"Le jour où je vois la lumière s'éteindre dans les yeux de mes joueurs, je saurai que c'est le moment de partir." Voilà ce qu'aurait dit Pep Guardiola en 2012, juste avant de mettre fin à son incroyable règne sur le banc blaugrana, selon le livre de Marti Perarnau, "Pep Confidential".
Après une quatrième saison décevante au Camp Nou - après la seule Coupe du Roi remportée, une deuxième place en Liga et une demi-finale de Ligue des champions tout de même - Guardiola avait considéré qu'il était à bout d'énergie et d'idées. Le voir pensif à l'entraînement au moment de préparer la rencontre contre Crystal Palace ce samedi (18h30) avant d'être encouragé par une accolade de son adjoint Rodolfo Borell, peut faire penser qu'une situation similaire serait en train d'arriver.
Relégués à huit points du leader Liverpool et avec deux défaites en huit rencontres de Premier League (contre Norwich et Wolverhampton, deux équipes actuellement dans la deuxième partie du tableau), City n'est plus la formidable machine qui a enregistré les deux plus gros totaux de points de l'histoire du Royaume ces deux dernières saisons.
Manchester City, Guardiola pas inquiet pour la course au titre
Si son équipe a surmonté un retard de sept points la saison passée, Guardiola est conscient que cela ne se reproduira pas forcément. "Je ne crois pas en ces choses, cela s'est produit la saison dernière [donc] cela doit arriver à nouveau cette année", a-t-il reconnu avant le déplacement à Palace.

"Ce en quoi je crois, c'est jouer mieux et encore mieux. La raison pour laquelle nous n'avons pas si bien joué contre les Wolves par moments, c'est la seule chose qui m'importe. Cette semaine j'ai regardé ce que nous avons fait, quel est mon sentiment sur l'équipe, mon sentiment sur la façon dont nous avons joué contre ce système et les autres, ce que nous devons faire.
"Je n'anticipe pas mon avenir - si je vais gagner ce match ou le perdre. Vous ne vivez pas si vous pensez à cela. Le sport c'est du présent, reste dans le présent et prépare-toi."
Avant cette saison, Guardiola était concerné par le fait de maintenir de la fraîcheur dans son groupe avant sa quatrième campagne avec les Skyblues. D'autant que son équipe a été poussée dans ses retranchements la saison dernière avec une grande bataille pour remporter le titre devant Liverpool.
À Barcelone, il avait entamé sa quatrième saison fort de trois titres de champions et deux Ligues des champions, mais il avait manqué la passe de quatre en fin de saison. Mais la principale différence avec aujourd'hui était le contexte chaotique, marqué par sa rivalité devenue toxique avec José Mourinho, alors sur le banc du Real Madrid.
Le "Special One" n'est plus sur le banc du voisin United et la relation entre Guardiola et son principal rival Jürgen Klopp est bien plus amicale et respectueuse. Il avait alors dû également faire face à une guerre d'influence avec sa direction, alors que Manchester City apparaît comme l'un des clubs les plus stables de la planète.
Cette fois, les problèmes ont été davantage sur le terrain qu'en dehors. Les Citizens font face à une série de blessures, avec notamment la longue absence d'Aymeric Laporte, combinée au départ cet été de Vincent Kompany. L'indisponibilité du meilleur défenseur de l'équipe la saison dernière a déjà été fortement préjudiciable, d'autant qu'il a depuis été rejoint à l'infirmerie par John Stones.
Enfin, Leroy Sané s'ajoute à cette triste liste après sa rupture des ligaments croisés lors du Community Shield, tandis que Benjamin Mendy tarde toujours à revenir en forme.
Getty ImagesMalgré cela, il est difficile de ne pas considérer que l'équipe n'a pas aussi bien joué sur le terrain que par le passé. La décision de ne pas remplacer Kompany dans l'effectif s'est avérée une erreur. Cela a fragilisé l'assise défensive et contraint Fernandinho à quitter sa zone de milieu récupérateur, où évolue désormais un Rodri en pleine acclimatation.
Il n'y a pourtant aucune raison de considérer que Guardiola ne peut pas inverser la tendance. Son équipe reste déterminée à réussir sur la scène européenne après n'avoir toujours pas réussi à dépasser les quarts de finale depuis l'arrivée du Catalan. Et avec le retour programmé des blessés au printemps, cette équipe pourrait à nouveau faire très peur.
VIDEO - Liverpool est un adversaire "imparable" selon Guardiola
La forme étincelante de Liverpool ne durera certainement pas toute la saison, mais City doit rester à portée des Reds. Un déplacement à Selhurst Park dans la foulée de la trêve internationale a tout du match compliqué. "Nous avons 50 matches toutes compétitions. Nous devons jouer pour nous faire plaisir et nous verrons", a déclaré Guardiola.
"Je ne suis pas le gars qui croit qu'il va remporter tous les titres et toutes les Premier League toute sa vie." Après le match de samedi, nous aurons déjà une meilleure idée de ses chances d'y parvenir cette saison.




