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Marseille 0-1 Atalanta : Le naufrage olympien et la cruelle injustice finale

 Il faudrait être d'une mauvaise foi délirante pour prétendre que Marseille méritait mieux mercredi soir au Vélodrome. Pendant soixante-quinze minutes, l'OM a livré une copie indigne d'un prétendant européen, balayé par un pressing bergamasque qui révélait toutes ses carences. Rarement plus de trois passes consécutives, une défense à cinq censée rassurer mais traversée comme du beurre, et un sentiment d'impuissance généralisée face à l'intensité lombarde. Que les hommes de Roberto De Zerbi soient amputés de sept ou huit éléments n'explique pas tout, loin de là. Ce qui s'est joué au Vélodrome ressemblait davantage à une résurrection des fantômes du passé, cette époque pas si lointaine où Marseille enchaînait une quinzaine de matchs européens sans la moindre victoire. Le coach italien avait promis l'enfer aux Bergamasques qu'il déteste cordialement. C'est son équipe qui a vécu le purgatoire, léthargique et sans rébellion. Et pourtant, au moment de quitter le stade, c'est bien d'injustice dont on parlera.

Rulli sauve l'honneur, Lookman privé de but

Dès la 13e minute, Geronimo Rulli commettait une faute grossière dans sa surface. Penalty logique pour l'Atalanta, que le portier argentin rachetait en stoppant la tentative de Charles De Ketelaere. Un avertissement sans frais qui aurait dû réveiller les Phocéens. Il n'en fut rien. Marseille a continué de subir, avec quelques velléités offensives d'Oba Myoung dont la tentative était captée par le gardien (25e), ou d'Hojbjerg qui manquait le cadre (32e). Mais ces statistiques flatteuses masquaient mal la réalité : l'Atalanta dominait de la tête et des épaules. Krstović ratait une énorme occasion à la 35e, Bellanova plaçait une tête à côté en début de seconde période (49e). Puis à la 69e minute, Ademola Lookman trouvait enfin la faille. Le Vélodrome se figeait... avant d'exploser de soulagement quand la VAR annulait le but pour un hors-jeu de Krstović dans l'action. Un cadeau tombé du ciel qui redonnait un semblant de vie à des Marseillais jouant avec le feu.

Vaz réveille, mais trop peu trop tard

L'entrée du jeune et fougueux Robinho Vaz apportait enfin un peu de vie à une attaque olympienne aux abonnés absents. Marseille se montrait plus incisif dans le dernier quart d'heure, sans pour autant se créer d'occasions franches. Un coup franc de Mason Greenwood (77e), une frappe enroulée d'Aubameyang de loin (87e), et c'était à peu près tout. Insuffisant pour inquiéter une formation bergamasque qui gérait tranquillement son avance fantôme. Le nul semblait se profiler, injuste pour l'Atalanta mais salvateur pour un OM aux abois. C'était sans compter sur un scénario digne d'un mauvais polar.

Le penalty fantôme et le but fatal

À quelques secondes du terme, Ederson contrôlait le ballon de la main dans sa surface. Penalty pour Marseille ? L'arbitre espagnol consultait ses collègues de la VAR et décidait que non, main involontaire. Le Vélodrome explosait de rage, De Zerbi fulminait. Dans la foulée, sur la contre-attaque suivante, Samaradzic ajustait une frappe du gauche depuis l'extérieur de la surface qui terminait au fond (90e). De la joie potentielle avec un penalty salvateur à la défaite cruelle en l'espace de quelques secondes. Comment passer du rêve au cauchemar en un battement de cils. Sur l'ensemble de la rencontre, la victoire italienne est méritée. Mais la manière dont elle survient laisse un goût amer aux Marseillais, qui ont le droit de se sentir lésés.

Les barrages s'éloignent dangereusement

Avec quatre petits points en quatre rencontres, Marseille avance au ralenti dans cette Ligue des champions. Vu le calendrier qui attend les Phocéens, difficile de parier sur une qualification pour les barrages. Et la vraie question demeure : le méritent-ils vraiment après ce qu'ils ont montré ? Ce mercredi soir au Vélodrome restera comme le symbole d'une désillusion double : celle d'une équipe incapable d'exister face à l'intensité européenne, et celle d'un arbitrage qui achève un agonisant déjà bien mal en point.

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