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Manchester City - De Bruyne : L'ascension d'un prétendant au Ballon d'Or

Quand Raheem Sterling a été bousculé dans la surface de réparation par Dani Carvajal au Bernabeu en Ligue des champions, c'est Kevin de Bruyne qui s'est chargé d'exécuter la sentence, dans un moment où les Skyblues manquaient de confiance depuis le point de penalty.

Sterling, Gabriel Jesus, Ilkay Gundogan et Sergio Aguero avaient tous manqué leur dernière tentative. Affublé du brassard de capitaine, le Belge s'est de suite porté volontaire, affirmant à ses coéquipiers qu'il allait le frapper, avant de prendre tranquillement à contre-pied son coéquipier en sélection, Thibaut Courtois, pour son premier penalty en trois ans et demi.

Un nouveau signe de la dimension prise par le milieu de terrain, passé aux yeux du public de joueur à fort potentiel à un leader complet. De Bruyne a parfois été perçu comme émotionnel au cours des années passées, mais ses proches disent qu'il a développé une maturité sur le terrain, aidé par son installation à Manchester avec sa famille.

En tant que jeune joueur en train de percer à Genk, il avait gagné la réputation d'être difficile. Quelque chose qu'il nie, affirmant qu'il était alors timide et introverti, mais pas un fauteur de trouble. Dans tous les cas, cela ne semble pas avoir troublé son développement sur le terrain, lui qui a rapidement rejoint Chelsea.

Mais à Stamford Bridge, son ancien entraîneur José Mourinho le décrivait comme un "garçon énervé", qui s'entraînait mail et voulait partir en raison du manque d'opportunités avec l'équipe première. De Bruyne n'a aucune rancune envers Chelsea ou Mourinho. Son départ en prêt au Werder Brême avant un déménagement définitif à Wolfsburg a permis à sa carrière de s'épanouir avec la liberté d'être aventureux.

La pression exercée sur lui pour qu'il soit la force créatrice n'a fait que croître lorsqu'il a déménagé à l'Etihad en août 2015, mais il a eu une influence immédiate sur l'équipe vieillissante de Manuel Pellegrini, qui a atteint la demi-finale de la Ligue des champions.

Il a désormais l'expérience et les connaissances nécessaires pour être un acteur clé de l'équipe de Pep Guardiola, capable de jouer plusieurs rôles. Lorsqu'il est entré dans l'équipe première de Genk, sa meilleure position était celle de milieu de terrain excentré ou de numéro 10 avancé, où il pouvait prendre des risques sans qu'une passe en retrait ne lui coûte cher.

Kevin de Bruyne

En club comme en sélection, il est désormais principalement utilisé comme n°8, où son talent lui donne la possibilité de faire la différence partout sur le terrain, y compris marquer des buts grâce à sa très bonne finition.

Un entraîneur qui travaille en étroite collaboration avec le joueur le classe même au-dessus des meneurs de jeu tels que Xavi et Andres Iniesta car il est très influent sur la vitesse, allant même jusqu'à accélérer les attaques, alors que les brillants joueurs du FC Barcelone ralentissaient souvent le jeu.

De Bruyne a même été chargé par Guardiola et le sélectionneur de la Belgique Roberto Martinez de jouer le rôle de numéro six, où il peut influencer les matchs par ses passes et sa capacité à demanderle ballon auprès du gardien de but ou des défenseurs centraux.

"Il y a quelques années, il n'aurait pas pu jouer comme pivot, car il n'avait pas tout à fait la capacité de transmettre des ordres à son entourage", a déclaré Mikel Arteta, manager d'Arsenal, dans le livre Pep's City : The Making of a Superteam. "Maintenant, il le peut - il comprend le terrain, son équipe, le football exigeant et associatif qui relie les parties de l'équipe par des passes et des mouvements."

Mais cela n'a pas eu d'impact sur son influence créative. Avant que la pandémie de coronavirus n'arrête le football, De Bruyne avait 16 passes décisives en Premier League et n'a besoin que de cinq autres pour battre le record de Thierry Henry sur une saison.

Des responsabilités supplémentaires l'ont vu prospérer, même si la campagne de City n'a pas été aussi bonne que les deux saisons précédentes. De Bruyne est co-capitaine de son club et de son pays et pourrait éventuellement prendre le brassard à plein temps lorsque le mandat de David Silva prendra fin.

"Le principal, c'est que j'aide l'équipe, j'aide ces gars, je les dirige, surtout les plus jeunes. Je sais que je peux faire une différence pour eux", a-t-il déclaré plus tôt dans la saison. "Je me pousse. Il n'y a personne qui me mette plus de pression que moi-même. Ce n'est pas difficile pour moi de travailler dur et de me pousser à bout.

"Parfois vous avez de bons matches, d'autres fois non, mais même quand vous jouez moyennement ou mal, vous devez toujours faire votre travail et aider l'équipe. Je suis milieu de terrain, donc je suis là pour aider l'équipe du mieux que je peux et faire en sorte que l'équipe joue bien ensemble. C'est mon principal objectif".

Bien que De Bruyne soit devenu le meilleur joueur de l'équipe, il a toujours la capacité de faire tourner les matches à lui seul. La victoire 2-1 contre le Real en février, qui peut être considérée comme la plus grande performance jamais réalisée par City en Europe, porte les empreintes de De Bruyne partout. Indépendamment du penalty, exécuté alors que de nombreux nerfs autour de lui étaient à bout, il a amené l'ouverture du score pour Gabriel Jesus et a dicté de nombreux moments forts de son équipe.

Après la déception causée par la blessure qui a perturbé une grande partie de la saison précédente, De Bruyne a encore amélioré son jeu et serait le favori de certains experts pour le titre de joueur de l'année, même en tenant compte du formidable parcours de Liverpool.

La rivalité pour le Ballon d'Or entre Lionel Messi et Cristiano Ronaldo devant sûrement prendre fin à un moment donné, il est possible que De Bruyne remporte un jour ce prix, surtout s'il peut mener City à un premier succès en Ligue des champions.

"Probablement pas trop loin", a répondu l'intéressé lorsqu'on lui a demandé s'il était sur le point de remporter le prix. "Mais qui suis-je pour décider de cela ? J'essaie juste d'être le meilleur que je puisse être.

"J'ai bien joué ces dernières années et même la saison dernière, j'ai eu beaucoup de blessures mais les fois où j'étais sur le terrain, je m'en sortais bien. Même en Allemagne, j'ai eu de bonnes années et je me suis senti heureux, mais qui décide [des meilleurs footballeurs] ? Je ne sais pas, mais je pense que j'en suis assez proche."

Voilà pourquoi City a la chance d'avoir De Bruyne et pourquoi, avec une expulsion de la Ligue des champions qui menace le club, ils envisageront une prolongation de contrat une fois que la crise de Covid-19 se sera calmée.

"J'ai dit à ma femme que j'allais jouer un peu plus longtemps", a déclaré De Bruyne lors d'une séance de questions-réponses sur Instagram mardi dernier. "Après ce confinement, je ne peux pas rester à la maison, je lui ai dit que j'allais prendre deux ans de plus."

Il pourrait donc bien briller encore quelques années dans le nord de l'Angleterre.

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