Jean-Michel AulasGetty

OL, Aulas : "Il fallait attendre"

La Ligue 1 a été le premier championnat majeur européen à s’arrêter définitivement cette saison. Et il reste le seul. Une décision que certains dirigeants de clubs n’ont toujours pas digéré et c’est le cas de Jean-Michel Aulas. L’homme fort de l’OL estime que le gouvernement français s’est trop précipité avec cette décision radicale et qui fait beaucoup de malheureux.

L’OL dépose des recours contre la LFP

"Aujourd’hui, un certain nombre de championnats imagine terminer courant août et peut être même début septembre. A partir de là il aurait été possible, non pas de démarrer le 14 mai ou le 2 juin, mais d’attendre, a indiqué le président lyonnais dans un entretien au site officiel de son club. Il fallait attendre le protocole sanitaire qui convenait au Ministre de la Santé, de voir comment les Allemands ont réussi le retour à l’entraînement individuel puis collectif, puis d’observer, à partir d’un protocole qui est extrêmement précis et très protecteur pour les athlètes et pour les staffs".

« Il fallait sécuriser les recettes du foot français »

Aulas a, par ailleurs, affirmé que le manque de soutien des diffuseurs en cette période de crise a aussi été pénalisant et a grandement desservi la cause du monde professionnel : « Il fallait aussi sécuriser l’ensemble des recettes du foot français, ce qui n’a plus été le cas à partir du moment où il y a eu une décision de Canal + d’arrêter de manière tout à fait impérative le championnat pour ne pas avoir à payer les 300 millions qui restaient à devoir, avec les autres opérateurs, au football français. Ceux qui ne voulaient pas payer ont activé la décision d’arrêter. Ceux qui devaient décider s’appuyaient sur la décision des diffuseurs de ne plus diffuser pour prendre une décision qui était beaucoup trop prématurée. »

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« Je ne sais pas si tous les clubs vont pouvoir s’en remettre »

JMA a réitéré par la suite ce qu’il ne cesse de clamer depuis une semaine, à savoir que le football français se trouve dans une situation très précaire et qu'il est fort probable qu'il ne s'en remette pas. « C’est vrai que peu de clubs avaient pris conscience de ce qui allait arriver, c’est-à-dire une catastrophe économique, a-t-il noté. Le football français n’est pas sûr de se remettre de cet arrêt prématuré. Rien ne méritait qu’on prenne une décision d’arrêter. J’estime qu’il y aura entre 700 et 900 millions de déficit. L’Etat français a accordé un PGE de 235 millions d’euros à la Ligue. C’est formidable, comme le fait que l’Etat ait accordé un chômage partiel pour les sportifs. L’Etat doit être remercié pour ces dispositions. Mais c’est un prêt et il faudra le rembourser. Je ne sais pas si tous les clubs vont pouvoir s’en remettre. »

« Je suis là pour contester des décisions trop hâtives »

Enfin, Aulas a conclu en étalant un souhait, celui de voir l’Etat français et, par ricochet, la Ligue revenir sur leurs décisions respectives. Il estime que ce n’est pas encore trop tard de « revenir en arrière ». « Si l’UEFA appelle la Fédération et la Ligue pour regarder exactement ce qui a été dit, à savoir que la date du 3 août n’a jamais été une obligation pour la LFP… L’UEFA a indiqué qu’elle serait amenée à prendre des décisions pour des pays qui auraient pris des initiatives différentes de ce qu’elle aurait souhaité. Je ne suis pas là pour prendre des décisions, je suis là pour contester des décisions trop hâtives qui mettent en difficulté le football français », a-t-il lâché pour finir.

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