Hervé et Patrick Revelli ont enfin des successeurs. Derniers frères à avoir défendu conjointement le maillot de la sélection tricolore, ils verront le mois prochain, devant leur poste de télévision, le duo Lucas et Théo Hernandez les substituer dans le livre d’histoire. Un passage de témoin qui fut prévisible depuis un bon moment et qui va pouvoir enfin se concrétiser.
Avec ses 28 capes internationales, Lucas Hernandez est celui qui a eu l’honneur de découvrir les Bleus en premier. Et c’est au bout de trois années d’attente qu’il va pouvoir enfin retrouver son frangin. Mais, paradoxalement, c’est bien le sociétaire du Bayern qui fait office de nouveau appelé ce jeudi puisqu’il avait manqué le rassemblement du mois de septembre, celui qui a vu Théo effectuer ses premiers pas en sélection.
Théo veut rattraper le temps perdu
Des premiers pas extrêmement convaincants, qui plus est. Aligné d’entrée sur le flanc droit lors de la rencontre contre la Finlande (2-0), il avait joué un rôle clé dans le brillant succès de l’équipe de France. Le premier en match officiel depuis l’ouverture de l’Euro. Malgré la forte pression qu’il y avait sur ses épaules, le latéral de l’AC Milan avait parfaitement répondu aux attentes. Et il n’y avait alors aucun doute sur le fait qu’il sera rappelé pour les deux rendez-vous du mois d’octobre.
Vu l’âge qui les sépare (deux ans), il y avait une certaine logique à ce que Théo attende un peu plus longtemps avant de découvrir le grand monde des sélections. Mais pas au regard des performances qu’il a alignées depuis son transfert à Milan en 2019. Celui qui fut champion d’Europe avec le Real Madrid en 2018 aurait certainement mérité d’être retenu plus tôt. Il en était d’ailleurs convaincu, puisqu’il avait à plusieurs reprises exprimé la saison dernière sa surprise de ne pas avoir sa chance avec son pays. Mais, tout vient à point à qui sait attendre. Et sa patience est aujourd’hui doublement récompensée, avec cette incroyable opportunité qui se présente de défendre son pays en compagnie de son frère.
Pour Deschamps, ce sont deux (bons) joueurs et non deux frères
Comment Didier Deschamps va à présent gérer ce duo de frères, sachant qu’il est le premier sélectionneur français à se retrouver dans cette situation depuis Michel Hildago. Le plus normalement du monde, si l’on en croit la réponse qu’il a livrée en conférence de presse jeudi. « Ils ont ce lien familial, mais quand ils seront concernés, je n’aurais pas à faire à deux frères mais à deux joueurs », a-t-il assuré. Il n’y aura donc aucun distinguo par rapport aux autres convoqués, et c’est tant mieux.
L’autre interrogation concerne leur potentielle titularisation ensemble lors de l’affrontement contre les Diables Rouges. Et à quels postes si cela venait à se confirmer ? Les deux ont percé au plus haut niveau comme latéraux gauches, mais les deux sont aussi capables d’évoluer à des postes différents. Lucas peut glisser dans l’axe de la défense, tandis que Théo peut monter d’un cran et se produire comme un ailier. DD semble avoir déjà pris déjà tout ça en considération, et ce n’est assurément pas un hasard s’il a nommé le Rossonerro parmi les milieux de terrain et non les défenseurs lors de l’annonce de la liste. « Il y a plusieurs options », a confirmé le sélectionneur devant les médias.
Une immense fierté pour leur maman
En attendant de savoir s’ils vont avoir cette chance inouïe d’entrer simultanément sur le terrain avec la tunique tricolore sur le dos, Lucas et Théo peuvent déjà être fiers de se retrouver à Clairefontaine. Et la fierté est probablement encore plus conséquente pour leur maman, qui a éduqué et fait grandir (seule) deux grands champions. Son mérite est double et les fistons auront certainement une pensée pour elle au moment où ils honoreront leur première cape commune.
