Diego Simeone
Arriver à Paris et reprendre en main une équipe qui bute inlassablement avant les demi-finales de la C1 ne devrait pas effrayer ces deux entraîneurs aux caractères bien trempés. Antonio Conte a su réveiller la Juventus et lui faire retrouver les sommets en Serie A, avant de réussir à transformer la Squadra Azzurra en un groupe solidaire et uni pour enfin faire triompher Chelsea en Premier League, après 31 victoires en 38 journées. Un parcours linéaire et impressionnant qui prouve que l'ancien milieu de terrain a su exporter sa méthode. Cependant il s'essouffle du côté des Blues et son avenir est souvent remis en question, de quoi relancer l'intérêt des dirigeants parisiens ? Dans le même profil, Diego Simeone sera sans doute plus difficile à déloger que Conte en étant à l'Atlético depuis 2011. Capable de transcender ses hommes comme lors de l'épopée en 2013-2014, l'Argentin n'a pas encore prouvé en-dehors des Colchoneros, ce qui constitue tout de même un pari. Pour ce qui est des états d'âme de certains joueurs parisiens, agacés d'être remplaçant, "El Cholo" ne ferait pas dans la dentelle pour leur faire comprendre qui dirige et qui applique. Être plus intransigeant, c'est sans doute un facteur recherché pour remettre le PSG sur le bon chemin.
GettyLes seconds couteaux : Andre Villas-Boas et Roberto Mancini
En cas d'échecs sur les gros CV européens, il reste certains entraîneurs dont les noms ont déjà été mis en lien avec le PSG. Les deux techniciens ont dirigés des grosses formations dans le passé (Chelsea pour le premier, l'Inter et City pour le second) mais sont depuis rentrés dans le rang. Après son départ du club chinois du Shanghai SIPG, Villas-Boas a même tenté une expérience hors du ballon rond, en prenant la route du Paris-Dakar 2018. Présenté très tôt comme le nouveau Mourinho, le technicien lusitanien n'a pas su suivre le chemin tracé par son aîné. Pour l'Italien désormais au Zenit Saint-Petersbourg, l'exposition médiatique est bien moins omniprésente et il envoie régulièrement des signaux, notamment à l'Italie pour prendre le poste de sélectionneur. Nul ne doute que l'opportunité d'arriver sur le banc parisien l'attirera tout autant et l'on peut s'attendre à voir Mancini louer l'équipe de Nasser Al-Khelaifi dans les prochaines semaines.
Le come-back : Carlo Ancelotti
Il possède deux avantages à son actif : celui d'avoir déjà dirigé l'équipe parisienne, de décembre 2011 à juin 2013 mais il présente également le point positif d'être libre, depuis son éviction brutale du Bayern Munich fin septembre, après une défaite 3-0 contre... le PSG. Revenir à Paris serait un joli défi pour le Mister après avoir échoué dans sa quête de Ligue des Champions. Une compétition où il a excellé au Real Madrid, remportant en 2014 la fameuse Decima. À ce jour, l'avenir de Carlo Ancelotti est encore flou. Début février, il avait donné cependant au Corriere dello Sport quelques indices sur la suite de sa carrière. "La sélection d’Italie ? Je dois y penser. Mais je cherche plutôt à reprendre un club." Des propos qui indiquent la motivation du technicien italien à rebondir après son départ du club bavarois. Reste à savoir s'il acceptera de nouveau de travailler avec les dirigeants parisiens, cinq ans après avoir rompu les liens.




