C'est fait ! Un France-Brésil n'est jamais un match comme un autre. Ce fut âpre, intense, indécis, mais les Bleues ont été au bout de leurs forces et de leurs idées pour passer cet obstacle brésilien qui s'appuyait plus sur des forces individuelles éparses que sur une réelle force collective.
Un combat haché
Corinne Diacre avait bousculé les habitudes en troquant son habituel 4-2-3-1 par un 4-4-2 avec Viviane Asseyi positionnée côté droit, et un tandem Gauvin-Diani alliant jeu de fixation et percussion. Les Bleues ont effectué une bonne entame de match avec un pressing haut et une volonté d'exploiter les côtés. Mais c'est la superstar Marta qui s'est essayée la première sur une frappe aux vingt mètres après avoir repiqué dans l'axe (9e). Dans la foulée, le coup-franc puissant d'Amendine Henry n'est pas assez retombé (11e).
Au coeur de cette première période hachée, les Bleues ont trouvé l'ouverture grâce à Valérie Gauvin. L'attaquante de Montpellier, à la réception d'un centre de Kadidiatou Diani, a vu la gardienne brésilienne Barbara venir à son encontre avant de la percuter et de contrer le ballon du haut du corps pour le glisser dans le but (22e). Alors que la gardienne de la Seleçao est restée au sol, l'arbitre de la rencontre a sollicité la VAR et décidé d'annuler ce but, initialement accordé, après de longues minutes. Il est possible que la buteuse des Bleues ait été sanctionnée pour une charge sur son adversaire, ou pour avoir touché le ballon involontairement de l'épaule.
France-Brésil (2-1, a.p.) : Valérie Gauvin est passée par toutes les émotions
Toujours est-il que ce fait de jeu a contrarié les Bleues, qui se sont montré plus approximatives en fin de première période. Cristiane, par deux fois, a sollicité Sarha Bouhaddi (38e, 44e), tandis qu'Amel Majri, décalée après une énorme erreur défensive brésilienne, a vu sa frappe du gauche s'envoler (45e+3).
Les Bleues n'ont pas lâché les armes
Mais la France est à nouveau montée en régime au retour des vestiaires. Kadidiatou Diani, sur une énième différence individuelle côté droit, a distillé un centre parfait pour Valérie Gauvin, cette fois-ci heureuse (1-0, 52e). La réaction des Auriverde ne s'est pas faite attendre. Sur un coup-franc botté par Marta, Cristiane, d'une tête lobée, a vu Bouhaddi détourner le ballon sur sa barre (55e). Sur le reculoir, les Bleues ont craqué quelques minutes plus tard. Thaisa, opportuniste sur un second ballon, a égalisé d'une frappe croisée - validée par la VAR après une période de flottement (1-1, 63e).
GettyAvant et après, Eugénie Le Sommer n'aura cessé de régler la mire, sans réussite (55e, 72e). La latérale gauche brésilienne Tamires a ensuite fait passer un frisson dans les travées du Stade Océane mais son but au bout d'un contre a été logiquement refusé pour une position de hors-jeu (82e). C'est aux prolongations que ce France-Brésil s'est finalement décidé. Gaëtane Thiney, entrée un peu plus tôt, avait pour mission d'apporter sa touche technique et sa clairvoyance dans ce laps de temps, où l'usure physique et émotionnelle ronge les minutes.
Les choses ont tourné dans le bon sens, même si les Bleues ont souffert jusqu'au bout. L'affaire aurait pu mal tourner si Mbock n'avait pas sorti un sauvetage miraculeux sur une tentative de Debinha, laissée seule (104e). Avant cela, Cristiane était sortie sur blessure, en larmes. Mais il fallait un signe, un clin d'oeil du passé. Et c'est comme ça que la soirée s'est terminée, lorsqu'Amandine Henry a ouvert son pied sur un coup-franc lointain d'Amel Majri, comme son homonyme, 13 ans plus tôt, contre le Brésil de Ronaldo (2-1; 107e). Les Bleues y sont. Elles devront désormais franchir la montagne américaine, certainement. Mais on a encore le temps d'y penser.
