La nouvelle Coupe du Monde des Clubs bat son plein, mais son format élargi peine à convaincre. Entre des scores déséquilibrés qui interrogent sur l'écart de niveau entre les confédérations (à l'image du 10-0 infligé par le Bayern à Auckland City) et une place dans un calendrier déjà surchargé, les critiques fusent. Pourtant, au cœur de cette morosité ambiante, le premier choc entre le PSG et l'Atlético de Madrid (4-0) a offert un moment de pure grâce footballistique. Une performance individuelle si éclatante qu'elle a, à elle seule, justifié l'attention portée à la compétition. Cette étincelle, ce fut un homme qui, au terme d'une saison marathon, semble infatigable : Vitinha.
Getty Images SportVitinha, le maestro "anti-fatigue" qui impressionne le monde
AFPPatron du milieu, buteur et homme du match : Son récital face à l'Atlético
Face aux Colchoneros, le milieu de terrain portugais a livré une partition de maestro. Désigné homme du match, il a été le détonateur et le métronome d'un PSG dominateur. Son but, une frappe sèche du droit juste avant la pause pour faire le break (2-0), n'est que la partie visible d'une influence tentaculaire. Avec 112 passes tentées et une précision de 98%, il a littéralement aimanté le jeu, dictant le tempo. Actif dans le dernier tiers, il a aussi été le premier à la récupération, son pressing après une perte de balle étant même à l'origine du premier but signé Fabián Ruiz. Un récital de bout en bout.
AFPPlus de 4000 minutes et infatigable : Le secret de sa fraîcheur
Le plus impressionnant dans cette performance est sans doute le contexte. Ce match était le 61ème d'une saison éreintante pour le Portugais, qui a dépassé la barre des 4000 minutes de jeu. Pourtant, alors que l'Atlético craquait physiquement sous la chaleur californienne (34°C), Vitinha, lui, affichait une fraîcheur et une lucidité déconcertantes, terminant le match comme le Parisien ayant parcouru la plus grande distance (10,9 km). Ce joueur est un véritable "anti-fatigue", un athlète d'exception capable de maintenir un niveau d'exigence et de performance maximal quand les autres tirent la langue.
AFPLa prophétie de Luis Enrique : Vitinha, le meilleur milieu du monde ?
Au-delà de l'aspect physique, c'est la dimension prise par Vitinha dans le jeu qui impressionne. Il est devenu ce joueur "propre", ce connecteur-pivot qui ne perd quasiment aucun ballon, même sous pression, et dont chaque passe semble casser une ligne. Sa capacité à alterner jeu court et jeu long (12 passes longues réussies sur 14) rappelle les plus grands à son poste, à la manière d'un Modrić ou d'un Xavi dans leurs meilleures années. La déclaration de Luis Enrique en avril dernier, "Je ne vois pas de meilleur milieu au monde", qui pouvait sembler exagérée à l'époque, prend aujourd'hui des allures de prophétie. D'autant plus qu'entretemps, elle a aussi été validée par... Modrić.
AFPD'outsider à vrai candidat : Le Ballon d'Or, prochain objectif ?
Avec le quadruplé historique du PSG en poche, et en démarrant cette nouvelle compétition par une performance XXL, la question de sa place dans la course au Ballon d'Or se pose légitimement. Longtemps considéré comme un simple outsider derrière son coéquipier Ousmane Dembélé, Vitinha s'affirme match après match comme un vrai candidat. Roberto Martinez, son sélectionneur, a été le premier à le clamer haut et fort après le triomphe en Ligue des Nations. Si le chemin est encore long, sa constance au plus haut niveau, son importance cruciale dans le système de Luis Enrique et sa capacité à briller dans les grands rendez-vous en font un prétendant de plus en plus crédible. Il est passé d'un très bon joueur à un joueur de classe mondiale.
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