"Je ne suis pas d’accord avec les critiques sur Benzema. Ce qui m’intéresse, ce n’est pas seulement le but. Je ne vois pas seulement ça en Karim. C’est un joueur différent. Il ne va pas marquer 60 buts mais il fait d’autres choses. Et j’aime plus ce qu’il fait pour l’équipe. C’est un sport collectif et il est l’un des meilleurs là-dedans. Je le défendrai jusqu’à la mort." Les propos de Zinedine Zidane en conférence de presse d'avant-finale de Mondial des clubs contre Gremio sont des mots forts.
Torres, Lucas et les transferts les plus chers des mercatos d'hiver depuis 10 ans
C'est la marque de fabrique de la méthode Zidane, héritée du coaching d'Ancelotti, son maître à penser. Le vestiaire est sacré et son groupe est une unité indivisible. Imputrescible. On défend ensemble, on attaque ensemble et on marque ensemble. Mais on marque très peu, cette saison à Madrid. Benzema est à 2 réalisations en 12 matches de Liga et même l'argument "d'acolyte de Ronaldo qui tire le meilleur de son compère d'attaque" ne tient plus, l'alchimie entre les deux joueurs étant devenue très peu tangible et le bilan de Ronaldo, malgré Benzema, n'est pas non plus des plus reluisants sur l'exercice actuel.
À l'orée d'un mercato hivernal qui s'annonce - fait rare - industrieux dans la capitale espagnole, il convient de se demander si Madrid ne devrait pas recruter devant. Morata, parti en été rejoindre Chelsea, n'a pas été remplacé et James non plus. Un joueur à vocation offensive en plus ferait énormément de bien, alors que Gareth Bale navigue de charybde en scylla au niveau des blessures depuis plusieurs mois. Benzema lui-même est blessé depuis le Clasico et sera absent deux à trois semaines. Bref, la fenêtre de tir est bonne pour recruter. Zinedine Zidane a lui-même reconnu en conférence de presse d'avant Numancia mercredi que "tout pouvait se passer" d'ici au 31 janvier.
Un attaquant, oui. Mais quel attaquant ?
Afin de déterminer le profil rêvé pour renforcer le front offensif merengue, établissons un portrait-robot des qualités que doit avoir un éventuel renfort offensif. Tout d'abord, le calibre. On voit mal le Real investir lourdement cet hiver. Traditionnellement peu actif en janvier, Madrid ne devrait pas déroger à son modèle économique en débauchant une grande star à la mi-saison. De plus, le Real a surtout besoin d'un attaquant d'appoint, Un joueur capable de jouer les suspersub sans broncher et qui ne menacerait pas l'équilibre précaire des édifices pharaoniques que constituent les égos de l'un des vestiaires avec le plus de stars au mètre carré au monde.
Si l'arrivée d'un grand buteur est dans les tuyaux, elle devrait intervenir en été. Par le passé, le Real a eu recours à plusieurs renforts offensifs en janvier pour des fortunes diverses avec par exemple un Huntelaar (prometteur, mais jamais épanoui) ou un Higuain (prolifique, mais pas décisif dans les grands matches). Aucun des deux n'était une grande vedette à son arrivée. Si recrue il y a dans les jours qui viennent, elle devrait avoir un profil comparable.
GettyTactiquement, Madrid a besoin de l'antithèse de Benzema. Un joueur tout sauf collectif. Un "tueur" devant les cages. Un point d'ancrage devant le rectangle adverse. Un attaquant sachant se repérer dans les espaces et capable de jouer en déviation pour ses coéquipiers serait idéal pour apporter de la variété aux offensives madrilènes. L'incorporation d'un tel joueur à 20 minutes du terme d'un match devrait contribuer à confondre les défenses adverses et offrirait à Zidane une vraie diversité pour sa palette tactique cruellement dépendante des inspirations et velléités d'une poignée d'élus cette saison.
Des buts, vite.
De plus, un tel joueur pourrait aimanter les centres des latéraux offensifs Marcelo, Carvajal, Theo Hernandez, Achraf ou Nacho et proposer une réelle alternative face à des défenses regroupées, sans oublier un potentiel létal conséquent sur phases arrêtées avec la patte d'un Kroos comme maitre-artificier. Un joueur bon de la tête, qui pourrait même se permettre de ne pas être très impliqué dans la construction. Mais surtout, un joueur "clutch", bon au bon moment, même sous la pression. Capable de marquer contre l'APOEL, mais aussi face à Ter Stegen.
Les transferts les plus chers du mercato d'hiver
Ce profil n'est pas exclusif cependant. Madrid investirait surtout sur un buteur jeune, avec un égo gérable et avec une marge de progression quantifiable afin qu'il puisse être modelé à l'image du club et de ses valeurs. La presse espagnole rapporte d'ailleurs un intérêt pour l'attaquant allemand Timo Werner. Excellent en Ligue des champions notamment cette saison, Werner constituerait un renfort offensif de choix et aurait un impact immédiat sur le front offensif du géant espagnol. Naturellement, un joueur n'ayant pas joué la Ligue des champions cette saison serait un plus non négligeable.
Une rumeur court aussi autour de Mauro Icardi, excellent avec l'Inter cette saison. Mais Icardi ressemble plus à une recrue estivale onéreuse qu'à un attaquant d'appoint. Outre Werner et Icardi, le Real aurait également jeté son dévolu sur l'attaquant international russe de Krasnodar Fedor Smolov. Depuis 2015, Smolov a marqué 38 buts sur deux saisons, en plus de 13 pions en 2017-2018 avec Krasnodar. Au niveau international, son bilan est aussi très honorable avec 11 buts en 28 sélections. Cela tombe bien, car des buts, c'est ce qui manque le plus au Real Madrid actuellement.




