PSG Paris Saint-GermainGetty Images

EDITO - Après une nouvelle leçon en Ligue des champions, le PSG doit en finir avec l'apprentissage

La claque est à la hauteur des espoirs suscités. Avec sa communication pleine de certitude - ou de tentative d'auto-conviction selon les points de vue - autour du slogan "Ensemble, on va le faire", le PSG a tenté d'imprimer dans la tête de ses joueurs, de ses supporters, des journalistes et divers suiveurs qu'il était en capacité d'écarter le double tenant du titre en Ligue des champions. Il n'a pas fallu bien longtemps pour s'apercevoir de la supercherie de la sémantique. Sur le terrain, les joueurs ont failli individuellement et collectivement. Les années passent, les leçons reviennent et les désillusions s'enchaînent.

En réalisant les deux transferts les plus chers de l'Histoire l'été dernier, et en explosant tous les plafonds de l'imaginaire, le PSG avait envoyé un signal à l'Europe. Ce mardi soir, l'émetteur était brouillé. En voulant forcer son destin en Ligue des champions et en sautant les étapes, le PSG n'a fait que renforcer le spectre de la déception. La plus belle des compétitions européennes ne s'offre pas au plus riche, mais au meilleur élève. Celui qui planifie avec cohérence, qui apprend de ses erreurs, analyse, corrige et rectifie.

En zone mixte, Marquinhos a eu le mot juste : "Il faut beaucoup perdre avant de gagner dans cette compétition." Chelsea l'a appris après avoir dépensé des centaines de millions d'euros et avoir attendu 11 ans avant de la gagner. Le Real Madrid aussi, lorsqu'il a pensé qu'il étendrait sa domination européenne en ajoutant Ronaldo et Beckham à une équipe venant d'être sacrée. Les Merengue avaient ensuite patienté 12 ans avant de décrocher la Décima. Et que dire de Manchester City, ses 1,5 milliards dépensés depuis l'arrivée de son propriétaire émirati en 2008 et toujours dans l'attente de pouvoir soulever ce trophée aux grandes oreilles unique. La Ligue des champions est une course de fond qui n'aime guère la précipitation.

Alors, le PSG a tendu une joue. Puis l'autre. Puis a recommencé. Encore et encore. Et ce mardi soir, malgré les appels à l'unité nationale, le club a encore failli devant l'évènement ; un évènement qu'il s'est lui-même créé, qu'il a lui-même surjoué en amont, le qualifiant de match pour l'histoire, pendant que les Madrilènes, habitués à ces rencontres, préparaient eux un huitième de finale retour, devant leur permettre de viser encore plus haut. Un match vécu comme une fin en soi d'un côté, comme un banal rituel de l'autre. La différence d'expérience n'a pas été constatée uniquement sur le terrain, mais aussi dans la programmation du match, allant jusque dans une communication virant à l'exagération.

Chelsea, Manchester City, Barcelone. Les défaites auraient pu être riches en enseignements pour le PSG ces dernières années, mais l'impression laissée tendait vers le confort et l'attitude passive. La certitude acquise grâce à l'argent. Le club francilien a changé une fois d'entraîneur, est passé de Blanc à Emery - oubliant que la solution était à un moment dans sa propre maison (Carlo Ancelotti) -, a recruté de nombreuses individualités, fortes, très fortes même pour la plupart. Mais a occulté l'essentiel : la cohérence. Ce mardi soir face au Real, les joueurs ont failli collectivement, tactiquement et mentalement. Le scénario s'est répété une nouvelle fois. Les mêmes maux, les mêmes problèmes et donc les mêmes conséquences. Sans surprise.

Le PSG doit désormais se mettre en pause. Ne plus agir dans la frénésie du temps footballistique mais prendre le temps, avec recul, calme et fermeté, sur les procédures à mener dans les prochaines semaines. Dirigeants, joueurs, staff technique et médical, le club francilien a de nombreux sujets à aborder. Une nouvelle planification doit être érigée. L'effectif arrive peut-être en fin de cycle et il faut parfois avoir le courage de ses décisions. Mettre de côté l'affect pour relancer la machine. Le PSG est encore dans les temps. Cela ne fait que 7 ans qu'il a décidé de jouer dans la cour des grands. Après le temps de l'apprentissage, le Paris Saint-Germain doit basculer du bon côté dès la saison prochaine, sous peine de voir une culture de l'inexpérience et une forme d'incapacité à apprendre de ses erreurs s'inscrire dans son ADN. Le PSG le sait désormais, la route vers le but fixé est longue et périlleuse. Le rêve est à ce prix.

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