Sterling Manchester City 14042019

Manchester City - Tottenham (4-3) - Les Spurs écartent Man City au bout d'un match de légende

Il y a des matches qui traversent les époques. Ce Manchester City - Tottenham en sera un. Il a réservé à la planète un tourbillon de buts, d'actions et de faits de jeu après une première manche qui avait pourtant été particulièrement terne. Et à ce petit jeu, ce sont les Spurs qui ont eu le dernier mot.

Un début de match à couper le souffle

Avant de parler du match dans sa globalité, isolons d'abord la première demi-heure. Elle aurait tendance à éclipser tout le reste parce qu'elle est entrée dans l'histoire, rien que cela. Dès la troisième minute de jeu, Sterling, servi par De Bruyne après une action de grande classe du Belge, a ouvert les hostilités sur une frappe enroulée parfaite (1-0, 3e). Mais Tottenham s'est révolté sous l'impulsion de son homme en forme en 2019, Heung-min Son, très attendu après le forfait d'Harry Kane. Le Sud-Coréen a exploité une mauvaise remise de Laporte pour égaliser d'un tir peu académique (1-1, 7e), avant de redonner l'avantage aux Spurs dans la foulée sur un délice de frappe enroulée qui ne devait rien à personne cette fois-ci (1-2, 9e). Douché, le public de l'Etihad Stadium n'a pas eu le temps de douter.

Car quelques secondes plus tard (!), Bernardo Silva, décalé côté droit, a répondu du tac au tac avec une frappe contrée qui a fait mouche (2-2, 10e). En transe, le peuple mancunien a basculé dans la folie lorsque Raheem Sterling, à la réception d'un caviar de Kevin De Bruyne au second poteau, a permis aux Citizens de repasser devant (3-2, 21e). Il fallait se pincer pour y croire, peut-être, ou simplement réaliser que ce match n'est pas un jeu vidéo. C'est bien simple : jamais, dans l'histoire de la Ligue des champions, autant de buts n'avaient été inscrits dans un laps de temps aussi court.

Sterling Manchester City 14042019

La pluie de buts a alors cessé jusqu'à la mi-temps, mais l'intensité, elle, n'a pas baissé. Et on a été aussi proche du 4-2 que du 3-3 sur la fin de ce premier acte. Heung-min Son, vraiment intenable, aurait pu inscrire un nouveau bijou sur un enchaînement conclu par une frappe qui a rasé la lucarne (42e). Les hommes de Guardiola, de leur côté, ont multiplié les situations chaudes grâce aux inspirations de De Bruyne et Bernardo Silva, les deux créateurs absents à l'aller.

De Bruyne, quel show !

Au retour des vestiaires, les Spurs, remodelés en 4-4-2 à plat après la sortie de Moussa Sissoko et l'entrée de Llorente, ont continué à souffrir dans des proportions énormes. Hugo Lloris a alors sorti le grand jeu sur une reprise à bout portant de Sterling après une action d'école (50e), avant une parade encore plus spectaculaire sur une frappe sèche de De Bruyne (51e). En face, Ederson lui a répondu sur une tentative de Son (55e). Mais l'Etihad Stadium a basculé dans l'extase quand Sergio Agüero, décalé par le virtuose De Bruyne (auteur de sa troisième passe décisive) a redonné la qualification virtuelle aux Citizens d'un tir limpide au premier poteau (4-2, 52e). Les Spurs, sous l'eau tactiquement après le changement d'organisation, ont pourtant trouvé les ressources pour répondre ! Llorente, entré en jeu avant la pause, a marqué d'une reprise du genou pour envoyer son équipe au paradis - un but validé après utilisation de la VAR (4-3, 70e).

L'ascenseur émotionnel de la VAR

Les Citizens ne pouvaient pas lâcher les armes. Pas maintenant. Pas après tout ce qu'ils avaient fait. De Bruyne, dont la copie a frôlé la perfection, a continué à distribuer les caviars, quand Sterling, lui, est resté incisif jusqu'à la fin. L'attaquant anglais a enfilé le costume du héros, quelques secondes, en déclenchant une frappe victorieuse dans les arrêts de jeu mais son but a été refusé pour une position de hors-jeu d'Agüero (90e+1). Une décision lourde de conséquence, après utilisation de la VAR, qui a envoyé Tottenham dans le dernier carré de la Ligue des champions pour la première fois dans l'histoire du club londonien. Il se frottera à l'Ajax, une équipe aussi folle que lui. Avant ce match, Pep Guardiola avait annoncé une soirée spéciale, murmurant avec sa voix posée : "le football est un jeu, c'est toute la beauté du sport" . Il l'a appris à ses dépens ce soir. Mais il mérite un coup de chapeau, lui aussi. Comme tous les acteurs de ce match de légende.

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