Thierry HenryGetty

Monaco - Comment Thierry Henry a perdu la main sur son vestiaire

L'indulgence accordée aux débuts d'entraîneur de Thierry Henry a fait son temps. Depuis la correction reçue face à Strasbourg (1-5) samedi dernier, l'avenir de Thierry Henry était sérieusement discuté en interne par les dirigeants, qui avaient déjà prévu leur roue de secours avec la nomination de Franck Passi (en tant qu'adjoint) fin décembre.

Mais alors que plusieurs sources proches du club s'accordaient à dire que Thierry Henry disposait encore des deux prochains matches (face à Dijon en Ligue 1 et à Guingamp en demi-finale de Coupe de la Ligue, ndlr) pour conforter son poste, les dirigeants monégasques ont décidé d'agir plus vite. "L’AS Monaco annonce avoir décidé de suspendre de ses fonctions d’entraineur de l’équipe première Thierry Henry à compter de ce jour et en attente d’une décision définitive", pouvait-on lire dans un communiqué officiel du club dans la soirée de jeudi. 

"Le message envoyé aux joueurs était très négatif"

Son bilan - 4 victoires pour 11 défaites et 5 matches nuls en 20 rencontres - était forcément au coeur de la défiance des dirigeants. Mais depuis plusieurs jours, le message qui remontait directement de son groupe était de nature à inquiéter encore davantage. Selon nos informations, plusieurs joueurs se plaignaient du management et de la manière dont Thierry Henry s'adressait à eux, depuis son banc ou au quotidien.

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"Il y a quelques matches, il s'est écrié : 'lui, il vaut 10 millions d'euros !?', en parlant d'un joueur qui était sur le terrain. Tous les remplaçants ont entendu, le message envoyé aux joueurs était très négatif", témoigne-t-on dans l'entourage d'un titulaire. "Il parlait mal aux joueurs, c'est un fait, reprend un autre proche du groupe. Il se prenait toujours en exemple et cela en agaçait beaucoup, il donnait l'impression d'être très hautain et de ne considérer personne". D'autant que Thierry Henry n'a pas toujours adopté cette posture, passant d'un extrême à un autre, ce qui s'est traduit par l'incompréhension de certains sur un changement d'attitude radical entre son arrivée et les dernières semaines. 

Thierry HenryGetty

Sous une pression qu'il ne ressentait peut-être pas de manière aussi intense au mois de novembre, le technicien français ne répondait plus de la même manière et certaines de ses décisions ont suscité des interrogations. Avant le match face à Rennes en quart de finale de la Coupe de la Ligue le 9 janvier dernier, Thierry Henry avait ainsi décidé de confier le brassard à Youri Tielemans, vice-capitaine du jour en l'absence de Falcao.

Même si rien n'a été officialisé devant le groupe de manière formelle, la relation spéciale qu'entretiennent les deux hommes et les mots très souvent échangés lors des séances d'entraînement laissaient à penser que la décision de lui confier le vice-capitanat de l'équipe s'inscrirait dans la durée. Une tendance confirmée quelques jours plus tard à Marseille (1-1) et assumée devant les médias comme levier pour "réveiller" l'international belge. Mais en retirant de fait cette responsabilité à Kamil Glik, véritable cadre du groupe depuis trois saisons, Henry a de nouveau envoyé un message illisible pour certains, voire complètement injuste compte tenu des performances de Tielemans.

Suite aux derniers revers face à Strasbourg (1-5) et Metz (1-3), Thierry Henry avait décidé de restreindre son groupe, en dernier ressort. "A un moment donné, il faut des mecs qui ont envie de sauver le club, qui ne pensent pas à leur gueule. On fait le tri. On part en guerre", a-t-il déclaré ce jeudi en conférence de presse.

Une guerre dont Thierry Henry ne mènera pas les prochaines batailles.

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