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Le mot qui a obligé Tuchel à s'excuser auprès de Bellingham

Thomas Tuchel est un homme qui maîtrise sa communication. Chaque mot est pesé, chaque intervention millimétrée. Alors, quand le sélectionneur de l'Angleterre se sent obligé de présenter un mea culpa public, qui plus est envers sa plus grande star, Jude Bellingham, on tend l'oreille. Que s'est-il passé ? Qu'a-t-il bien pu dire pour en arriver là ? Un malaise palpable flottait depuis plusieurs semaines, et l'Allemand a décidé de crever l'abcès.

Un mot "répulsif" qui ne passe pas

Le mot de la discorde ? "Répulsif". C'est le terme qu'a utilisé Tuchel en direct à la radio en juin dernier, pour qualifier le comportement de Jude Bellingham. Le contexte : après une défaite surprise contre le Sénégal, le joueur du Real Madrid, frustré, avait shooté dans une glacière. Interrogé sur ce geste, Tuchel avait expliqué que cette "rage" pouvait parfois être "un peu répulsive, par exemple, pour ma mère quand elle est assise devant la télé". Une phrase lâchée, et un incendie allumé.

Face à la presse ce vendredi, le coach a fait machine arrière. Totalement. "J'ai utilisé ce mot involontairement", a-t-il martelé, plaidant l'erreur de langage. Un direct à la radio, le manque de sommeil, l'anglais qui n'est pas sa langue maternelle... Bref, un cocktail explosif pour un dérapage involontaire. "Je suis désolé pour le dérangement et pour les gros titres que j'ai créés. J'aurais dû faire mieux."

England v Latvia - European Qualifiers Group K - FIFA World Cup 2026Getty Images

Le téléphone a sonné

On connaît la chanson : un conflit entre un coach et sa star peut vite pourrir un vestiaire. Conscient de son erreur, Tuchel n'a pas attendu la conférence de presse suivante pour réagir. Il a immédiatement pris son téléphone. "Bien sûr, je l'ai contacté tout de suite", a-t-il confirmé. Une démarche essentielle pour désamorcer la crise en privé avant de s'expliquer en public. Un geste d'autant plus important que Bellingham, opéré de l'épaule, est actuellement absent de la sélection.

Cette affaire est une leçon. Elle montre la fragilité de la parole dans le football moderne, où un seul mot peut être sorti de son contexte et créer une polémique nationale. En présentant ses excuses, publiquement et en privé, Tuchel a sans doute éteint l'incendie et protégé sa relation avec le joueur qui doit porter l'Angleterre pour les dix prochaines années. Une leçon de management, sans doute. Et la preuve que pour diriger les plus grands, il faut aussi savoir admettre ses propres erreurs.

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